David a passé ses derniers jours à recevoir un défilé de membres de sa famille et de ses amis des Pays Bas qui allaient et venaient sans cesse. Il prit avec plaisir un verre de vin pour accompagner son dîner, puis s’est rapidement endormi à table. Pendant ce temps, la conversation se poursuivait autour de lui, ce qu’il avait peut-être prévu.
David a expliqué à Philip Nitschke qu’il ne se sentait plus adapté au monde. Nous, les humains, sommes des êtres intensément sociaux. Quand on a perdu tous ses pairs, la relation avec ceux qui restent est forcément bancale. Et le très grand âge entraîne d’autres pertes: perte de l’ouïe, perte de la vue et, en pour finir perte de l’indépendance.
Ma vie est pitoyable depuis plus d’un an. Je suis très heureux d’y mettre fin. Il me semble que toute cette publicité autour de mon cas personnel ne peut que servir la cause de l’euthanasie pour les gens âgés, c’est exactement ce que je désire
Au cours de ses journées de longs adieux à Bâle, on se souviendra de l’incroyable patience de David Goodall. Patience en attendant que sa famille arrive pour l’emmener dîner le dernier soir. Patience le dernier jour, alors que l’équipement de la clinique subissait des chamboulements de dernière minute. Il n’a jamais perdu son calme, ne serait-ce qu’une fois. Il n’a jamais dit aux jeunes qui rangeaient la salle de s’activer un peu. Il savait qu’il serait bientôt mort, et cette idée le plongeait dans le sérénité. De toute évidence, Il n’y avait aucun endroit où il aurait préféré être.
David, en raison de son très grand âge, passionnait la presse mondiale. Une conférence de presse semblait le seul moyen