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En couverture Tunisie Mustapha Ben Jaâfar.


l’homme et la liberté d’expression, au sein du Mouvement des démocrates socialistes (MDS), du Conseil des libertés et de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), dont il sera vice-président entre


1986-1994. Exclu en 1992 du bureau politique du MDS pour avoir critiqué le rapprochement du parti avec le nouveau régime mis en place par Ben Ali, il fonde en 1994 le FDTL, qui ne sera légalisé qu’en


2002. Mais sa candidature à l’élection présidentielle de 2009 a été invalidée par le Conseil constitutionnel au motif qu’elle ne remplissait pas toutes les conditions, même si Ben Ali a toujours manipulé les lois pour barrer la route à ses adversaires et ne désigner que des figurants en guise d’adversaires. Marié à une Française,


Ben Jaâfar est père de trois garçons et d’une fille. Au lendemain de la chute de l’ancien régime, il accepte le portefeuille de la Santé dans le premier gouver- nement post-Ben Ali, mais en démissionne quelques jours plus tard pour


Hamma Hammami : la cheville ouvrière… de la révolution Ne lui parlez-pas de


Glasnost et de Perestroïka. Ne lui rappelez pas la chute du mur de Berlin ou le démantèlement de l’Union soviétique. Le passage de l’écrasante majorité des pays du monde à l’économie de marché ne l’impressionne guère. Car Hamma Hammami, porte-parole du Parti communiste des ouvriers tunisiens (POCT), est communiste depuis sa plus tendre jeunesse, au début des années 1970. Si beaucoup de ses camarades d’université ont, depuis, changé de camp, allant même, pour certains d’entre eux, à louer leurs services aux capitalistes les plus véreux, il est resté fidèle à ses convictions. De nombreuses années de clandestinité, plusieurs procès (pour des accusations fallacieuses : atteinte à la sûreté de l’État, apparte- nance à une association non reconnue, outrage à l’ordre public, tenue de réunions non autorisées


8 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011


et collecte d’argent sans autorisation, etc.) et des séjours fréquents en prison, entre 1972 et 1996, sous Bourguiba puis sous Ben Ali, n’ont pas dissuadé cet éternel résistant, à l’allure d’étudiant, de poursuivre le combat pour la défense des intérêts d’Al Amel Attounsi (« L’Ouvrier Tunisien »), nom du mouvement dont il fut l’un des leaders historiques. Né en janvier 1952 à El Aroussa, village situé dans la région minière et ouvrière du Centre-Ouest, berceau de la révolution tunisienne, Hamma Hammami est professeur de lettres et civilisation arabe, mais n’a jamais vraiment enseigné. Militant de gauche depuis ses tendres années à l’université, il a longtemps appartenu à l’organisation clandestine Perspectives - L’Ouvrier Tunisien. Sorti de la clandestinité aux premières années du règne de Ben Ali, la répression l’a contraint à y retourner


protester contre le maintien au pouvoir d’anciens benalistes. Il se consacre, depuis, à la réorganisation de son parti, Ettakatol, crée des cellules dans le pays et sillonne les régions pour présenter son programme à connotation socialiste. « À ce jour, tous mes meetings se sont déroulés normalement. Je touche du bois, car contrai- rement à d’autres dirigeants, je n’ai pas eu droit au fameux “Dégage !”», dit-il, mi-sérieux, mi-amusé. Sa bonhomie naturelle et sa réputation d’homme intègre et sage, en plus de son parcours politique sans fautes, lui valent ce préjugé favorable. ●


en 1998. En 1999, le Tribunal correctionnel de Tunis le condamne par contumace à 9 ans et 3 mois de prison pour « maintien d’une association illégale, appel à la haine, outrage à l’ordre public, outrage à la magistrature, diffusion de tracts susceptibles de troubler l’ordre public, appel à la rébellion et incitation des citoyens à violer les lois du pays, organisation de réunions sans autorisation et mise à la disposition d’un local pour réunions non autorisées ». Hamma Hammami est resté dans la clandestinité jusqu’à 2002. Il est allé jusqu’à faire un pied de nez au système sécuritaire de Ben Ali en ayant un troisième enfant avec son épouse, Radhia Nasraoui, avocate et militante des droits de l’Homme. Sorti de la clandestinité en 2002, il se présente devant le Tribunal correctionnel de Tunis pour faire appel de son jugement. Sa peine est confirmée, mais il est libéré quelques mois


Hamma Hammami.


plus tard sous la pression des organisations internatio- nales de défense des droits de l’Homme. Il disparaît à nouveau en octobre 2009, après avoir donné plusieurs interviews à Al Jazeera et à France 24 dans lesquelles il accuse le régime de Ben Ali de corruption, de fraude


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