Spécial diaspora
Festival d’Avignon par Catherine Hiegel de la Comédie française et Sylvie Testud, comédienne. En novembre 2003, José Pliya reçoit le Prix du jeune théâtre André Rous- sin de l’Académie française. Son œuvre est aujourd’hui riche d’une douzaine de pièces publiées aux éditions l’Avant-Scène théâtre, collection des quatre-vents, jouées dans les
retiendra l’attention du jury.
théâtres des grandes capitales et traduites dans de nombreuses langues. On retiendra Nous étions assis sur le rivage du monde, en 2005, et le travail de mise en scène sur De la race en Amérique, le discours de Philadelphie de Barack Obama. C’est en 2005 que José Pliya devient directeur de l’Artchipel, scène nationale de Guadeloupe. C’est son projet artistique sur les nouvelles écritures scéniques qui retien- dra l’attention du jury. Depuis, chaque saison met une discipline en transversalité.
« Les Caribéens ont une tendance naturelle à mélanger les disciplines. Les arts se télescopent très facilement ». Sept ans déjà qu’il dirige ce haut lieu de culture. La tâche n’a pas tou- jours été facile. « Certains se sont opposés à ma nomination. Ils préféraient voir un Guadelou- péen diriger l’Artchipel plutôt qu’un Africain. Il y a eu des graffitis sur les murs. Mais cela n’a duré que peu de temps. Je le dis sans amer- tume, car l’inconfort dans la création, c’est très important ». Quant à l’avenir, « je ne sais pas si j’aurais envie de faire plus de deux mandats à l’Artchipel. Je l’ai appris de mes années de coopération : dans la culture, on n’a pas de bail à vie. Parce que la culture est vivante. Il est parfois bon de passer le relais pour impulser de nouvelles dynamiques ». Aujourd’hui, plus encore qu’hier, l’homme rêve d’écriture et de mise en scène. D’ores et déjà des écrits attendent dans ses tiroirs…
74 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011
l’Artchipel en 2005. C’est son projet artistique sur les nouvelles écritures scéniques qui
José Pliya devient directeur de
Société civile MICHEL POMBIA Avocat
Michel Pombia ne s’explique toujours pas pourquoi il tenait à ce point à venir en France. Peut-être l’envie lui est-elle venue lorsqu’une fille de sa classe de terminale a fait circuler un cahier de son frère, étudiant congolais parti à Paris… Peut-être est-il tout simplement curieux d’un pays dont il connaît la langue, mais dont les mœurs et les habitants lui sont complètement étrangers… Quoi qu’il en soit, il quitte Kinshasa en 1985 et n’y reviendra que bien plus tard, alors que sa carrière d’avocat parisien est déjà bien entamée. Sa vie est un modèle d’engagement au service non seulement de la diaspora africaine en France, mais aussi de la République démocratique du Congo. Par Nicolas Teisserenc
Q
uand il obtient son bacca- lauréat à Kinshasa, en 1983, Michel Pombia ne sait pas encore exactement ce qu’il veut étudier. En revanche, il sait que s’il veut étudier, il doit quitter l’atmosphère délétère de Kins- hasa : le climat politique pour- rissant de l’ère Mobutu pèse fortement sur la qualité de l’en- seignement et sur la liberté des étudiants. C’est pourquoi, pen- dant deux ans, il tente par tous les moyens d’obtenir un visa étudiant pour la France : peine perdue. « Le consulat français avait décidé d’arrêter de délivrer des visas pour les étudiants. De guerre lasse, j’ai postulé pour un
visa touristique de trois mois, que j’ai obtenu en 1985 ». Lorsqu’il arrive à Paris, la petite commu- nauté congolaise n’est pas celle à laquelle il s’attendait : « On ne peut pas dire que les Congolais de mon âge étaient préoccupés par les études. À cette époque, c’était le plein boom de la sape et de tous les business imaginables. Lorsque je leur ai demandé de m’indiquer où se trouvait la Sorbonne, aucun d’entre eux n’a été capable de me l’indiquer. Alors je me suis lancé à l’assaut de Paris tout seul ! ». Lorsqu’il parvient enfin
à rejoindre la Sorbonne, il se retrouve par hasard devant le bureau d’inscriptions de l’univer- sité d’Assas, un hasard qui déter- minera ses engagements futurs. Car, à l’époque, l’université est noyautée par les membres du GUD (Groupe union défense), une organisation d’extrême droite qui lui offrira l’occasion d’exprimer ses premiers enga- gements militants au service de la cause africaine. Une fois son inscription validée, il obtient son visa étudiant et entame ses études au mois de septembre. « J’avais trop peur que mes amis sapeurs ne me détournent de mon objectif, alors je passais l’intégralité de mes journées entre les amphis, les tra- vaux dirigés et la bibliothèque ». Les débuts sont difficiles mais il est reçu en deuxième année, si bien qu’il commence à faire un
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