En Australie, une étude de 1998 rapporte que seulement 15% des hommes et 18% des femmes qui ont mis fin à leurs jours avait reçu « un diagnostic de désordre mental associé ou contributif » (ABS, 2000). A Exit, nous rétorquons que le sentiment de tristesse, qui ne doit pas être confondu avec une dépression clinique, constitue une réaction normale face à un diagnostic de maladie grave.
Voilà pourquoi certaines études établissent toujours un lien entre la tristesse et certaines grandes maladies. « Est-il besoin d’être psychiatre pour comprendre que cette tristesse peut être une réaction normale face à un événement grave ? » (Ryan, 1996) Avancer que le suicide des gens âgés ou gravement malades est le produit de la dépression ou d’une maladie psychiatrique revient à adopter sans aucun esprit critique une vision biomédicale du monde. Peut mieux faire !
Suicide et dépression
Le lien entre suicide et dépression reste une question controversée. En Australie, le gouvernement dépense des millions de dollars en campagnes de sensibilisation au problème du suicide, ciblant en particulier les jeunes et quelques groupes minoritaires (les agriculteurs par exemple). Sans aucun doute, les gens souffrant de dépression clinique présentent un risque évident. Un état dépressif sévère peut priver certaines personnes de leur capacité à prendre des décisions rationnelles. Ces personnes ont besoin d’être prises en charge et soignées jusqu’à ce qu’elles puissent reprendre les rênes de leur vie. Cependant, les malades dans un tel état ne sont pas légion et ils ne doivent pas être confondus avec ceux, plus nombreux, qui présentent parfois des signes dépressifs mais gardent l’entière maîtrise de leurs actes.