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TOGO POLITIQUE Mgr Nicodème Barrigah Président de la Commission vérité, justice et réconciliation


FAIRE LA LUMIÈRE SUR LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME ET LES CRIMES


Créée au lendemain des crises postélectorales de 2005, la Commission vérité, justice et réconciliation du Togo (CVJR) a pour but de faire la lumière sur les violations des droits de l’Homme et les crimes qui ont émaillé la vie politique depuis l’indépendance. Les autorités essayent de panser les plaies à travers cette structure dirigée par Mgr


. Nicodème Barrigah, qui fait le point sur deux années d’activité sur le terrain. De notre correspondant Ekoue Blamé


Depuis son indépendance, le Togo a connu une vie politique agitée qui a conduit à la création de la Commission vérité, justice et réconciliation, pour faire la lumière sur les exactions et contribuer à la paix civile. Quel bilan tirez-vous de ces deux années de travail ? Je ne peux pas m’estimer satisfait étant donné que nous


arrivons au terme de notre mandat sans que le travail soit achevé. Pourtant, lorsque je regarde ce que nous avons fait, je considère que les 20 000 dépositions reçues sont un défi puisque nous devrons maintenant les traiter et nous en inspirer pour comprendre les causes réelles de la violence qui a jalonné la vie politique de notre pays. C’est juste après cette étape que nous serons en mesure de proposer des solutions idoines pouvant mener à la réconciliation des Togolais. Le travail n’est pas achevé, mais nous n’avons pas manqué à notre devoir.


Pensez-vous que les autorités togolaises et la classe politique en général vous ont facilité la tâche ? Nous sommes dans un processus où


Que faire pour réussir cette mission ? Une volonté politique claire et ferme de la part du gouver-


nement, de la classe politique togolaise, avec la contribution de toutes les couches de la population et de la société civile, car la réconciliation est l’affaire de tous. C’est-ce qui nous permettra de panser les plaies comme ce fut cas dans plusieurs pays qui ont vécu cette amère expérience, à l’instar de l’Afrique du Sud et du Rwanda. La réconciliation est primordiale pour


a traversé des crises, car elle ne peut que favoriser


elle est primordiale pour consolider la démocratie.


chacun doit se faire violence en tant que personne et institution. La peur peut paralyser les bonnes actions. La méfi ance peut également devenir un obstacle pour un aboutissement heureux de la réconciliation au Togo. C’est pour cette raison que le chef de l’État, Faure Gnassingbé, a réitéré son soutien à ce processus à maintes reprises.


58 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011


le développement. Au Togo,


pour tout pays qui


La réconciliation est primordiale


tout pays qui a traversé des crises car elle ne peut que favoriser le développement. Au Togo, elle est primordiale pour consolider la démocratie. Et je profi te de l’occasion pour inviter les acteurs de la scène politique et de la société civile des pays en crise notamment, la Côte d’Ivoire à s’impliquer d’une manière ferme pour la résolution des crises afi n de faciliter la réconciliation des enfants de ce pays.


Quelles diffi cultés avez-vous rencontré ? La première est le climat dans lequel la


commission a été instituée. Habituellement une telle commission est portée par l’enthou- siasme, or nous avons eu l’impression que les populations hésitaient ou attendaient


que la commission réussisse quelque chose pour y adhérer. La composition de notre Commission a fait l’objet d’un débat assez houleux et une méfi ance permanente a accompagné nos activités sur le terrain. Paradoxalement, les populations ont fait des dépositions ce qui signifi e qu’elles ont besoin de cette


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