This page contains a Flash digital edition of a book.
TABLE RONDE


laborateurs en termes de compétences. « Prenez l’exemple de L’Allemagne, où le niveau d’automatisation industrielle est élevé, je ne pense pas que cela soit un frein au développement de l’indus- trie ». Pascal Rialland (Balyo) précise qu’il s’agit de destruction de tâches et non pas forcément d’emplois. « C’est un faux débat. A ma connaissance, les clients qui achètent des AGV licencient rarement. Ce sont des entreprises qui vont plutôt bien et qui vont gérer leur croissance à effectif égal, voire en légère augmentation ». Arnaud Destremau (Toyota) ne partage pas tout à fait cette vision. « Très clairement, les gens qui sont capables d’entretenir des systèmes automatiques ne sont pas ceux qui font de la préhension de colis dans les entre- pôts de nos clients ; et je pense qu’il y a un vrai fossé qui pour moi rend à peu près impossible une transition sans heurts », affirme-t-il, en déplorant, en tant que citoyen, le taux élevé de chômage des jeunes. Alexander Abé (Jungheinrich) se veut pragmatique : « Il faut regarder le tableau dans son ensemble et les choses apparaissent alors sous un angle très différent. En Allemagne, l’industrie ne s’est pas trop posé la question de savoir si c’était une destruction d’emplois ou de tâches parce qu’elle n’avait pas le choix si elle voulait conserver à l’échelle mondiale un certain niveau de compétitivité, qui crée dans un deuxième temps aussi de nouveaux emplois. Beaucoup de sociétés allemandes ont conservé leurs usines en Allemagne. Jungheinrich


Jean-Luc Thomé, Président de BA Systèmes


« Quand on parle d’automatisation des fl ux sur un site de production, chez un certain nombre de cliens, c’est notre système AGV qui leur permet d’avoir une information de performance et de rendement de l’ensemble des sorties de lignes de production ».


a même rapatrié toute sa production parce qu’on y trouve un fort niveau de productivité malgré un coût de travail qui n’est pas le moins cher en Europe ».


Valoriser les informations Après la pause-café, Jean-Philippe Guillaume réoriente le débat sur une éventuelle mutation du modèle écono- mique des constructeurs et des loueurs de matériel de manutention induite par l’évolution de la technologie, et le rapprochement avec les systèmes d’automatisation dans le cadre de solu- tions globales. Pour Jérôme Wencker (Fenwick-Linde), il n’y a pas de chan- gements radicaux de modèle écono- mique en vue, d’autant que les projets intralogistiques et les ventes d’AGV restent une part « encore extrêmement minime » des revenus. En revanche, il reconnaît qu’en matière d’organisation, « il faudra de l’expertise interne pour faire de l’ingénierie, du conseil, mais également de la vente de données car je pense que le vrai sujet c’est la valo- risation de l’information et la maîtrise de l’interopérabilité entre les différents équipements chez le client ». « Effecti- vement, embraye Jean-Luc Thomé (BA Systèmes), quand on parle d’automati- sation des fl ux sur un site de produc- tion, chez un certain nombre de clients,


Jérôme Wencker, Directeur Général de Fenwick-Linde


« Qu’ils soient automatisés ou non, les chariots ont encore un bel avenir car il y a une dimension que l’on oublie : la fl exibilité »


78 N°107  SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2016


c’est notre système AGV qui leur per- met d’avoir une information de perfor- mance et de rendement de l’ensemble des sorties de lignes de production. Notre valeur ajoutée est là, pas dans les chariots, mais dans l’optimisation d’un fl ux. » Alexander Abé (Jungheinrich) partage ce point de vue : « Il y a effec- tivement un marché qui va se créer et devenir plus important, celui de l’ana- lyse des données avec les clients pour optimiser les fl ux et la productivité. Nous allons certainement aller de plus en plus loin à l’avenir dans le conseil, y compris pendant la phase d’exploi- tation ».


A quand un service « Chariolib » ? « Peut-on envisager un jour de voir apparaître des pools de chariots mutua- lisés dans des parcs logistiques, avec un paiement à l’usage ? », demande Cathy Polge. « Ce sont des modèles que l’on pourrait en effet imaginer dans certains parcs d’activités, dans des environne- ments portuaires ou aéroportuaires, des zones industrielles ou encore sur le MIN de Rungis par exemple, des micro- marchés avec beaucoup de petits clients qui pourraient voir un intérêt à profi ter d’un parc mutualisé de chariots, dans le style Autolib », répond Alexander Abé. « Ça existe, Linde le fait en Espagne », affi rme Jérôme Wencker. « La diffi culté par rapport à Autolib, où le besoin du client est simple, se transporter d’un point A à un point B, c’est que la variété des besoins est beaucoup plus impor-


©C.POLGE


©C.POLGE


Page 1  |  Page 2  |  Page 3  |  Page 4  |  Page 5  |  Page 6  |  Page 7  |  Page 8  |  Page 9  |  Page 10  |  Page 11  |  Page 12  |  Page 13  |  Page 14  |  Page 15  |  Page 16  |  Page 17  |  Page 18  |  Page 19  |  Page 20  |  Page 21  |  Page 22  |  Page 23  |  Page 24  |  Page 25  |  Page 26  |  Page 27  |  Page 28  |  Page 29  |  Page 30  |  Page 31  |  Page 32  |  Page 33  |  Page 34  |  Page 35  |  Page 36  |  Page 37  |  Page 38  |  Page 39  |  Page 40  |  Page 41  |  Page 42  |  Page 43  |  Page 44  |  Page 45  |  Page 46  |  Page 47  |  Page 48  |  Page 49  |  Page 50  |  Page 51  |  Page 52  |  Page 53  |  Page 54  |  Page 55  |  Page 56  |  Page 57  |  Page 58  |  Page 59  |  Page 60  |  Page 61  |  Page 62  |  Page 63  |  Page 64  |  Page 65  |  Page 66  |  Page 67  |  Page 68  |  Page 69  |  Page 70  |  Page 71  |  Page 72  |  Page 73  |  Page 74  |  Page 75  |  Page 76  |  Page 77  |  Page 78  |  Page 79  |  Page 80  |  Page 81  |  Page 82  |  Page 83  |  Page 84  |  Page 85  |  Page 86  |  Page 87  |  Page 88  |  Page 89  |  Page 90  |  Page 91  |  Page 92  |  Page 93  |  Page 94  |  Page 95  |  Page 96