MANAGEMENT
Mes news Ressources Humaines Risques professionnels : peut (encore) mieux faire
L
a majorité des responsables français de la prévention des risques estiment que l’activité de leur entreprise présente des risques moins importants que dans les autres secteurs en général. Précisément, 57 % des 700 responsables en TPE/PME, grandes entreprises et collectivités interrogés par Dekra Indus- trial pour son 3e baromètre de la prévention des risques pro- fessionnels publié en octobre 2011. Ils sont même 67 % dans les entreprises de services. Pour Bernard Le Coupanec, Directeur technique de Dekra Industrial, « Mieux vaudrait qu’ils pensent que leur entreprise soit plus risquée, ce qui marquerait une conscience plus forte des risques. Dans le secteur des services notamment, le risque routier est important. Les risques psychosociaux et les troubles musculo-squelettiques ne sont pas encore bien identifiés. » Toutefois, par rapport au précédent baromètre de 2006, le taux de sinistre dans les deux dernières années est passé de 21 % à 11 % ; 2 % des entreprises ont connu un accident mortel et 5% un accident grave ayant entraîné une incapacité permanente, soit deux fois moins qu’auparavant. Les TPE et PME sont plus à risque. Les responsables pensent, encore plus qu’auparavant, que les facteurs pouvant aggraver ces risques d’accidents sont d’abord le comportement des salariés (83 %) et leur manque de connais- sance (60 %), loin devant la pression croissante, le
changement d’organisation et le recours à la sous-traitance. M. Le Coupanec poursuit : « Malheureusement le responsable a tendance à penser que c’est la faute du salarié. Or le comportement dépend de l’ambiance sécurité dans l’entreprise. Et le manque de connaissance est lié à celui de formation sur les risques. » Une entre- prise sur deux déclare avoir au moins une certification (ISO 9001 qualité, ISO 14001 EMAS, OHSAS 18001 sécurité, ou autres). Pour se tenir au courant de l’évolution de la régle- mentation, les responsables privilégient désormais Internet (55 %) et les bureaux de contrôle (46 %) devant les autres moyens d’information (presse, syndicats professionnels, Cram/Carsat, inspection du travail, tous en forte baisse…). Le document unique d’évaluation des risques obligatoire est réalisé à 81 %, mis à jour à 77 %. « Mais il n’est pas toujours affi- ché et souvent mis à jour que tous les deux ou trois ans, et non chaque année, regrette M. Le Coupanec. Et les salariés sont peu impliqués dans la construction du document. Leur implication aurait un effet dopant sur la prise de conscience des risques. » Il conclut : « Il faut arriver à ce que le risque ne se banalise pas. Une politique globale suivie dans le temps est plus efficace qu’une approche au coup par coup. La certification n’est pas une fin en soi pour se donner bonne conscience. » ■ CC
Equipe dirigeante de Dekra Industrial (à droite Bernard Le Coupanec, Directeur technique).
Chronique du Supply Chain Manager Le bon équilibre de la raison dans le management
D
ans un monde extérieur de plus en plus tendu, les Managers doivent
faire face plus souvent à des réactions émotives, ou beaucoup moins ration- nelles, que dans un marché serein.
Devant la peur d’une crise profonde tou- chant à nos bonnes petites habitudes, dont nous avons du mal à nous passer, des réflexes de protectionnisme extrê- me ou de repli sur soi peuvent être bien tentants.
Or, le Manager Supply Chain doit savoir faire la part des choses entre l’irrationnel complètement occulté ou à l’inverse un irrationnel qui aveugle et dévore aussi les relations humaines.
Ce discernement améliorera l’efficacité professionnelle en trouvant l’équilibre entre le domaine subjectif, qui doit conti-
88 N°59 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2011
nuer à s’exprimer, et le développement de la rationalité. L’exemplarité de celui qui dirige l’organi- sation, la faculté de transmettre sa vision et ses valeurs, sa bienveillance, sa justice, son courage, sa transparence… sont toutes des qualités nécessaires mais insuf- fisantes si le Manager Logistique ne s’ap- proprie pas aussi ou ne se réapproprie pas la réflexion !!!
N’est-ce pas ce qu’on attend en premier lieu d’un Manager ? Qu’il apporte les bons raisonnements pour le bien commun de l’entreprise, afin de prendre les bonnes décisions !
Laissons certes la raison à sa juste place, mais pour des motivations soi-disant d’ef- ficacité de changement, ne nous noyons pas dans des pirouettes de communica- tion ou des considérations trop subjec-
tives, en oubliant le fond. La superficialité des bases de solution trouvée ne donnera jamais satisfaction si la raison est trop absente.
« Il ne peut rien arriver de pire à un homme que de prendre en haine les raisonnements... », Platon
« Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que de changer le pansement », Francis Blanche
ou des réflexions à partager dans le Management de la SupplyChain ?
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Christophe Larivé Fondateur d’OPTIMclé
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