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Les grands entretiens


à l’instant « T1 » va générer de la croissance, de la création d’emploi et de l’investissement à un temps « T2 ». Le président de la République, grâce à ses relations internationales et aux liens de coopération qu’il a pu construire avec un certain nombre de pays, nous a permis de mobiliser dans des temps records des investissements qui, normalement, prendraient trois ans, ou plus.


Au-delà de la Sénélec et du plan Takkal, pourquoi le Sénégal a-t-il de tels problèmes ? Les pays voisins semblent mieux s’en sortir… Les autres pays ne font pas exception. Le Sénégal n’est pas


le seul État à connaître des problèmes de délestage électrique. Récemment, j’ai été dans un pays arabe qui possède des ressources financières importantes et du pétrole dans ses sous-sols. Et pourtant, lui aussi connaît des problèmes de délestage. Cependant, l’électricité au Sénégal a pris une place considérable dans la société en raison du progrès social et économique. La plupart des Sénégalais ne peuvent plus s’en passer. L’électricité est désormais entrée dans les mœurs, c’est un droit légitime ! Par rapport au plan Takkal, un de nos objectifs est de positionner correctement nos capacités. Je pense notamment au charbon. Nous cherchons à construire un mix énergétique adapté qui tienne compte de notre potentiel hydroélectrique avec les Organisations interna- tionales pour la mise en valeur des fleuves Sénégal (OMVS) et Gambie (OMVG). Nous souhaitons à terme pouvoir offrir notre production à d’autres pays. Notons, cependant, que 90 % de notre production actuelle est à base de pétrole… C’est beaucoup trop ! Il est impératif de diversifier notre production d’électricité. Elle ne doit pas dépendre uniquement de cette matière fossile. Avec l’envolée du prix du baril, les conséquences peuvent être catastrophiques pour notre économie.


Vous êtes également en charge des transports aériens. Dakar est en train de se doter d’un nouvel aéroport, l’AIBD. Des travaux sont en cours. Où en est-on par rapport au calendrier de sa réalisation ? Nous suivons le calendrier comme prévu.


d’accélérer le processus de développement du territoire et de désengorger la capitale et sa banlieue. Grâce à cet aéroport, le Sénégal va devenir un véritable « hub » sur le continent. Un des gros problèmes que nous avons est la surpopulation autour de Dakar. Nous connaissons des problèmes de délestage, d’infrastructures, d’assainissement ou encore d’inondation. Ce nouvel aéroport va aider à créer un nouveau pôle d’attractivité. De même, il va être connecté à un cargo-village et une zone économique spéciale à l’image de ce qui se fait à Singapour, Hong-Kong et Dubaï. Notre ambition est de devenir un « hub » industriel et commercial.


Qui dit aéroport, dit avions. Air Sénégal International a été liquidée. Vous avez du coup relancé le projet d’une compagnie nationale en 2009 et Sénégal Airlines est né. Pouvez-vous nous parler davantage de cette nouvelle compagnie et de son montage financier ? Sénégal Airlines est un projet qui nous est cher, car c’est


Ce nouvel aéroport sera un des plus modernes d’Afrique… mais aussi un des plus innovants. Innovant sur le plan financier tout d’abord. Ce projet a été structuré sans coûter un franc à l’État. Mais dès qu’il sera opérationnel, il va en générer plusieurs milliards… et l’État en sera en partie bénéficiaire grâce aux redevances de concessions payées par les opérateurs. Cette manne permettra de financer d’autres projets comme l’éducation, la santé, l’agriculture… La plupart des aéroports de la sous-région génère « zéro » franc à l’État. C’est par exemple le cas de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor de Dakar. Le projet commencé en 2007 est également innovant en raison de son infrastructure, son design et son architecture. Indirectement, l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) va aussi créer des milliers emplois, notamment dans les services. Sa capacité est de trois millions de passagers par an. Les compagnies sont en train d’affluer pour ouvrir à Dakar. L’AIBD va nous permettre


40 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011


désormais entrée dans les mœurs, c’est un droit légitime !


Sénégalais ne peuvent plus s’en passer. L’électricité est


social et économique. La plupart des


L’électricité au Sénégal a pris une place considérable dans la société en raison du progrès


la première fois depuis notre indépendance en 1960 que le Sénégal a son propre pavillon. Les Sénégalais ont déjà été actionnaires dans des compagnies aériennes (Air Afrique et d’autres), mais jamais à 100 %. Cette aventure a été possible grâce à des privés associés à l’État. Par ailleurs, un partenariat international technique, commercial et stratégique a été établi avec la compagnie aérienne Emirates. Nous avons un mode de gouvernance bien définie. Des « privés » gèrent la société, mais l’État défend nos droits de trafic comme le font les autres États.


Aujourd’hui, le Sénégal a des atouts, des ambitions… Pour accéder au statut de pays émergent, comment voyez-vous les conditions de ce passage ? Le Sénégal est déjà dans cette logique de modernisation. Plusieurs facteurs sont là pour le justifier, comme le montre le dévelop- pement de nos infrastructures. De même, l’industrialisation du Sénégal passe inévita- blement par une production d’électricité suffisante, mais à un coût compétitif. C’est un passage obligé dans ce processus d’émer- gence. Il est important de se démarquer de son voisin. Et de faire mieux. De notre côté, nous sommes en train de créer des avantages comparatifs significatifs pour amener les investisseurs chez nous. Le deuxième point


important est la réforme de notre administration pour être plus proche du citoyen. Le Sénégal est sur la voie de l’émergence. Bien sûr, il existe encore des problèmes, mais nous sommes en train de les résoudre.


Le Sénégal a choisi de multiplier ses partenaires en s’adres- sant à la Chine, l’Inde ou encore au Brésil. Expliquez-nous ce choix. Et comment votre pays est-il perçu au-delà de vos frontières ? Tout le monde le dit : l’Afrique est la zone de croissance


future. Chacun veut investir. Cependant, les gouverne- ments étrangers recherchent de la visibilité et des garanties. L’« afro-pessimisme » qu’on observe chez certains de nos


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