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que la qualification d’architectes-restaurateurs, seuls habilités à intervenir sur les sites et monuments historiques. La recherche a été redéfinie dans le sens d’une meilleure compréhension de l’Histoire, dans toutes ses dimensions. Le ministère de la Culture dispose ainsi de deux centres de recherches : le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques et le Centre national de recherche en archéologie (CNRA). La création d’un Fonds du patrimoine culturel est parallèlement impulsée par les pouvoirs publics.


La culture algérienne est riche et variée. Pouvez-vous préciser ses domaines d’excellence ? On compte de brillants écrivains (en arabe, en tamazight et


en français), de grands dramaturges, de brillants chorégraphes et danseurs, de magnifiques artistes plasticiens, de formidables musiciens et interprètes, etc. Le domaine de la musique foisonne de groupes de rock, de jazz, de gnawi, de musique targuie et kabyle, et de fusion du type world music qui revisitent tous ces genres musicaux. Nous avons des milliers de talents dans toutes les régions. S’agissant de la musique andalouse, des centaines de troupes émergent dans tous les coins du pays. Il en est de même dans le registre classique universel où des jeunes, issus des écoles de musique, embrassent une carrière internationale. Je pense notamment à Amal Brahim Djelloul. Dans le domaine de la danse, traditionnelle ou contemporaine (notamment le hip-hop qui suscite un énorme engouement), des dizaines de troupes se créent avec succès. Le casting du chorégraphe Abousefiane Lagraa a drainé plus de 400 jeunes de l’ensemble du pays, et le spectacle Nya, réalisé en Algérie, a obtenu de nombreux prix, dont celui de la meilleure chorégraphie de l’année 2011, décerné par le syndicat professionnel français de la danse. Les écrivains d’envergure internationale, qui sont sélectionnés ou récipiendaires de grands prix, ne manquent pas. Je citerai Kamel Daoud, Wacyni Laaredj, Ahlem Mostaghanemi, Yasmina Khadra, etc. Les éditeurs ne sont pas en reste puisque la jeune maison Barzakh vient également de recevoir un prix prestigieux. Dans les arts visuels, et plus particulièrement les arts contemporains, je pense bien sûr à Rachid Koreïchi, mais également à des artistes plus jeunes, tels Zineb Sedira, Kader Attia. Le cinéma est également distingué. Des réalisateurs s’imposent dans les arènes internationales et glanent de nombreux prix. Parmi eux, Abdenour Zahzah, qui en est à son douzième prix international pour son court-métrage Garagouz, ou encore Yacine Téguia, Khaled Benaissa, Yannis Koussim et beaucoup d’autres. Nous accompagnons ces talents - toutes générations confondues - avec l’ambition d’édifier une véritable industrie culturelle créatrice d’emplois et de richesses. C’est là notre principal objectif.


Comment s’articule la politique culturelle algérienne ? Le renouveau culturel esquissé par l’État durant ces dernières


années vise à renforcer la cohésion sociale en considérant la culture comme le ciment de la société, dans ce qu’elle représente comme valeurs communément partagées. Cette politique


On compte de brillants écrivains (en arabe, en tamazight et en français), de grands dramaturges, de


brillants chorégraphes et danseurs, de magnifiques artistes plasticiens, de


formidables musiciens et interprètes, etc.


favorise notamment ses conditions d’exercice et d’accès, à travers le maillage du territoire national en espaces de pratique et de diffusion. La création et l’accompagnement des artistes dans leur entreprise sont soutenus, ainsi que l’émergence d’une industrie compétitive au plan régional et international. Grâce à l’intérêt qui lui est désormais accordé au plus haut niveau de l’État, la culture est désormais perçue comme un vrai vecteur de développement durable. Les moyens mis à la disposition du secteur ont été multipliés. L’accent est notamment mis sur la promotion de la lecture publique via la réalisation de 1 541 bibliothèques, sur le soutien à l’édition de 1 000 titres chaque année, et sur l’élargissement des opportunités de travail en faveur des artistes. L’institutionnalisation de plus de 130 festivals culturels est également actée, ainsi que l’organisation de tournées artistiques, l’accompagnement financier de plus de 400 associations et de plus de 100 producteurs ou réalisateurs de films ou théâtres… La jeunesse est particulièrement ciblée par cet effort colossal. L’objectif est de permettre l’éclosion de leur génie créatif et leur partici- pation au rayonnement de la culture nationale, notamment grâce aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication.


Le plan quinquennal 2010-2014 consacre un budget conséquent à la culture. Quelles sont vos priorités ? Tout en notant avec satisfaction l’intérêt


accordé au secteur de la culture dans le plan quinquennal, le déficit reste important et les besoins ne cessent d’évoluer. Notre ambition de doter chaque ville d’un nombre suffisant d’infrastructures et équipements culturels appropriés, conformes aux normes, requiert davantage d’investissements et de moyens. La volonté politique de renforcer


ce secteur existe, mais c’est au niveau de l’exécution que nous continuons à mener cet incessant et passionnant combat pour le rayonnement culturel. Par « niveau d’exécution », nous entendons les procédures complexes pour l’adoption et l’inscription des projets, la question récurrente du foncier et du choix des sites, notamment au niveau des agglomérations, les capacités de réalisation, la technicité requise…


Comment l’Algérie compose-t-elle sa partition culturelle au sein de l’Afrique ? La culture continentale est indéniablement une


composante essentielle de celle de l’Algérie. Avec l’Afrique, nous partageons d’abord un continent, une identité, un passé fait de souffrances coloniales, mais aussi un destin commun. Ces données à elles seules rapprochent nos créateurs sur des thématiques communes. Le rôle de notre pays dans la défense de ces valeurs est chaque fois réitéré à l’occasion de la conférence des ministres de la Culture des États africains, ainsi que des instances du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). De même, nos liens se sont affirmés lors de l’organisation du premier Festival culturel panafricain, en 1969, et se sont réaffirmés, pour sa deuxième édition, en 2009. n


Propos recueillis par Véronique Narame Septembre - Octobre 2011 • NEW AFRICAN • 33


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