Vaccination contre la méningite dans un dispensaire de Ouagadougou. La question de l’accès aux soins reste cruciale au Burkina Faso.
au Burkina Faso. Elles apporteraient ainsi leur expertise dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et du renforcement des services communaux. Les résultats ne sont pourtant pas probants. « Le processus d’urbanisation est
était de 560/100 000 naissances en vie. En Belgique (l’un des premiers clients et fournisseurs du Burkina Faso), il est de 5/100 000. À Gorom-Gorom, dans la région du Sahel, non loin de la mine d’or d’Essakane (la plus grande du pays), le taux de mortalité maternelle est inquiétant. À Titao, autre région à fort potentiel minéral où une compagnie étrangère exploite également ces res- sources, le bilan est aussi alarmant. Les enfants ne sont pas épargnés.
Un quart des enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition. À Baskuy, un arrondissement de la commune de Oua- gadougou qui a été sévèrement touché par des inondations en 2005 et en 2009, près de 16 % de nouveau-nés sont en sous poids. À Houndé, dans la région de culture du coton des Hauts-Bassins, ils sont 14 % dans ce même cas. C’est là aussi que le taux de malnutrition des enfants de moins de 5 ans est le plus élevé (3,8 %). À Sindou, aux frontières du Mali et de la Côte d’Ivoire, où les mêmes pathologies sont identifiées, il n’y a qu’un seul médecin et cinq infir- miers diplômés d’État pour une popula- tion à majorité rurale de près de 100 000 habitants, éclatée sur 75 villages. Rien d’étonnant alors que le taux de morta-
lité des enfants de moins de 5 ans soit de 166,4/1 000 en 2009 dans le pays, contre 129,6/1 000 en Afrique subsaharienne. L’indice de la tuberculose est éga-
lement largement supérieur à celui d‘autres pays. En 2009, 215 nouveaux cas pour 100 000 personnes ont été relevés. Le taux de prévalence du sida chez les 15-49 ans est de 1,2 %. Plus de 4,5 millions de cas de paludisme sont recensés et la lèpre sévit toujours, dans des proportions, certes, infimes. Tout cela est forcément lié aux conditions de vie des populations. Dans l’espace public, la gestion de l’habitat et l’accès aux commodités de base demeurent, en effet, problématiques.
Des conditions de vie à améliorer Pourtant, de nombreux partenariats existent, notamment avec l’Allemagne et la France. Cette dernière (qui, sur le plan commercial, est le deuxième fournisseur du Burkina Faso avec 99 milliards
F.CFA de valeur exportée en 2008) a d’ailleurs contribué à hauteur de 55,6 millions d’euros d’aide publique bilatérale en 2009. Au titre de la coopération décentralisée, plus d’une centaine de collectivités de l’Hexagone communiquent à grand ren- fort de portails et de publications sur l’aide
générateur d’énormes déficits sociaux. La croissance se caractérise par une augmen- tation de la population vivant en ville, ce qui a comme corollaire immédiat une insuffisance des infrastructures de base et un accès difficile aux services (santé, édu- cation, assainissement, transport, environ- nement, etc.), ainsi qu’un déficit croissant en logements », souligne-t-on au minis- tère de l’Habitat et de l’urbanisme, et on ajoute être mobilisé sur la question. Mais les capacités financières de l’État ne sont pas extensibles, et les problèmes inhérents à l’aménagement urbain – ou en zone rurale – ne sont, pour l’heure, pas résolus. À défaut d’un rythme soutenu de construction de logements, et faute de moyens pour résorber l’habitat précaire, c’est l’auto-construction qui prévaut en ville dans plus de 90 % des cas. Les commodités d’usage - l’accès à l’eau et à l’électricité - ne sont pas garanties. Seulement 11 % de la population avait du reste recours à des installations d’as- sainissement améliorées, en 2008. À la campagne, ce sont les constructions de type traditionnel en banco qui suppléent au bâti résistant aux intempéries. À l’échéance 2026, si de substantielles améliorations ne sont pas réalisées, ce sera pire. La population comptera 21,2 mil- lions d’habitants, dont près de 3 millions à Ouagadougou et 1 million à Bobo-Diou- lasso. « Ce processus d’urbanisation, s’il n’est pas maîtrisé en fonction des équilibres régio- naux, peut afficher des bilans très négatifs sur le plan de l’organisation physique et de l’équité sociale », prévient le ministère de l’Habitat et de l’urbanisme. n
Septembre - Octobre 2011 • NEW AFRICAN • 53
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