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RETOUR D’EXPÉRIENCE


En cours de développement, le client peut facilement donner son avis. « Nous étu- dions alors des conceptions alternatives avant de nous réorienter vers la meilleure », explique Sébastien Lucas, Ingénieur en Chef. Facilement lisibles par les clients, mais aussi les skippers et les sous-trai- tants, les modèles 3D évitent de se rendre sur le chantier quand une modifi cation est nécessaire.


Une vision d’ensemble pour mieux décider


« En 2008, nous avons également ins- tallé le logiciel de PLM (Product Life- cycle Management) de PTC Windchill, poursuit Wilfried Cadiou. Ce logiciel est polyvalent, capable de gérer tous les aspects du cycle de vie du déve- loppement de produits. Il nous permet notamment de visualiser facilement et de faire évoluer la confi guration des modèles numériques conçus avec Creo. Windchill est interfacé via l’ERP Connector avec notre ERP, 4D. Depuis septembre 2015, nous l’avons connecté à l’application de BI PTC Navigate, fondée sur la technologie Thingworx. Elle permet à l’utilisateur de rassem- bler les données à jour de toutes les sources (PLM, CAO, ERP...) dont il a besoin sur un seul écran avec un tableau de bord personnalisé selon son métier. Cette vision d’ensemble per- met de prendre les bonnes décisions. Nous exploitons la chaîne complète numérique du bateau dans un même système d’information. Cela apporte plus d’agilité, de contrôle et de qualité dans notre production. » Le logiciel de


PLM fait en quelque sorte offi ce d’en- trepôt pour les informations produit. Wilfried Cadiou précise : « CNB est un laboratoire numérique pour le groupe Bénéteau. Windchill a été déployé dans le groupe il y a près de 3 ans ».


La continuité numérique pour gagner du temps


Et Wilfried Cadiou d’expliquer : « Nous avons standardisé l’organi- sation des données entre les diffé- rents métiers. La nomenclature eBOM (engineering bill of materials) est une liste des pièces du produit, qui le refl ète tel qu’il est conçu par les ingé- nieurs. Ensuite à partir de l’eBOM est créé le mBOM (manufacturing bill of materials) à travers le module de MPM (manufacturing process management) de Windchill MPMLink. Il relie les éléments nécessaires à la fabrication par module (par exemple salle de bains). Il est poussé dans l’ERP qui va gérer la planifi cation et le proces- sus de production, personnalisée selon les souhaits de chaque client. Tout se fait dans la continuité digitale, sans besoin de re-saisie. Au fi nal, le gain de temps est énorme ». 2 confi gurateurs, l’un technique, et l’autre commercial, permettent de relier les différentes nomenclatures. Par ailleurs, la suite de PLM permet de visualiser des lignes d’assemblage virtuelles, qui facilitent la gestion du chantier. De fait, que tout soit validé numériquement avant la vente de la première unité du modèle est un atout important. Ainsi, aucun prototype physique n’est fabriqué.


CNB 76, entièrement conçu en 3D


L’un des derniers modèles de yacht de CNB, le CNB 76, a succédé au CNB 77. La première unité de ce voilier d’une longueur de 76 pieds (23 m) est sortie des chantiers de CNB à l’automne 2013. Il est entièrement conçu en 3D, d’où une haute précision. Les pièces sont assemblées selon un degré de l’ordre du milli- mètre. Les concepteurs, ingénieurs et personnels qualifi és travaillant sur le CNB 76 s’appuient sur diverses applications de la suite Creo. Sébastien Lucas, Ingénieur en Chef, explique : « Avec Creo, l’équipe travaille en même temps sur les différents aspects du yacht : l’intérieur, l’électricité et la plomberie, la coque massive de 25 m de long et les moules, la documentation technique, les instructions de fabrication et les supports marketing ». Wilfried Cadiou, Responsable PLM et CAD du groupe, précise : « Nous n’avons eu à résoudre que 80 problèmes lors de la production du CNB 76, il n’y en a jamais aussi peu ». Amateurs de voile, laissez-vous emporter par la vague numérique : « Naviguer sur un voilier rapide et sûr donne l’envie d’al- ler loin, c’est-à-dire de quitter les 30 % fi xes de notre planète pour visiter les autres 70 % », avance Philippe Briand, Architecte naval du CNB 76.  CC


56 N°111  SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JANVIER-FÉVRIER 2017


Une fois les données intégrées dans l’ERP 4D, l’organisation Supply Chain effectue le pilotage de la matière et établit des règles de gestion dont les tables de conversions pour toute la matière non gérée à l’unité (ex : bois, composite, câbles, tuyaux...).


Pilotage des fournisseurs La digitalisation des processus contri- bue à optimiser la chaîne tout autant que le pilotage des fournisseurs. Pour fabriquer ses bateaux et assurer la diversité des choix tarifaires, CNB fait appel à environ 400 fournisseurs « La matière doit être mise à disposi- tion au pied de la ligne de fabrication en fonction des besoins du plan de production, précise Estelle Guichané. Nous devons anticiper le plus possible les contraintes de notre environne- ment, et développer notre agilité. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos fournisseurs (réservations de capacités, solutions logistiques…) et leur envoyons nos prévisions de ventes via un outil EDI. Nous contrôlons leur performance via l’indicateur men- suel du taux de service. Si le taux est inférieur à l’objectif défi ni, nous leur demandons de mettre en œuvre un plan d’actions correctif. » L’activité de CNB est saisonnière. De février à juillet, les lignes de produc- tion de l’usine de Bordeaux tournent à pleine capacité. Pendant le période creuse, l’entreprise réserve des stocks capacitaires et fait de la semi-fabrica- tion. Les fournisseurs y sont ouverts. CNB compte 4 magasins, 2 pour les matières premières (bois et compo- site), 2 pour le montage et travaille actuellement sur un projet de magasin central.


Accélération des processus Se heurtant à une rude concurrence internationale sur les prix et l’esthé- tique, CNB fabrique dorénavant plus de navires, plus rapidement. Les outils de PLM et de CAO, utilisés conjointe- ment, ont contribué à restructurer les processus. La collaboration a été faci- litée entre les départements, comme les achats, l’approvisionnement et la pro- duction, ce qui a permis d’accélérer la production et d’améliorer la qualité.  CHRISTINE CALAIS


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