L’ESSENTIEL Le Bêtisier.
remière semaine d’octobre en région parisienne : il fait incroyablement beau, ciel lumineux et 22°C. Me promenant dans mon quartier, je constate que la rue est bouchée par un camion municipal avec bras télescopique. Au bout du bras une nacelle. Dans la nacelle, un homme. Que fait-il ? Change-t-il l’ampoule d’un lampadaire ? Non, je ne rêve pas, il est en train… d’accrocher les guirlandes de Noël ! Quel contraste avec le temps ambiant ! Et puis Noël, c’est dans plus de deux mois ! Mais au rythme où il progresse dans la rue, je comprends vite pour- quoi l’installation commence en octobre vu le nombre de rues à décorer (et en plus, ces guirlandes de LED ont l’air de plus s’emmêler que les anciennes avec leurs grosses ampoules). La muni- cipalité a lissé la charge sur deux mois… et lissera également le démontage sur deux mois(*). Voilà un cas où c’est effectivement plus malin que d’avoir deux équipes et deux camions sur un mois, car les guirlandes n’auraient pas eu d’autres usages… ou, autrement dit, il n’y a pas de coût d’opportunité à installer en avance. On voit bien à travers cette anec- dote que les règles de lissage de charge par anticipa- tion varient en fonction de l’environnement dans lequel on se trouve. Les fabricants de jouets le savent bien, ils peuvent et doivent anticiper davantage que leurs clients, sans parler du Père Noël… contraint à tout livrer en une nuit !
La productivité du Père Noël P
Cet exemple est à méditer par les amateurs de bench- mark et tous ceux qui prennent exemple sur d’autres secteurs. Chaque secteur a ses caractéristiques pro- pres, le taux d’utilisation des équipements industriels, la productivité, les niveaux de stock, les délais de
réappro, le niveau de collaboration entre partenaires, l’intensité de la concurrence, etc. Un métallurgiste peut rêver d’avoir une relation fournisseur calquée sur celle des équipementiers automobiles vers les constructeurs, mais les matières premières ne se livrent pas comme des sièges, les tailles de lots de transport et de consom- mation n’ont rien à voir, etc. Industries chimiques et pharmaceutiques, réputées proches, sont loin d’avoir les mêmes contraintes règlementaires. Beaucoup de ceux qui aimeraient avoir la Supply Chain de Dell (et ses performances de stock notam- ment) sont sur des marchés où c’est tout simplement impossible. De même, les pra- tiques de consignation souvent utilisées pour faire porter le stock par un fournisseur traduisent plus le rapport de forces entre client et fournisseur qu’un besoin « Sup- ply Chain » : les comparaisons de jours de stock au bilan ne veulent plus dire grand- chose. Et, in fine, le client finit toujours par payer ce service : « There is no free lunch » disait l’économiste Milton Friedman ; « Comparaison n’est pas raison » disait ma grand-mère.
Réagissez
à cette rubrique, partagez
vos impressions en écrivant à
herve.galon@
orange.fr 28
Alors si le taux d’utilisation de vos équipements vous paraît faible, pensez à celui des Vélib, à celui des résidences secondaires… qui ont tous été l’objet de décisions d’in- vestissements. Et, dans le cas du Père Noël, ce n’est pas sa productivité (excellente sur un jour, médiocre sur l’année) qu’il faut regarder, mais la satisfaction client !
Et vous, avez-vous déjà envié les performances d’autres industries ?
(*) On s’aperçoit vite que le coût d’installation et de désinstallation (camion, chauffeur, électricien sur 2 x 2 mois) est supérieur au coût de la consommation électrique.
N°59 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - NOVEMBRE 2011
©SCMAGAZINE
©MARINEWAGNER - FOTOLIA
Page 1 |
Page 2 |
Page 3 |
Page 4 |
Page 5 |
Page 6 |
Page 7 |
Page 8 |
Page 9 |
Page 10 |
Page 11 |
Page 12 |
Page 13 |
Page 14 |
Page 15 |
Page 16 |
Page 17 |
Page 18 |
Page 19 |
Page 20 |
Page 21 |
Page 22 |
Page 23 |
Page 24 |
Page 25 |
Page 26 |
Page 27 |
Page 28 |
Page 29 |
Page 30 |
Page 31 |
Page 32 |
Page 33 |
Page 34 |
Page 35 |
Page 36 |
Page 37 |
Page 38 |
Page 39 |
Page 40 |
Page 41 |
Page 42 |
Page 43 |
Page 44 |
Page 45 |
Page 46 |
Page 47 |
Page 48 |
Page 49 |
Page 50 |
Page 51 |
Page 52 |
Page 53 |
Page 54 |
Page 55 |
Page 56 |
Page 57 |
Page 58 |
Page 59 |
Page 60 |
Page 61 |
Page 62 |
Page 63 |
Page 64 |
Page 65 |
Page 66 |
Page 67 |
Page 68 |
Page 69 |
Page 70 |
Page 71 |
Page 72 |
Page 73 |
Page 74 |
Page 75 |
Page 76 |
Page 77 |
Page 78 |
Page 79 |
Page 80 |
Page 81 |
Page 82 |
Page 83 |
Page 84 |
Page 85 |
Page 86 |
Page 87 |
Page 88 |
Page 89 |
Page 90 |
Page 91 |
Page 92 |
Page 93 |
Page 94 |
Page 95 |
Page 96 |
Page 97 |
Page 98 |
Page 99 |
Page 100 |
Page 101 |
Page 102 |
Page 103 |
Page 104