Sport Entretien Mickaël Pietrus JE RÊVE D’UN TITRE EN NBA
édition du Mike Pietrus Camp, stage annuel de détection de jeunes basketteurs prometteurs. Près de 200 joueurs ont ainsi pu approcher leur idole et profiter de son expérience. À 29 ans, le Guadeloupéen évolue en NBA depuis bientôt 10 ans. Retour sur un parcours exceptionnel. Par Malika Roux
Mickaël Pietrus était de passage en Guadeloupe pour la 7e
Justement, parlez-nous du Mike Pietrus Camp ?
D’où venez-vous ? Je suis né en Guadeloupe,
aux Abymes en 1982. Quand ma mère est décédée, ma grand-mère nous a pris en charge. On a vécu à Sainte-Anne pendant une dizaine d’années. C’est là que j’ai commencé à jouer au basket, sur les traces de mon grand frère. Je suis toujours très attaché à ma commune, à mon île, j’y reviens chaque année.
Parlez-nous de vos débuts. Tout a été très vite. J’avais
12 ans quand j’ai commencé à jouer au basket, et 15 ans quand je suis parti en France au centre de formation Pau-Orthez. J’ai ensuite trouvé ma place dans l’équipe et remporté deux titres de champion de France. En 2000, j’ai été sélectionné pour la première fois en équipe de France. À 18 ans, j’ai signé chez les Golden State Warriors après avoir été drafté à la 11e
Quand on est l’un des rares Français à jouer en NBA, comment fait-on pour garder la tête froide ? Je suis quelqu’un de simple,
qui connaît la vie, la vraie valeur des choses. Quand on perd sa mère à l’âge de 9 ans, c’est vraiment dur. Rien ne peut me donner la grosse tête, sauf si une guêpe me piquait !
Vous évoluez depuis peu à Phœnix, arrivez-vous à vous adapter ? Je joue sous le maillot
position.
Quel souvenir gardez-vous de vos premières années aux États-Unis ? Ça a été très dur au début.
Je ne parlais pas l’anglais et je ne comprenais rien. J’ai dû prendre des cours. Il m’a fallu du temps, mais je me suis adapté. J’ai tenu bon. Cela fait bientôt dix ans que j’évolue en NBA.
des Phœnix Suns depuis six mois maintenant. J’ai été transféré au mois de décembre. La saison a été diffi cile, j’espère que la prochaine sera meilleure. Objectif : les play-offs. Pour l’heure, je me prépare pour l’Euro 2011 afi n de gagner un titre avec l’équipe de France. [Finalement, Mickaël Pietrus n’y participera pas pour « raisons médicales »]. Mais mon rêve est toujours de revivre une fi nale de NBA et de remporter le titre !
Vous avez plusieurs fois été blessé. Comment récupérez-vous ? Mes blessures ne m’ont
jamais fait douter, je savais que je reviendrai encore plus fort. J’en ai eu beaucoup tout au long de ma carrière. Et je
90 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011
pense que plus la pensée est positive plus vite on guérit.
Êtes-vous un ambassadeur de votre île ? Il y a deux ans, nous avons
lancé un jeu en partenariat avec le Comité de Tourisme des Îles de Guadeloupe, la NBA et les Magics d’Orlando. L’objectif était de faire découvrir la Guadeloupe, que mes fans découvrent mon pays, là où tout a commencé pour moi. Le jeu a été lancé en février 2009, cinq gagnants ont remporté le voyage. J’étais leur guide. C’était vraiment super.
Comment vous voyez-vous dans trente ans ? Je me vois évoluer entre
la France, les États-Unis et la Guadeloupe pour encadrer des jeunes. J’aime beaucoup développer leurs capacités. Je sens qu’ils ont besoin de moi.
C’est un stage de détection de jeunes talents organisé tous les ans en Guadeloupe. Deux cents jeunes âgés de 8 à 22 ans participent à cette 7e édition. Au menu : travail physique, yoga, récupération, matches amicaux et tournoi. Ils sont très motivés, passionnés, mais ont rarement l’opportunité d’aller plus loin. Pendant quelques jours, ils bénéfi cient ainsi de l’expertise de coachs et de préparateurs sportifs de haut niveau venus du monde entier. Il s’agit aussi de leur montrer les exigences et les sacrifi ces qu’implique le haut niveau. Mais tout le monde ne peut pas partir… Ce camp a quand même permis à beaucoup d’entre eux d’intégrer des
centres de formation en Europe ou aux États-Unis, d’obtenir des bourses. Même s’ils ne réussissent pas à faire une grande carrière de basketteur, cela leur ouvre d’autres perspec- tives professionnelles, leur
permet d’apprendre la langue la plus parlée dans le monde.
Quelles sont les causes que vous défendez ? Je suis impliqué dans la
lutte contre la drépanocytose. C’est une maladie qui touche beaucoup de gens en Guadeloupe. Oakland, où je jouais, accueille d’ailleurs le plus gros centre de drépanocytose de San Francisco. Tous les revenus du Pietrus Camp sont reversés aux associations de drépanocy- taires. Je n’aime pas savoir les enfants malades. C’est ma façon de leur dire que même s’ils ne vont pas bien, je suis avec eux.
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