Chez Exit, nous sommes fréquemment sollicités par des gens qui nous assurent que leurs soins palliatifs sont excellents mais qui néanmoins, comme Angélique, veulent aussi pouvoir décider de leur mort. Ils expliquent que malgré l’absence de douleur, leur qualité de vie n’en n’est pas moins sérieusement altérée par la maladie et ils savent que souvent la médecine palliative moderne n’y peut rien.
Certains sont si faibles qu’il leur est impossible de se mouvoir sans assistance. D’autres ont de telles difficultés respiratoires qu’ une vie autonome leur est interdite. Pour beaucoup, ce sont des problèmes non-médicaux qui ont le plus gros impact sur leur qualité de vie.
Un cas mémorable fut celui de Bob. La cinquantaine, Bob souffrait d’un cancer du poumon. Il lui était désormais impossible de pratiquer son loisir favori, le golf, avec ses copains. Il en était accablé. Son cas est clair : c’est le fait d’être condamné à rester chez lui, tributaire des visites de ses amis et de sa famille, plus que les symptômes physiques de son cancer qui l’ont amené à opter pour la mort.
Les soins palliatifs ne sont pas une panacée. Bien que cette spécialité apporte une précieuse contribution, en particulier dans la prise en charge de la douleur, la qualité de la vie ne se mesure pas à l’aune de l’absence de douleur.
Il se trouve que les gens n’évaluent pas leur qualité de vie de la même manière, il n’y a pas deux personnes avec le même ressenti. Une vie sans douleur est sans conteste préférable à une vie avec douleur, mais ce n’est pas toujours le point le plus important. L’appréciation de chacun, complexe et personnelle, sur ce que vaut sa vie joue un rôle majeur. Les symptômes physiques de la maladie ne sont qu’un critère parmi d’autres dans cette appréciation. Demandez donc à Angélique.