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ALGÉRIE SOCIÉTÉ


LA COLÈRE DES AVOCATS


Les avocats algériens tirent la sonnette d’alarme. Ils s’élèvent contre un avant-projet de loi attentatoire aux droits de la défense. Ce texte restaure le délit d’audience, qualifié de « moyen-âgeux » par la corporation. En vertu du texte soumis à l’approbation du parlement, le représentant du parquet a le droit d’empêcher, pour faute disciplinaire, un avocat de plaider. De même, le ministère de la Justice peut se substituer au bâtonnier et engager des sanctions contre lui. Les membres du barreau se mobilisent pour le retrait pur et simple du texte. Par Samia Lokmane-Khelil


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es centaines d’avocats ont défilé à Alger fin juin. Ils ont déserté les prétoires et se sont dirigés dans une longue procession vers le siège du parlement pour pro- tester contre le vote d’un avant-projet de loi régissant leur profession. Selon eux, ce texte proposé par le ministère de la Justice est attentatoire aux droits de la défense. Une de ses clauses restaure le délit d’au- dience, permettant au représentant du parquet d’empêcher un avocat de plaider, et de le renvoyer devant le conseil de dis-


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cipline s’il juge que sa plaidoirie perturbe la séance.


L’article 24 stipule que « lorsqu’une juri-


diction estime que l’avocat a failli à ses obli- gations professionnelles, le procureur général en informe le bâtonnier afin de prendre les mesures disciplinaires adéquates ». Pis, le ministère de la Justice a le droit de saisir la commission nationale des recours pour statuer sur l’action disciplinaire si, dans un délai de deux mois, le bâtonnier n’a pas pris de décision. En attendant de connaître leur sort, les avocats délictueux


sont tout bonnement interdits d’exercice.


« Lorsqu’un avocat fait l’objet de poursuites pénales ou commet une faute professionnelle grave, il est immédiatement suspendu de ses fonctions par le bâtonnier, soit d’office, soit à la demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux », prévoit l’article 124.


Ingérence Le pouvoir d’ingérence que ce texte


octroie au pouvoir exécutif ulcère les robes noires. « Nous ne sommes affiliés ni au ministère de la Justice ni au procureur


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