En juin, les Sénégalais se sont rendus au siège de l’Assemblée nationale pour rappeler leur devoir aux députés et, surtout, exprimer leur colère.
ironie du « ministre de la terre, des eaux et de l’air ». Ils s’opposent aussi farouche- ment à toute dévolution monarchique du pouvoir. « Malgré les apparences, le peuple est toujours souverain », résume NDèye-Fadiaw Mané Touré.
Une société à deux vitesses En outre, la vie quotidienne des
citoyens sénégalais est rendue difficile par les entraves socio-économiques : cherté de la vie, coupures intempes- tives d’électricité, manque d’emploi pour les diplômés… « On a l’impres- sion que l’alternance, contrairement aux attentes, a exacerbé la mauvaise gestion du pays et le gouvernement ne répond pas aux aspirations des popula-
En 2000, les Sénégalais ont permis au pape du Sopi (« changement », en wolof) d’accéder à la présidence, après 40 ans de pouvoir du Parti socialiste (PS).
tions. Les préoccupations des dirigeants sont loin des raisons pour lesquelles ils ont été choisis en 2000. L’alternance a créé ainsi deux types de citoyens : les hyper-riches et les autres », explique Touré. « Les difficultés que nous vivons sont d’abord liées au coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, les prix des den- rées de première nécessité sont passés du simple au double en moins de deux ans, alors que le pouvoir d’achat n’augmente pas », assène Sidy Bouya Diagne, res- ponsable en communication. En janvier, un groupe de rappeurs sénégalais du nom de « Y en a marre » se fait connaître grâce à ses textes engagés avec comme cheval de bataille la dénonciation de la mauvaise gou- vernance, de la situation écono- mique alarmante du pays qui pèse de facto sur le quotidien de l’ensemble des citoyens séné- galais, et enfin le mutisme de l’État envers une population
insatisfaite et qui survit péniblement. Une population qui, aujourd’hui, ne parle que d’une seule voix, celle de l’alternance, comme le dit Mané Touré : « Une nouvelle alternance, j’y pense et j’y crois. Ne pas y croire, c’est comme si je renonçais à être sénégalaise. La réalisation d’une autre et nouvelle alternance est désormais une impérieuse nécessité. Les aspirations des Sénégalais à des changements importants restent toujours profondes dans nos cœurs ». Les espérances vont encore plus loin pour certains : « Mes attentes pour 2012, c’est un grand changement de politique et d’homme politique. J’espère voir un nouveau Président jeune, qui à 50 ans ou moins. Il faut renouveler les généra- tions », souligne Omar Cissé, opérateur immobilier. Le Sénégal se prépare donc à
organiser des élections libres et trans- parentes. La société civile comme les partis de l’opposition sont déjà sur le ring politique dans l’espoir de voir la réalisation d’une nouvelle alternance. Le président Abdoulaye Wade, de son côté, prépare une offensive politique pour sortir vainqueur de cet ultime scrutin. n
Septembre - Octobre 2011 • NEW AFRICAN • 47
Page 1 |
Page 2 |
Page 3 |
Page 4 |
Page 5 |
Page 6 |
Page 7 |
Page 8 |
Page 9 |
Page 10 |
Page 11 |
Page 12 |
Page 13 |
Page 14 |
Page 15 |
Page 16 |
Page 17 |
Page 18 |
Page 19 |
Page 20 |
Page 21 |
Page 22 |
Page 23 |
Page 24 |
Page 25 |
Page 26 |
Page 27 |
Page 28 |
Page 29 |
Page 30 |
Page 31 |
Page 32 |
Page 33 |
Page 34 |
Page 35 |
Page 36 |
Page 37 |
Page 38 |
Page 39 |
Page 40 |
Page 41 |
Page 42 |
Page 43 |
Page 44 |
Page 45 |
Page 46 |
Page 47 |
Page 48 |
Page 49 |
Page 50 |
Page 51 |
Page 52 |
Page 53 |
Page 54 |
Page 55 |
Page 56 |
Page 57 |
Page 58 |
Page 59 |
Page 60 |
Page 61 |
Page 62 |
Page 63 |
Page 64 |
Page 65 |
Page 66 |
Page 67 |
Page 68 |
Page 69 |
Page 70 |
Page 71 |
Page 72 |
Page 73 |
Page 74 |
Page 75 |
Page 76 |
Page 77 |
Page 78 |
Page 79 |
Page 80 |
Page 81 |
Page 82 |
Page 83 |
Page 84 |
Page 85 |
Page 86 |
Page 87 |
Page 88 |
Page 89 |
Page 90 |
Page 91 |
Page 92