Les Ailes de la Supply Chain Chantal Ledoux, Directrice Générale de Boa Concept
« La logistique de demain, fl exible et robotisée, améliorera le confort de l’opérateur »
Chantal Ledoux est une serial entrepreneure. De Loga- rithme, devenu A-Sis, à Boa Concept, elle a multiplié les succès en innovant sur les marchés Supply Chain.
Supply Chain Magazine : Comment êtes-vous passée de l’industrie à la création d’entreprise ? Chantal Ledoux : Diplômée de l’école des Mines de Saint- Etienne en informatique et en électronique, j’ai commencé par travailler chez IBM en 1977 comme Technico-com- merciale, sur la première génération d’ordinateur person- nel. Souhaitant travailler en PME, j’ai rejoint Courbon en 1978, pour intégrer l’informatique dans la supervision des automatismes des machines indus- trielles. En 1985, j’ai créé un service dédié aux systèmes d’ateliers et sys- tèmes logistiques, qui requièrent des processus manuels. Partir de zéro pour créer quelque chose m’a plu. Aussi en 1990, j’ai cofondé avec 3 associés, dont Jean-Lucien Rascle, la société Logarithme dont j’étais la PDG. Nous avons apporté une solution innovante et ergonomique dans les systèmes de gestion d’entrepôt (WMS). Nous avons revendu la société en 1992 à Legris Industrie, groupe industriel qui détient Savoye et qui a permis à notre société de se développer en apportant des fonds et des synergies ; je suis res- tée PDG de Logarithme. En 2004, la société fusionne avec 3.I pour deve- nir A-Sis, fi liale de Savoye ; je reste Dirigeante jusqu’en 2012. A partir de 2009, je suis aussi Directrice des ventes de Savoye. En 2012, je cofonde avec Jean-Lucien Rascle Boa Concept, start-up spécialiste du convoyeur modulaire intelligent.
« La logistique de demain améliorera le confort de l’opérateur, pour limiter l’usure et les troubles musculo-squelettiques liés aux tâches répétitives et aux ports de charges. »
sur le marché des innovations. Boa Concept offre ainsi une nouvelle approche des systèmes de préparation de com- mandes de détail, et un produit innovant, en réponse à un besoin existant de solutions mobiles et fl exibles parmi les e-commerçants et les prestataires logistiques. Notre sys- tème Plug and Carry est facilement modifi able, déména- geable. Gérer les enjeux de développement d’une start-up est très prenant. En 2016, Boa Concept a doublé son CA. En 2017, nous avons à nous faire connaître et nous développer en direct à l’international, en commençant par le Benelux, l’Allemagne et la Scandinavie. Et nous allons nous struc- turer et lancer notre propre atelier de fabrication de nos solutions. Sans oublier les dossiers de début d’année, avec l’équipement d’un 2nd
site d’Oscaro et la rénovation
d’un site de distribution du papetier français Hamelin près de Hanovre, en Basse-Saxe.
SCMag : Quelle est votre vision de la Supply Chain ? C.L. : Les entreprises ont aujourd’hui un vrai besoin en termes de fl exibilité et d’agilité de leur Supply Chain. Il y a un transfert de solutions amenant productivité mais aussi rigidité vers des solutions plus fl exibles. La logis- tique de demain améliorera le confort de l’opérateur, pour limiter l’usure et les troubles musculo-squelettiques liés aux tâches répétitives et aux ports de charges. La robotisation y jouera un rôle important.
SCMag : Que vous apporte l’entrepreneuriat ? C.L. : La création d’entreprise, c’est à la fois une expérience et le plaisir de construire et de développer, en termes de gestion, de produits, de clientèle. Créer à plusieurs est plus agréable. Avec Jean-Lucien Rascle, nous sommes complémentaires, lui ayant des prérogatives plus scientifi ques et moi plus commerciales. En tant que Dirigeante, j’ai apprécié de faire progresser Logarithme/A-Sis, de la positionner sur un mar- ché d’abord en devenir, puis mature. J’aime aussi lancer
SCMag : Quelle est votre approche du management ? C.L. : Mon mode de management repose sur la confi ance, la transpa- rence et le partage des objectifs. Dans un esprit start-up, tout le monde est impliqué dans la réalisation des objectifs.
SCMag : Comment appréhendez-vous l’égalité professionnelle homme-femme ? C.L. : Il y a des freins inhérents à la progression des femmes dans les entreprises, le fameux plafond de verre. Je les ai évités à travers la création d’entreprise, en étant mon propre patron !
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTINE CALAIS JANVIER-FÉVRIER 2017 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE N°111 97
©
C.CALAIS
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