Management
l’innovation et l’intrapreneuriat. Il recommande également de modifier les modes de calcul de rémunération pour introduire le droit à l’erreur et la rétribution de la performance non prévue. La logique de l’intrapreneu- riat, qu’il faut intégrer dans la poli- tique de ressources humaines, conduit également à alléger les normes d’organisation et de procé- dures, afin d’encourager l’autonomie et la prise de risque raisonnée.
Trente projets aboutis chez Deloitte Deloitte s’appuie sur sa propre expé- rience, ayant créé un programme d’intrapreneuriat il y a trois ans en France, où le groupe compte 10 000 salariés. Créer de la valeur par le digital, coconstruire via des approches participatives, apporter des solutions opérantes sont les objectifs du cabinet d'audit et de conseil. Il a par exemple développé, en partenariat avec Bpifrance et en moins de six mois, le Pass Repre-
74%des salariés français sont prêts à se lancer
Selon une étude Deloitte, Viadeo et Cadremploi, réalisée auprès de 3 961 salariés français et publiée en juin dernier, les deux tiers du panel sont attirés par des entreprises proposant l’intrapreneuriat. Encore plus fort, 74% souhaitent se lancer dans la démarche d’ici trois ans. Leurs motivations ? Se développer profession- nellement (26 %), être autonome et indépendant (24 %), relever un challenge (20 %), y trouver un intérêt financier (11 %), être reconnu et accéder immédiatement aux ressources nécessaires pour développer ses idées (11 %), ou encore avoir des responsabilités (8 %). Sur les 12 % qui ont déjà eu une expérience en tant qu’intrapreneur, 90 % sont prêts à recommencer l’aventure.
neur, une offre d’accompagnement de repreneurs d’entreprises. La rapi- dité de mise en œuvre a été appré- ciée par la Banque publique d'in- vestissement. Depuis février 2016, ce sont plus de 20 repreneurs d’ETI qui ont été accompagnés. En trois ans, plus de 250 salariés, seuls, à deux ou à trois, ont proposé 150 ini- tiatives, dont 30 ont été portées et financées jusqu’au bout du proces- sus d’incubation (voir illustration ci-
L’intrapreneuriat, mode d’emploi selon Deloitte
L’invention du néologisme anglais intrapreneuring par l’américain Ginford Pinchot remonte à 1976. Selon Deloitte, l’intrapreneuriat
engendre un cercle vertueux entre innovation, talents et croissance. Voici quelques conseils de mise en œuvre : - monter un incubateur, - associer des équipes internes avec d’autres structures, - accorder à son collaborateur un jour par semaine dédié à ses projets personnels,
- organiser des journées centrées sur l’innovation et l’intrapreneuriat, - modifier les modes de calcul de rémunération, - introduire le droit à l’erreur, - alléger les normes d’organisation et de procédure.
dessous) : 6 la première année, 10 la deuxième, 14 la troisième. Le processus s’accélère, d’autant que le bouche-à-oreille attire les candidats. Vincent Guesdon, direc- teur Innovation chez Deloitte, qui porte le programme et accompagne des entreprises clientes dans leur démarche d’intrapreneuriat, déve- loppe : « Notre stratégie est relati- vement prudente, préférant au départ accompagner et financer des projets simples. Et puisque le pro- gramme a fait ses preuves, des pro- jets en rupture sont également por- tés aujourd’hui. Notre succès repose sur une équipe dédiée qui coache le collaborateur dans le développement de son offre et, avec l’incubateur, sur les moyens donnés en termes financiers, mais aussi et surtout, en temps. En outre, chaque projet a un sponsor au sein du comité exécutif qui, pour la phase de test du produit, ouvre son carnet d’adresses pour trouver parmi nos clients une entreprise volontaire pour l’essayer. Enfin, nous avons créé les conditions du droit à l’er- reur. » Tous ces moyens réunis
Le processus de développement d’un projet d’intrapreneur chez Deloitte.
N° 1 - SEPTEMBRE 2017 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE 83
© Deloitte
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