This page contains a Flash digital edition of a book.
ENQUÊTE e-commerce


En général, ce mode de distribution, déjà mature au Royaume-Uni, est pro- posé gratuitement aux e-consomma- teurs dans la mesure où le distributeur mutualise ses flux. A cela s’ajoutent les gains en matière de trafic dans ses magasins. « Le click and collect se développe très fortement en France et représente même environ 40 % du CA généré en ligne par les grandes enseignes (Fnac, Darty, Décathlon, etc.) contre 0 il y a seulement 2 ou 3 ans », détaille Stéphane Tomczak. Autre illus- tration avec le cas de Cdiscount qui s’appuie sur le réseau physique de sa maison mère, les magasins Casino. Rue du Commerce dont l’acquisition par Carrefour a été finalisée en début d’an- née profitera certainement aussi du réseau de magasins du distributeur.


Un maillage insuffisant


Mais, contrairement à ce qu’oublient de rappeler les distributeurs, tout n’est pas complètement rose… « L’immense majorité des réseaux de vente, à l’ex- ception de l’alimentaire, ont un mail- lage insuffisant. Les réseaux de distri-


entrepôts. Outre-Manche, au-delà de sa propre filiale e-commerce (George.com), Asda, aidé de l’éditeur Manhattan, ouvre son réseau physique à d’autres e-marchands pour le retrait de com- mandes et la gestion des retours. Et demain ? Dans la veine de l’économie collaborative, la piste des « voisins » fait son apparition avec notamment la société Voisins Relais dont l’ambition est de constituer d’ici 2 ans une com- munauté de 45.000 voisins, bien plus que n’importe quel réseau de points relais. L’assurance pour le transporteur de trouver son destinataire dès le pre- mier passage.


La livraison à domicile, choix N°1 des consommateurs


Au-delà de ces canaux de livraison imaginés pour réduire les coûts des e-commerçants et in fine, celui du consommateur, gardons à l’esprit que la livraison à domicile reste la préférence des clients. « Les études d’intention révè- lent qu’environ 80 % des consomma- teurs préfèrent la livraison à domicile, toute chose égale par ailleurs. Dans les


Consigne automatique Abricolis (Inpost) à Nîmes


également proposés par d’autres acteurs tels que Cdiscount ou même la Fnac. Mais à quel prix ? « 50 % des frais de port ne sont pas refacturés par Amazon à ses clients du fait de cette gratuité », révèle Augustin Gueldry. Pour Amazon, il ne fait aucun doute que cet investis- sement est de nature marketing. L’ob- jectif est clair : capter et verrouiller une clientèle le plus vite possible. Cette démarche de « recrutement » de nou- veaux clients est agressive mais efficace. Un client Amazon Prime par souci de rentabiliser son abonnement est moins tenté d’acheter ailleurs. En outre, il sem- ble que la dépense moyenne des abon- nés Prime soit largement supérieure à celle d’un client ordinaire. Pour les petits e-commerçants, le combat de la livrai- son est donc biaisé. C’est David contre Goliath mais sans le « happy end ». Dif- ficile de ne pas imaginer qu’une fois la concurrence à terre, Amazon ne factu- rera pas le prix réel de la livraison… Comment rivaliser ? Faire cadeau de la livraison au consommateur au risque de déposer le bilan très vite, ou la facturer à son coût réel au risque de complè- tement se démarquer du « market maker ». Difficile dans un tel contexte de convaincre le client de payer le juste coût logistique.


Le choc des titans


bution sont souvent constitués de seu- lement quelques centaines ou dizaines de points de vente, autrement dit par- fois très éloignés des consommateurs, explique Augustin Gueldry. Et d’ajou- ter : L’enjeu consiste à définir la manière d’intégrer des processus très opération- nels de gestion de flux de marchandises (réception, contrôle, accueil de la clien- tèle pour les retraits, etc.) aux opéra- tions de vente. Les magasins doivent être suffisamment structurés (SI, orga- nisation, place disponible, etc.) pour accueillir cette nouvelle activité. » Les grandes enseignes se retroussent juste- ment les manches pour tenter d’appli- quer aux magasins les bonnes prati- ques de préparation en place dans les


42 N°103 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - AVRIL 2016


faits, elles représentent moins de 50 % des volumes. Cette différence s’explique par le prix des frais de port », confirme Stéphane Tomczak. Une livraison à domicile, dans un délai rapide à un coût compétitif ? Une articulation jugée comme impossible il y a encore 3 ans, résignant le consommateur à opter pour des solutions alternatives. « Nullus tene- tur ad impossibile », tel fut l’adage mar- telé par les e-commerçants. C’était sans compter la révolution opérée par Ama- zon avec son offre « Premium » : des livraisons à domicile illimitées à J+1 pour la modeste somme de 49 € par an. Un véritable changement de paradigme. Ces abonnements annuels, offrant des livraisons « à volonté » en express, sont


En outre, le géant de la toile fait ses premiers pas dans le secteur de la livraison… Amazon négocie actuelle- ment la location d’au moins 20 Boeing 767 cargo pour assurer son propre fret aérien sur le territoire américain, ouvre des centres de tri, travaille d’arrache- pied sur son prototype de drone, achète des remorques, etc. En France, Amazon a décidé de racheter 100 % du capital de Colis Privé et ouvre ses propres consignes (Amazon locker). Même si l’idée initiale est de venir en complé- ment et non en remplacement de l’of- fre existante, afin d’assurer les pics d’activité pour lesquels les moyens capacitaires du marché font défaut, l’ambition est pourtant sans ambi- guïté : intégrer la chaîne logistique dans sa globalité. Pourquoi ne pas ima- giner à terme Amazon proposer ses prestations de transport à d’autres e-commerçants sur le modèle de son


Suite page 44


©INPOST


Page 1  |  Page 2  |  Page 3  |  Page 4  |  Page 5  |  Page 6  |  Page 7  |  Page 8  |  Page 9  |  Page 10  |  Page 11  |  Page 12  |  Page 13  |  Page 14  |  Page 15  |  Page 16  |  Page 17  |  Page 18  |  Page 19  |  Page 20  |  Page 21  |  Page 22  |  Page 23  |  Page 24  |  Page 25  |  Page 26  |  Page 27  |  Page 28  |  Page 29  |  Page 30  |  Page 31  |  Page 32  |  Page 33  |  Page 34  |  Page 35  |  Page 36  |  Page 37  |  Page 38  |  Page 39  |  Page 40  |  Page 41  |  Page 42  |  Page 43  |  Page 44  |  Page 45  |  Page 46  |  Page 47  |  Page 48  |  Page 49  |  Page 50  |  Page 51  |  Page 52  |  Page 53  |  Page 54  |  Page 55  |  Page 56  |  Page 57  |  Page 58  |  Page 59  |  Page 60  |  Page 61  |  Page 62  |  Page 63  |  Page 64  |  Page 65  |  Page 66  |  Page 67  |  Page 68  |  Page 69  |  Page 70  |  Page 71  |  Page 72  |  Page 73  |  Page 74  |  Page 75  |  Page 76  |  Page 77  |  Page 78  |  Page 79  |  Page 80  |  Page 81  |  Page 82  |  Page 83  |  Page 84  |  Page 85  |  Page 86  |  Page 87  |  Page 88  |  Page 89  |  Page 90  |  Page 91  |  Page 92  |  Page 93  |  Page 94  |  Page 95  |  Page 96