La présentatrice de LCP reçoit des personnalités politiques de tout bord. Ici, avec Raymond Soubie, alors conseiller aux affaires sociales du président Sarkozy.
Si elle vit et travaille en France, Sonia
Peu à peu, elle prend ses marques, construit sa notoriété. Mais elle ne sait s’ex- pliquer ce tropisme pour le public, ce lien qui la magnétise. « Même si vous parlez à une caméra, vous vous adressez à des gens. Le regard est très important. Les téléspectateurs ressentent votre état : si vous êtes joyeux, si vous êtes froid… » Il faut être à la hauteur de la mission, ne pas tenter de séduire ou de plaire, mais présenter une information afin qu’elle soit compréhensible et immédiate- ment décodable.
Public Sénat, une chaîne au cœur du pouvoir Sonia Mabrouk accueille tous les soirs des invités politiques de tout bord. Un véritable privilège pour cette femme curieuse de tout. « Peu importe, ils ont un message à délivrer sur une actualité. Je suis choquée par certains confrères journalistes qui affirment qu’il faut éviter de fréquen- ter telle ou telle personne. Il faut savoir, précise-t-elle, rester professionnel, en tra- quant les bonnes informations, mais aussi garder une certaine distance pour pouvoir les utiliser. » Une vigilance qui sert de garde-fou. Elle considère Public Sénat comme
une chaîne de télévision différente, ce qui se traduit bien entendu dans la grille des programmes. Mais ce sont surtout les journaux télévisés, avec un temps pour l’analyse, qui lui donnent cette valeur ajoutée, le « plus » qui constitue une marque de fabrique. La double vocation d’information et d’analyse fait de Public Sénat une chaîne politique, au sens où elle se trouve au cœur du pouvoir. Et Sonia
Mabrouk est passionnée par la politique, par son analyse, son décryptage. « La poli- tique, c’est l’art de changer le monde », ce qui lui tient à cœur.
Pas de tabou, mais des « lignes rouges »
Journaliste avant tout, Sonia Mabrouk
explore toutes les pistes pour servir son devoir d’informer – et de s’informer. Elle s’autorise donc à aborder les questions qu’elle juge nécessaires avec ses invités, dans le respect de la déontologie. Pas de sujets tabous, mais des « lignes rouges » à ne pas franchir. Elle se souvient du « cas » Éric Woerth (ancien ministre) et juge sévère- ment le « procès » instruit par ses collèges journalistes. « J’ai été choqué par cette mise à mort médiatique. Quand quelqu’un a un genou à terre, il faut savoir dire stop ». L’autre limite à ne pas franchir concerne la vie pri- vée, tant qu’elle n’interfère pas avec la vie publique. Au fil de ses rencontres et des débats qu’elle suscite avec les hommes poli- tiques, Sonia Mabrouk s’est forgé un ton et un style. Par son assurance, elle a su aussi jouer son rôle d’empêcheuse de question- ner en rond. Même vis-à-vis des politiques, habitués aux joutes oratoires – et habiles tac- ticiens – souvent prompts à déstabiliser leur interlocuteur pour éluder les questions qui leur sont posées.
Un pied à Paris, l’autre à Tunis Pour tenir dans ce métier, où l’on évolue
en permanence sur le fil du rasoir, il faut être bien armé et posséder de solides bases. D’au- tant que la télévision est un monde cruel. « Il faut tous les jours être au top », concède-t-elle.
Mabrouk n’oublie pas ses racines. Elle ne peut s’empêcher d’avoir un pincement au cœur quand elle traite une information en relation avec la Tunisie. Sans pour autant se départir de son professionnalisme. À cet égard, le début d’année 2011 a été très riche en événements. Le « printemps arabe » a bousculé les schémas de pensée et les esta- blishments politiques dans le monde, parti- culièrement en Europe. De par sa « diversité culturelle », elle reconnaît avoir un « regard différent » sur l’actualité internationale. Par- ler de « son » pays, qui est en pleine phase de démocratisation, est une manière de parti- ciper à son combat pour sa liberté. Le débat procède de cette logique. Même si cette tâche n’est pas facile, cette pédagogie de l’information l’enchante. Sonia Mabrouk cultive d’autres pas-
sions. Elle a monté une association sur les Musées de la Méditerranée, avec l’appui du mécène et homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière. Déjà opérationnelle, cette structure s’est fixé comme objectif de réa- liser un documentaire, un site Internet et une manifestation dans chacun des pays de la Mare Nostrum. La Tunisie ouvre le cycle. Le premier documentaire, réalisé en partenariat avec Arte, vient d’être achevé. La manifestation aura lieu après l’élection de l’Assemblée constituante. Le musée choisi est Dar Ennejma Ezzahra, l’ancien palais du baron d’Erlanger situé à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis. L’association veut privilégier la découverte de curiosités locales et favoriser le dialogue entre les civili- sations. Voilà pour l’action citoyenne…
Y a-t-il une vie après le travail… Sonia Mabrouk, on l’aura compris, est
loin de vivre une vie monacale. C’est une femme qui a des hobbies. Pour s’évader et se protéger, rien de tel que la lecture… mais pas n’importe laquelle. Elle aime les romans, mais ce qui l’attire le plus ce sont les mémoires, comme celles de Churchill ou De Gaulle. « Il s’agit de se plonger dans l’Histoire et de comprendre comment nous en sommes arrivés là, et comment elle a été façon- née depuis l’intérieur. Il n’y a pas d’avenir sans passé… », affirme-t-elle en guise de conclu- sion. n
Septembre - Octobre 2011 • NEW AFRICAN • 85
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