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En couverture Tunisie Après Ben Ali QUI ?


Ben Ali n’est plus là, mais la scène politique est prise d’assaut par de nombreux acteurs – souvent sans charisme – décidés à occuper les premiers rôles en vue des prochaines élections pour lesquelles on recense quelque 100 partis. Plateaux des télévisions, journaux, Internet… tout est mis en œuvre pour se construire une image. Tour d’horizon des figures qui ont su entrer dans le cercle de la notoriété. Enquête réalisée par Ridha Kéfi, à Tunis


B


en Ali n’est plus là pour encombrer la scène. Mais celle-ci n’est pas vide pour autant. Elle souffre même d’un trop-plein, plus de 100 partis dont la plupart ont été autorisés après la révolution. Mais pas autant de lea- ders charismatiques. Les anciennes figures de l’opposition à la dictature sont toujours là, plus pimpantes que jamais, enfin libres et déterminées à récolter les fruits de leur dissi- dence. Des rescapés de l’ancien régime, qui ont su rompre à temps avec Ben Ali, tentent de se refaire, difficilement certes, mais avec des atouts en main. D’autres figures, jusque- là anonymes, tentent de percer en prenant d’assaut les plateaux des télévisions et les pages des journaux. Tout le monde cherche à se placer en


perspective des prochains rendez-vous électoraux, à commencer par l’élection de l’Assemblée nationale constituante, le 23 octobre, qui aura la lourde tâche de rédi- ger la nouvelle Constitution et de décider de la forme que prendra l’État tunisien de demain. C’est elle aussi, et surtout, qui déci- dera des échéances électorales à venir : la pré- sidentielle, les législatives et les municipales, dont l’ordre chronologique reste encore à déterminer.


4 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011 Il y a donc des places à prendre, et les


appétits s’aiguisent. Si Ben Ali, avec un bac - 3, a pu arriver à la plus haute marche de l’État, beaucoup d’autres Tunisiens, plus méritants et plus intègres, sont en droit d’en rêver aussi. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Et pour cause : le peuple, celui-là même qui a fait tomber Ben Ali, ne semble pas prêt à donner un blanc-seing à ses futurs gouvernants. Pis (ou mieux), il refuse de donner le moindre crédit aux leaders auto- proclamés. Beaucoup en ont d’ailleurs fait l’amère expérience, en se faisant chasser comme de vulgaires malfrats aux cris de


« Dégage ! ». D’autres ont été empêchés d’or- ganiser des meetings, surtout dans les villes de l’intérieur longtemps abandonnées par les “politicards” de Tunis. « Où étiez-vous avant le 14-janvier ? », lancent souvent les jeunes protestataires aux leaders tombés de la der- nière pluie qui viennent quémander leur soutien et, peut-être, demain, leurs votes. Voilà pour l’ambiance, plutôt lourde


et pleine d’incertitudes pour l’élite intel- lectuelle et politique qui découvre, effarée, l’ampleur du fossé qui la sépare désormais du peuple, et surtout, des lignes de fracture, longtemps escamotées par la propagande de Ben Ali et qui, aujourd’hui, sont devenues


criantes. Des lignes de fracture qui séparent : – sur les plans géographique et économique, les régions côtières, relativement prospères, de celles de l’intérieur où sévissent la pau- vreté, le chômage et la mal-vie ;


– sur les plans politique et culturel, les classes supérieures et moyennes, modernistes, pré- tendument laïques et pro-occidentales, des couches populaires, plus portées sur l’ara- bisme et l’islamisme, avec un sourd senti- ment antioccidental.


Malgré toutes ces incertitudes, les cabi-


nets de sondages tentent de cerner les dis- positions des électeurs tunisiens vis-à-vis des partis et de leurs dirigeants. Les résultats donnent souvent Ennahdha et son dirigeant, Rached Ghannouchi, en tête, talonnés par le Parti démocratique progressiste (PDP) de Ahmed Néjib Chebbi. Les autres partis sont généralement situés loin derrière. Reste que des doutes sont exprimés sur la validité de ces sondages, dont les résultats seraient au mieux très discutables, au pire « bidouillés » dans le but d’influencer les électeurs. Dans la galerie de portraits que nous


avons brossés ici, nous nous sommes contentés de présenter les dirigeants poli- tiques les plus connus, dont les noms sont régulièrement cités dans les médias tunisiens.


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