Introduction Bien avant que le président Trump ne claironne les merveilles de la chloroquine dans la lutte contre le COVID-19, ce produit de fin de vie, appréciable et sous-évalué, avait fait un retour en force depuis sa promotion dans le manuel français Suicide Mode d’Emploi en 1982.
Le fait que cet antipaludique soit facile à trouver, en ligne ou en vente libre dans de nombreux pays, a contribué à son utilisation grandissante pour obtenir une mort de manière fiable. On pense que le dictateur cambodgien Pol Pot a utilisé de la chloroquine (avec du Valium) la veille du jour où les Khmers Rouges ont annoncé qu’ils allaient le livrer aux autorités internationales pour être jugé.
Synthétisée pour la première fois dans les années 1930 comme substitue de la quinine jusqu’alors produite naturellement, la chloroquine a montré son efficacité comme antipaludique et dans le traitement de certaines maladies auto- immunes telles que le lupus et la polyarthrite rhumatoïde.
Cependant, en raison de sa marge thérapeutique très étroite (les niveaux sanguins pour un traitement efficace du paludisme sont de l’ordre de 0,02 à 0,5 mg/l) son utilisation n’a été généralisée qu’après la Seconde Guerre mondiale. En effet, des symptômes toxiques ont été signalés avec des dosages aussi faibles que 0,5 - 1,0 mg/l. Des niveaux >3,0 mg/l sont souvent mortels.