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Mais n’anticipons pas : il reste bien des aspects économiques à mettre en avant pour le devenir quasi certain de l’Afrique dans les années à venir. Et après le changement de partenaire principal, l’Asie remplaçant l’Occident, nous devons regarder de près, justement, les « marchés communs » qui se sont mis progressivement en place dans toute l’Afrique. Au Nord, l’union des pays arabes est restée le vœu pieux de quelques anciens intellectuels : les gouvernants sont encore trop opposés les uns aux autres pour donner corps au concept. Peut-être qu’avec le « printemps arabe » ?.… En tout cas, cette partie du continent a bien du mal à commercer avec les pays du sud du Sahara. L’Égypte, le pays le plus puissant et le plus peuplé de ce sous groupement est, de surcroît, beaucoup plus attirée par le Moyen-Orient que par l’Afrique. À l’exception de la Libye où vivent (vivaient ?) bon nombre de ses nationaux partis y chercher fortune et rapatriant en Égypte une grande partie de leurs gains. Tandis que Maroc, Algérie et Tunisie regardent, eux, surtout de l’autre côté de la Méditerranée où ils expédient la plus grande partie de leurs exportations. Bref, la cassure géographique de


l’Afrique, du fait du Sahara, se double d’une cassure commerciale profonde qui ne se résorbera pas de sitôt ; demain comme aujourd’hui, il y aura une Afrique au nord du désert et une Afrique au sud du désert ! Le Maroc paraît se mêler un peu plus des affaires de ses voisins sudistes, surtout en matière économique. Mais les oppositions l’emportent sur ces rares cas de rapprochement si on veut bien se pencher sur le cas des nomades sahariens et batailleurs comme les Touaregs : les politiques sont totalement opposées entre le sud et le nord du Sahara, les Sudistes cherchant l’apaisement au contraire des Nordistes, chauffés par la lutte antiterroriste et ses promoteurs américains. Deuxième regroupement en


aussi agriculture – huile de palme notamment – et industries reposant sur un fort marché intérieur et des banques puissantes à capitaux africains) et, déjà, d’un encadrement de très bonne qualité (songeons, en creux, aux hackers informa- tiques nigérians, plus forts mêmes que leurs homologues russes !). Les Occidentaux ne parlent que des déboires de leurs compagnies pétrolières face aux pirates et autres mutins et, du coup, nous n’avons pas vu monter en puissance le futur premier pays d’Afrique… Existe-t-il un équivalent à l’Est ? « Non ! », répondront


interafricaines sont bien plus importantes que l’émigration d’Africains en


descendant, celui de l’Afrique de l’Ouest, la fameuse Cédeao. L’équilibre franco- nigérian, savamment entretenu en son sein par la France d’avant le président Sarkozy, va voler en éclat dans les années à venir au profit du Nigeria. D’une part les Français ne sont plus en mesure de maintenir les pays non francophones en situation politiquement précaire, d’autre part le Nigeria devient enfin le géant qu’il aurait dû être depuis des décennies si la guerre du Biafra n’avait pas eu lieu. Guerre longuement entretenue par les Français… Bref, Abuja est en passe de faire la pluie et le beau temps dans toute l’Afrique de l’Ouest, d’autant que la Fédération est composée et de Bantous et de Sahéliens qui ont accepté de faire la paix en dehors de quelques chefs de village éloignés. Une véritable mixité de population donc, disposant de ressources importantes (pétrole et gaz, mais


Occident, mixant les cités et préparant des lendemains qui ressembleront de moins en moins à ce qui vient de se passer en Côte d’Ivoire.


« frontières héritées de la colonisation ». Les migrations


L’Afrique de demain est une Afrique morcelée, mais en gros morceaux et non plus en


la plupart d’entre vous, peu au fait de l’incroyable envol de l’Éthiopie. Comme si les guerres avaient réveillé le seul pays africain qui n’ait jamais été conquis, ce « royaume du prêtre Jean » déjà connu au Moyen Âge européen. Vous êtes francophones et pensez donc plus à Djibouti, le port incontestable et, aujourd’hui, incontesté, d’Addis Abeba. Mais que serait Djibouti sans l’Éthiopie ? Et comment expliquer la bonne santé de Djibouti sans celle de son immense voisin perché 2 500 mètres plus haut ? Cette Éthiopie mal connue (on cite des statistiques de 2000 sur le web !) se développe à un rythme accéléré depuis la fin des guerres (civile, Ogaden, Érythrée) qui l’ont secouée tout au long des années 1990, au point d’avoir doublé en 10 petites années le revenu de ses habitants. Leur nombre n’est d’ailleurs sans doute pas étranger à cet envol, l’Éthiopie étant le second pays africain en termes de démographie (78 millions d’habitants), devant l’Égypte… Peu de ressources minières, mais une pléthore de PME locales qui se sont créées spontanément pour répondre aux besoins de cette population de plus en plus urbanisée. Du coup, l’Éthiopie a des envies de puissance régionale, intervenant en Somalie pour mettre un terme à l’ébauche de République islamique qui s’y manifestait, ou refusant sa clientèle à une Érythrée qui ne s’en est jamais remise. Bon nombre de dirigeants africains ont rêvé de ce développement endogène, les Éthiopiens ont été les premiers à le réaliser.


Ouest, Est, que se passera-t-il au


Centre ? On pense immédiatement à l’ex-Zaïre, ses mines invraisem- blables, son immensité, sa population presque aussi importante que celle


de l’Éthiopie et de l’Égypte… Mais il y a eu des guerres qui n’ont pas encore réveillé le pays. Même sa culture, l’ancien centre de la culture bantoue, est partie surtout au Cameroun. Lequel s’est découvert des ambitions sous-régionales certaines, disposant du port de Douala, aujourd’hui bien plus accueillant que celui de Pointe-Noire, ainsi que de très


Septembre - Octobre 2011 • NEW AFRICAN • 69


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