Spécial diaspora
projets de création d’entreprise, aux artisans et aux commerçants, ainsi qu’aux auto-entrepre- neurs. Le conseil fiscal porte sur les opportunités financières, la gestion des capitaux et les parties comptables. Les conseils sont également sollicités par les grandes entreprises (Opel, Sanofi Chimie) et par une clientèle privée dans le domaine patri- monial (optimisation et gestion du patrimoine). Une filiale édition, Manager+, cofondée avec
Jean-Fidèle Otandault, premier Gabonais inscrit à l’Ordre des experts comptables en France, a vu le jour. Ce magazine, distribué à l’international, traite d’économie, de politique, de finance, de développement, comporte aussi des portraits et des adresses branchées. Tout à son envie de publier, de délivrer un message, Jean-Patrick Mackossaud a très vite écrit son premier livre.
Talent d’écrivain
Prouvant une fois de plus son attachement au Gabon, il signe Charles N’Tchoréré, un héros gabonais mort pour la France, édité à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance (Ed. Yve- linedition, 2010). Cet essai, complété par des documents collectés dans les archives de la Fondation Charles N’Tchoréré à Libreville et à Airaines, en France, fait la synthèse de témoi- gnages de ses contemporains, mais aussi de la mémoire collective. L’ouvrage de Jean-Patrick Mackossaud est un moyen de repenser l’histoire en parcourant la vie de ce soldat, son combat et ses actions pour sa patrie, la France. Engagé volontaire, à l’âge de 19 ans, dans le corps armé des Tirailleurs sénégalais, Charles N’Tchoréré participe aux deux grandes guerres. Sa mort tragique amplifie son œuvre, soulignant la per- manence de son engagement et l’importance de la fraternité. « Les lignes qui suivent n’ont qu’un objectif : évoquer la personne du capitaine N’Tcho- réré de l’infanterie coloniale, mort au champ d’honneur parce que Français de couleur, il avait la fierté de sa patrie et de lui-même ». (Extrait : citation de Remongin). Symbole du lien entre le Gabon et la France,
de la colonie et de la puissance coloniale, ce soldat va être le précurseur de l’histoire contem- poraine des rapports entre ces deux pays. L’au- teur milite pour une refondation des relations entre l’Afrique et la France. Il cite volontiers :
« La France aura toute sa grandeur pour autant qu’elle reconnaîtra tous ses enfants, ses enfants dans l’Hexagone et ses enfants dans les colonies… ». Jean-Patrick Mackossaud en dépit de ses
nombreuses obligations et responsabilités, sait garder du temps et des loisirs pour sa famille. Humaniste, historien, cet homme d’affaires attentif aux transformations et aux espoirs de notre époque met un point d’honneur à valoriser la diversité des cultures au sein de ses entreprises.
78 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011 Vie associative AVERROÈS Culture et estime de soi
Championne tunisienne d’athlétisme dans les années 1970, Emna El Abed, a collectionné les médailles internationales. Le revers viendra lors de son installation en France, où elle poursuit des études puis se marie. Elle découvre alors la vie d’immigré. La naissance de ses filles lui permettra de renouer avec ses origines. Pour lutter contre la discrimination, elle fonde l’association Averroès, ouverte à tous, et d’abord aux plus fragiles. Par Célina Ovadia
R
edonner aux enfants d’immi- grés, une image positive des pays où sont nés leurs parents » : c’est l’idée-force qui anime Emna El Abed quand elle crée l’Association Averroès en 1991, en Seine-Saint-Denis. Les enfants, âgés de six à seize ans qui y viennent sont de toutes nationalités : indienne, chinoise, algérienne, congo- laise, sénégalaise, etc. Des cours de soutien scolaire leur sont dispensés quatre jours par semaine. « Ces enfants avaient une image négative de leurs parents à cause de leurs conditions de vie. Ils pensaient que leur pauvreté, alors qu’ils vivent dans un pays riche, s’éten- dait aux pays dont ils étaient originaires »,
Tout le bassin méditerranéen possède quasiment la même culture, la même histoire d’origine punique et romaine.
rappelle cette sportive, aujourd’hui professeur d’éducation physique. Le fait d’organiser des expositions, de visiter le Louvre et d’autres musées, d’aller jusqu’à Cordoue pour admirer le lustre d’une civilisation raffinée aux racines arabo-africaines et les apports des autres continents, les a décom- plexés, assure-t-elle la mine réjouie. L’investissement social et identi-
taire de cette sportive de haut niveau dure vingt ans. Combien d’élèves auront appris l’arabe, de femmes à lire et à coudre, combien de jeunes travailleurs et travailleuses auront été aidés dans leurs démarches adminis- tratives ? Car toutes les générations ont accès aux ateliers d’alphabéti- sation et de créativité qu’organise l’association. Voir ses poteries ou ses calligraphies exposées et laisser les visiteurs admirer la diversité des talents en herbe, ouvre les portes de l’estime de soi. Ces cours sont ouverts à tout le monde : profes- seurs, médecins, viennent manier le pinceau ou malaxer l’argile avec les femmes qui apprennent à déchiffrer les lettres, ou à saisir l’aiguille. Emna El Abed aime citer une des
phrases du philosophe andalou qui lui est chère et qui a traversé, intacte,
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