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RETOUR D’EXPÉRIENCE Mourad Bensadik,


Directeur des Opérations Logistiques et Transport de la Fnac « L’idée est de pouvoir mutualiser, massifi er les fl ux »


Supply Chain Magazine : Quelle a été la démarche de la Fnac qui a abouti à mettre en place ce trieur chez Legendre ? Mourad Bensadik : La première étape, fi n 2014, a été de repenser le schéma des retours de bout en bout, pour gagner en traçabilité, en réactivité, en effi cacité opérationnelle, en qua- lité. Il fallait remettre à plat le processus global, depuis le picking magasin jusqu’au refi nancement par les éditeurs. Nous avons ensuite travaillé sur le volet traçabilité, en mettant en place dans nos magasins des terminaux radiofréquences pour le


picking des invendus dans les rayons. Précédemment, les libraires allaient récupérer les livres dans les rayons et les mettaient dans des bacs tous éditeurs confondus. Ces bacs étaient acheminés aux équipes logistiques du magasin qui faisaient un tri par éditeur. Pour les magasins de la région parisienne, ces fl ux étaient dirigés vers les équipes de Legendre qui faisaient les opérations de consolidation à la main, par éditeur, mais sans traçabilité. Des litiges pouvaient survenir sur toute la chaîne du magasin à l’éditeur en passant par la logistique, sans pouvoir objectiver la relation avec l’ensemble des acteurs


SCMag : Quel est le nouveau schéma des retours ? M. B. : Les articles invendus sont scannés au fur et à mesure dans les rayons, puis placés sans aucun pré-tri dans des bacs. Une fois remplis, ces derniers sont fermés, cerclés, puis envoyés vers notre hub logistique de Massy, avant d’être expédiés par navette à Montigny-le-Bretonneux, chez Legendre. Dans notre système d’information, nous connaissons précisément le contenu de chaque bac, et cette information est transmise à Legendre, qui en tient compte pour piloter ses opérations de tri automatique.


SCMag: Sur le plan logistique, hormis la gestion des retours, tout est réalisé en interne à la Fnac. Pourquoi n’avoir pas investi vous-même dans un trieur automatisé ? M. B. : La raison est très simple. Avec notre fl ux de retours, un équipement de tri comme celui qui a été mis en place par Legendre est utilisé 8h, voire 16h/j lors des pics d’activité. L’idée est de pouvoir mutualiser, massifi er les fl ux pour permettre à Legendre d’aller chercher un levier de croissance important avec des fl ux complémentaires, cela a d’ailleurs été évoqué dès le début dans nos échanges avec eux.  PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-LUC ROGNON


sait exactement combien de produits sont attendus en sortie pour tel ou tel fournisseur. Les sorties du trieur sont ainsi équipées d’un affi cheur lumi- neux qui se décrémente et change de couleur quand tous les produits atten- dus fi gurent dans le carton. Les car- tons sont ensuite consolidés sur des palettes d’expédition, qui sont scan- nées. Toutes ces informations, avec le détail de chaque colis, sont remontées en temps réel vers le SI de la Fnac, qui peut ainsi suivre en permanence le taux de recouvrement et le taux d’avancement des opérations de ges- tion des retours. Les palettes en attente de départ seront ensuite stockées sur un palettier avant d’être récupérées par les éditeurs ou expédiées chez eux. Le pilotage de ces opérations est effectué par Legendre, en coordination avec la Fnac, qui « libère » les ordres de retour. Une fois qu’ils ont récupéré leurs pro- duits, les fournisseurs accordent un avoir à la Fnac sur ses futurs achats.


Il reste un « shift » disponible Chez Legendre Logistique, le passage au tri automatisé n’a pas supprimé d’emplois, au contraire, puisqu’avec l’extension de la gestion des retours des produits culturels de la Fnac à toute la France, non seulement l’équipe existante a été conservée, mais 10 postes à plein temps ont été créés, pour atteindre un total de 25 à 30 personnes (suivant la saison, avec notamment un gros pic d’acti- vité après Noël). Pour le moment, la machine de tri n’est utilisée que 8 h, voire 16 h par jour (pour les pics d’ac- tivité). « Il reste un shift de disponible toute l’année, et notre objectif est de faire venir d’autres fl ux, avec des pro- duits compatibles, comme peuvent l’être par exemple le textile à plat, ou les petits équipements high tech légers. Nous travaillons sur plusieurs pistes », nous a confi é Damien Tricard. Cette approche commerciale a reçu, bien entendu, la bénédiction du client Fnac, dont Legendre peut s’enorgueil- lir d’être aujourd’hui l’unique presta- taire logistique en France (hormis la gestion des retours, toutes les autres opérations logistiques de la Fnac sont réalisées en interne).  JEAN-LUC ROGNON


32 N°114  SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 2017


©JL.ROGNON


©FNAC


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