Institution Union africaine
LES INFRASTRUCTURES au cœur du développement
Les chefs d’État de l’Union africaine (UA) réunis à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, ont accordé la priorité au renforcement des infrastructures et des capacités commerciales. Par Sylvestre Tetchiada, envoyé spécial à Malabo
L
a stratégie des chefs d’État est de placer les infrastructures au cœur de la problématique de déve- loppement du continent. Ils ont décidé d’apporter un nouveau
souffle à une Afrique qui souffre d’un manque criant d’infrastructures, et d’une mauvaise coordination de ses politiques de développement. Mais, pour certains experts, il est peu probable qu’un quel- conque changement se produise dans les années à venir. « Le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) dont on a fêté le dixième anni- versaire, était censé apporter aussi des solu- tions au sous-développement infrastructurel et des réponses pour asseoir les conditions de croissance de l’Afrique », commente Paul Kabongo, un économiste gabonais qui se demande quelle sera l’efficacité de cette nouvelle institution, l’Architecture ins- titutionnelle pour le développement des infrastructures en Afrique (IAIDA), après l’espoir suscité par le Nepad et les difficul- tés persistantes auxquelles le continent est néanmoins confronté. Selon le Dr Elham Mahmood Ahmed Ibrahim, commissaire de l’UA à l’infrastructure et à l’énergie, l’IAIDA est le cadre institutionnel approprié :
« Cette agence sera un référent dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), qui concerne quatre secteurs importants, à savoir le transport, l’énergie, les tech- nologies de l’information et de la com- munication, et l’eau ». Dans sa mise en œuvre, assure le Dr Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif de l’Agence de planification et de coordination du Nepad, elle devra veiller à développer des réseaux transafricains de transport
60 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011 sur le modèle de ceux de l’Europe et
« contribuer à coordonner le développe- ment des neuf couloirs de transport tran- safricains ».
Les « transafricaines », des projets à privilégier Si, pour l’instant, les experts et les chefs d’État reconnaissent que très peu de progrès ont été enregistrés en ce qui concerne les neuf couloirs de transport transafricains définis par le Nepad, ils souhaitent tous l’achèvement rapide des tronçons manquants. « Le véritable problème n’est pas l’absence de fonds, mais l’absence de coordination adéquate du côté africain, en particulier entre la Com- mission de l’UA, la Banque africaine de développement et le Nepad », souligne un expert. « Le développement des infrastruc- tures sur le continent doit être guidé par les besoins du marché et s’inspirer de l’exemple du secteur des TIC, précise-t-il. Il serait souhaitable de rechercher des systèmes de financement novateurs. Dans cette perspec- tive, l’important est que les partenaires de l’UA respectent leurs engagements et s’atta- chent à remédier aux lacunes des structures existantes telles que le manque d’entretien, ou l’efficacité des structures de gestion et d’analyses coûts-bénéfices », poursuit-il. Pour Abdoulie Janneh, secrétaire
adjoint des Nations unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, la priorité doit être accor- dée aux couloirs de transport africains, aux projets régionaux et continentaux de centrales hydroélectriques. « Ensuite, continue-t-il, il faut mettre en place des mesures destinées à favoriser l’investisse- ment privé et promouvoir des mécanismes de financement novateurs ».
Par ailleurs, faisant le point sur
les progrès obtenus dans la réalisa- tion des projets régionaux d’infras- tructures, l’UA estime nécessaire la désignation de chefs de file pour les projets prioritaires. Il s’agit de don- ner une forte impulsion, à un haut niveau politique, à la mise en œuvre du projet ainsi qu’à son suivi au sein des instances du Nepad afin, notam- ment, « d’impliquer plus étroitement les communautés économiques régionales et les institutions financières africaines », explique Jean Ping, président de la Commission de l’UA. L’important est de s’assurer de la dis- ponibilité et de la qualité des ressources humaines indispensables au dévelop- pement. Bien que certains États aient choisi d’axer leur croissance sur l’agri- culture, les infrastructures et les trans- ports, aucun plan opérationnel n’est encore disponible pour l’agriculture et ces pays ne semblent pas avoir bénéfi- cié de la hausse des cours mondiaux de certains produits, dont le coton. En ce qui concerne les grands travaux, qu’il s’agisse de l’approvisionnement en eau, en électricité, ou de la construction de chemins de fer, de routes ou de ponts, l’UA recommande de privilégier la ratio- nalisation des investissements. En dépit des efforts importants qui ont été four- nis, l’Afrique subsaharienne continue de pâtir de la faiblesse de ses infrastructures entraînant des frais de douane, de trans- port et d’énergie plus importants et frei- nant la coopération régionale. Au Nigeria par exemple, les infras-
tructures nationales, à l’abandon, ont empêché les entreprises locales de tirer profit de leurs ressources agri-
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