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Karim Wade cumule plusieurs portefeuilles : la Coopération internationale, les transports aériens, les infrastructures, l’énergie. Il a deux ministres délégués, trois directeurs de cabinet…


Cela représente 20 % du budget de l’État. À 43 ans, ce super-ministre concentre les pouvoirs et suscite des jalousies. Par Hichem Ben Yaïche


Vous êtes en charge, depuis 2009, de plusieurs portefeuilles ministériels de poids, avez-vous eu le temps de faire une évaluation à mi-parcours de votre travail ? Oui et les résultats sont là ! Le pays a profondément


changé grâce à la mobilisation des ressources dans les secteurs stratégiques. Je pense aux infrastructures, à l’agriculture, à l’éducation ou encore à la santé. Aujourd’hui, le Sénégal est même en avance, dans certains secteurs, par rapport aux Objectifs du millénaire. Pour y arriver, nous avons optimisé nos capacités auprès de bailleurs de fonds traditionnels ou nouveaux, mais également au travers d’émissions obligataires. Le pays ne dispose pas de ressources naturelles suffisantes pour autofinancer son développement. Il n’y a pas de pétrole ou de mines qui permettent de générer des revenus suffisants pour tirer le pays vers l’émergence. Cependant, nous avons une position géographique exceptionnelle. Nous devions en tirer parti, et c’est ce que nous avons fait avec des infrastruc- tures portuaires, aéroportuaires ou encore routières. L’idée était d’offrir une parfaite connectivité entre notre économie et la sous-région. Un de nos succès a été le port de Dakar. Il est aujourd’hui un des ports les plus performants d’Afrique. Il permet d’améliorer les temps de transit, mais de réduire aussi le coût des importations pour les Sénégalais. In fine, le pouvoir d’achat s’améliore et des emplois sont créés.


Dans quelles conditions se déroulent vos négociations avec les bailleurs de fonds pour financer et appuyer vos projets ? Deux possibilités s’offrent à nous pour


Tous ces projets sont certes importants et ambitieux… Or le pays a des urgences. Les coupures d’électricité sont monnaie courante, lesquelles exaspèrent la population. Comment pensez-vous pallier ce problème à court terme ? Lorsque j’ai été nommé ministre, il y avait déjà des coupures


d’électricité. Voilà plus de vingt ans que le Sénégal vit avec ce genre de désagrément. L’impatience des Sénégalais est justifiée. Tout le monde en souffre, que ce soit sur les lieux de travail ou à la maison. La situation que nous vivons est la conséquence de cinquante ans de mauvaise gestion. La Sénélec a des centrales qui remontent à 1966. Une partie du réseau électrique de Dakar ou des villes secondaires du pays remontent même à… 1936. Il était temps de faire un état des lieux. Nous avons ainsi conçu un plan d’urgence, le plan Takkal,


financer un projet. Nous pouvons nous adresser soit à la coopération bilatérale, soit développer des PPP – des partenariats publics privés. C’est ce que nous avons fait, par exemple, pour le port de Dakar avec Dubai Port World (DPW). D’un autre côté, à mon arrivée, je m’étais donné quatre mois pour faire un diagnostic sans complaisance de nos installations dans le secteur de l’énergie. Nous nous sommes adjoint les services des meilleurs experts interna- tionaux (McKinsey, EDF…). Nous avons établi un plan d’action d’urgence, puis nous nous sommes tournés vers les bailleurs de fonds. Nous avons réussi à trouver le financement dans un temps record pour réhabiliter les centrales de la Sénélec. Mieux, nous avons également trouvé le financement pour des barges et des unités de production d’électricité conteneurisées.


à la santé. Aujourd’hui, le Sénégal est même en avance, dans


certains secteurs, par rapport aux Objectifs du millénaire.


profondément changé grâce à la mobilisation des ressources dans les secteurs stratégiques. Je pense aux infrastructures, à l’agriculture, à l’éducation ou encore


Le pays a


pour restructurer le secteur de l’énergie. Il s’articule autour de plusieurs phases. À court terme, nous allons déployer des capacités temporaires pour entreprendre des travaux de réhabi- litation dans les centrales. À moyen terme, nous allons arriver au charbon qui permettra de réduire de manière substantielle le coût de l’électricité. Le plan que nous avons mis en place traite également les problèmes liés à la production, au transport et à la distribution d’énergie. Le plus gros problème que nous avons concerne l’électricité… Le déficit que nous connaissons s’explique en grande partie par les performances réalisées par l’économie sénégalaise depuis une dizaine d’années. Le président de la République, Abdoulaye Wade, et l’équipe gouvernementale ont multiplié par quatre, en dix ans, le nombre de consomma- teurs d’électricité. De 280 000, les clients de la Société nationale d’électricité sont passés à 800 000 !


Augmenter le nombre de consommateurs d’électricité si vite n’était-il pas risqué face à la capacité de production réelle du pays ? Comment expliquez-vous l’absence de vision prospective sur cette question ?


Absolument, mais les politiques menées avant l’alternance


ne considéraient pas le secteur de l’électricité comme urgent, car peu de Sénégalais y avaient accès. Les bailleurs de fonds préféraient investir dans l’éducation, la santé, l’agriculture… Pour moi, ce secteur de l’énergie est prioritaire. J’en discutais encore avec les ambassadeurs de l’Union européenne il y a peu de temps. Ils me faisaient remarquer que produire de l’électricité absorbait beaucoup de nos ressources. Ma réponse a pourtant été claire. Nous ne faisons pas d’erreur. L’électricité


Septembre - Octobre 2011 • NEW AFRICAN • 39


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