Jean-Pierre Gautier, Directeur des Métiers chez Acsep
« Les années 80, c’est la véritable prise de conscience de la logistique »
Supply Chain Magazine : Quelles ont été pour vous les grandes évolutions en entrepôt depuis le début de votre carrière dans le monde de la logistique ? Jean-Pierre Gautier : J’ai débuté ma vie professionnelle en 1987 en tant qu’intérimaire dans un atelier de préparation de commandes pour la grande distribution. Je pense avoir vécu toutes les grandes évo- lutions dans l’entrepôt. Avant tout, je crois que dans les années 80, il y a eu une véri- table prise de conscience de la logistique, le mot n’était qua- siment jamais utilisé aupara- vant, à part dans l’armée bien sûr. Le vocabulaire était diffé- rent de celui d’aujourd’hui : les gens qui travaillaient en entre- pôt s’appelaient des magasi-
Mini CV
Depuis 2011 : Directeur du Pôle Métiers chez Acsep 2001-2011 :
niers, des « blouses bleues » qui étaient un peu des laissés pour compte dans l’entreprise. Les patrons d’entrepôt, on les appelait des contremaîtres, pas des directeurs d’exploitation. Et puis petit à petit, on s’est rendu compte que la logistique, pour peu qu’on s’y intéresse, pouvait devenir un élé- ment qui faisait gagner de l’argent, ou en tout cas arrêter d’en perdre, et ainsi améliorer les marges. Il n’y a pas de hasard, cette prise de conscience s’est faite aussi avec la nécessité d’apporter du service. Je me souviens notamment du slogan précurseur de La Redoute dans les années 80 avec son « 48 h Chrono » en 1984 (puis 24 h Chrono en 1994).
Co-fondateur de L4 Epsilon
1997-2001 : Directeur de Projets/ Directeur de site/ Responsable d’exploitation chez Hays Logistique
1986-1996 : Responsable Opérationnel chez Saupiquet
58 N°114 SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 2017
SCMag : Et puis les WMS sont arrivés dans l’entrepôt… J-P.G. : Oui, les progiciels dignes de ce nom ont com- mencé à émerger, en même temps que la démocratisation de l’ordinateur. Il faut quand même se rappeler qu’à cette époque, les fax sont encore gros comme des machines à laver. Les capacités machine
sont limitées, les temps de traitement, très longs. On commence à faire des inventaires avec l’informa- tique, à informatiser les bons de préparation, mais tous les entrepôts n’en sont pas équipés. Surtout dans les PME, les employés avec la blouse bleue et le crayon derrière l’oreille, ça existe encore. C’est une période de superposition. Dans les années 80, je me rappelle avoir déplacé des fiches en T sur un plateau collé au mur à chaque fois qu’on enlevait une palette de la réserve. Ce n’est pas si loin pour- tant ! Pendant des dizaines d’années, les entrepôts livraient les magasins sur des schémas de mono- flux qui semblaient immuables, avec des palettes de produits fabriqués non loin de l’entrepôt, pas en Asie. Les commandes arrivaient par courrier, puis par telex dans les années 75, puis par fax. L’arrivée instantanée de la commande, sa créa- tion dans le WMS, a conduit l’entrepôt à travailler beaucoup plus vite.
SCMag : Quelles ont été les évolutions en termes de processus dans l’entrepôt ? J-P.G. : Au début des années 90, ce n’était pas encore la montée en puissance de la radiofré- quence, la grande révolution de l’optimisation était tout juste entamée. Je me souviens chez Hays Logistique en 1990-1991, on avait réussi à gérer, en optimisant notre SI, nos 2 clients la Roche aux Fées et Yoplait dans le même entrepôt. C’était une période où l’on inventait encore des processus, de l’optimisation de ramasse, de la globale et de la ventile, ou le cross-docking, qui s’appelait plutôt « passage à quai ». La grosse révolution était aussi d’avoir un SI capable de calculer l’ABC en fonc- tion du taux de rotation des produits. On s’est mis à mieux implanter, à mieux optimiser les circuits, grâce au WMS. Il fallait être hyper réactif, ren- tabiliser les déplacements de chaque opérateur. C’est aussi le début des grands recours à l’inte- rim. On commençait à calculer la consommation des chariots, le retour sur investissement, car on était désormais capable d’enregistrer ce que la machine faisait. Les offres full service sont appa- rues avec un paiement à l’utilisation. Et puis la radiofréquence a pris son essor, d’abord dans les entrepôts de produits frais, en flux tendus, on ne parlait pas encore de Wifi à l’époque, puis dans la grande distribution, mais ça coûtait une fortune. Le vocal a fait aussi ses 1ers pas. Je me rappelle avoir fait des tests chez Hays Logistique en 1996
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