Spécial diaspora Culture
PAPA WEMBA À jamais l’as de la rumba
Papa Wemba est adulé dans son pays : le Congo. En vedette, il parcourt l’Hexagone, rencontre la diaspora, prêche la bonne parole. Et vit pour son unique amour : la chanson. Par Chantal Guionnet
D
ans le quartier populaire de Matonge à Kinshasa ; il fut, jeune enfant, bercé par la musique. Sa
mère entonnait des chants tradition- nels. Profondément catholique, c’est en fréquentant la chorale de Saint-Joseph que le Petit Rossi, ainsi surnommé pour le timbre aigu de sa voix, eut l’intime conviction qu’il devait entamer une car- rière de choriste.
Avec une bande de copains, à l’âge
de 20 ans, il chante dans les fêtes de quartier, avant d’entrer dans le groupe Zaïko. Puis ce fut la création de Viva la Musica. « Nous fêtons, cette année, les trente-quatre ans de sa fondation », souligne avec fierté Papa Wemba. En patron, il peut être fier de ses employés. Beaucoup sont sortis du lot, avec men- tion, pour faire une carrière solo. Le
chanteur Koffi Olomidé, les guitaristes Sec Bidens et Rigo Star sont ainsi parmi les artistes qui ont animé le groupe.
Sensibilité et spiritualité Des albums au nom révélateur,
pleins de sensibilité, mais aussi de spi- ritualité ; Émotion, et le dernier, Mon père. « Celui-ci, est pour moi, embléma- tique. Il témoigne de ma reconnaissance envers le Seigneur, moi qui ai été invité à participer au synode des évêques, avant d’avoir la grâce de rencontrer le Saint- Père. D’autre part, c’est un grand merci donné à tous ces enfants qui me considè- rent comme un des leurs, en m’appelant Papa ». Il faut dire qu’à 62 ans, Papa
Wemba se définit en patriarche, en sage veillant sur l’avenir d’une musique qui lui colle à la peau. Des rythmes qu’il a su faire évoluer entre rumba congolaise et soukouss, avec une touche occidentale de world music. Mais contrairement aux apparences, le musicien est un grand nostalgique des folles années où l’on fabriquait ses guitares, où l’on se ras- semblait en studio pour enregistrer, où l’on pouvait chanter en direct, où il y avait encore un rapport à la tradition. « En voulant s’ouvrir sur le monde, la jeunesse se disperse faisant table rase sur un passé, sur l’Histoire qu’elle tend à renier, constate amère- ment l’artiste. Il faut dire que le phéno- mène de la mondialisation, l’apparition des nouvelles technologies, le star-system, par leur poudre aux yeux, ont dérouté l’humain en l’écartant de sa fonction suprême qu’est la création ». Même si l’artiste ne conteste pas les progrès accomplis dans multiples domaines, il s’insurge contre le fait de voir la culture reléguée au rang des préoccu- pations secondaires. « Quatre-vingts pour cent des individus ne voient que la rentabilité de leurs actions, sans aucune contrepartie culturelle, déplore Papa Wemba. Que peut faire un peuple sans références à l’Histoire, sans valeurs ni repères ? C’est tout simplement vouer l’Humanité à sa perte ».
82 • NEW AFRICAN • Septembre - Octobre 2011
Page 1 |
Page 2 |
Page 3 |
Page 4 |
Page 5 |
Page 6 |
Page 7 |
Page 8 |
Page 9 |
Page 10 |
Page 11 |
Page 12 |
Page 13 |
Page 14 |
Page 15 |
Page 16 |
Page 17 |
Page 18 |
Page 19 |
Page 20 |
Page 21 |
Page 22 |
Page 23 |
Page 24 |
Page 25 |
Page 26 |
Page 27 |
Page 28 |
Page 29 |
Page 30 |
Page 31 |
Page 32 |
Page 33 |
Page 34 |
Page 35 |
Page 36 |
Page 37 |
Page 38 |
Page 39 |
Page 40 |
Page 41 |
Page 42 |
Page 43 |
Page 44 |
Page 45 |
Page 46 |
Page 47 |
Page 48 |
Page 49 |
Page 50 |
Page 51 |
Page 52 |
Page 53 |
Page 54 |
Page 55 |
Page 56 |
Page 57 |
Page 58 |
Page 59 |
Page 60 |
Page 61 |
Page 62 |
Page 63 |
Page 64 |
Page 65 |
Page 66 |
Page 67 |
Page 68 |
Page 69 |
Page 70 |
Page 71 |
Page 72 |
Page 73 |
Page 74 |
Page 75 |
Page 76 |
Page 77 |
Page 78 |
Page 79 |
Page 80 |
Page 81 |
Page 82 |
Page 83 |
Page 84 |
Page 85 |
Page 86 |
Page 87 |
Page 88 |
Page 89 |
Page 90 |
Page 91 |
Page 92