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Le nouveau Droit des contrats devient une réalité ! Le 1er


octobre 2016, la réforme du droit des contrats entre en vigueur (ordonnance du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations). Les contrats conclus postérieure- ment à cette date seront soumis à ces nouvelles règles. Cette réforme porte sur le droit commun des contrats, c’est-à-dire le corpus des règles générales applicables à tous les contrats, dont les contrats commerciaux. La réforme poursuit un double objectif : moderniser le droit des contrats en le rendant plus lisible et accessible, et ren- forcer l’attractivité du droit français. Il ne s’agit pas d’une révolution juridique dans la mesure où beaucoup de règles sont inspirées des solutions que la jurisprudence a dégagées au fi l du temps, mais il n’en demeure pas moins que ce nouveau droit contient de nombreuses innovations et cla- rifi cations qui auront une infl uence signifi cative sur l’évolution des relations entre les acteurs éco- nomiques.


Citons 6 exemples notables :  En phase précontractuelle : - Un véritable devoir général d’information précontractuelle pèse sur les cocontractants (article 1112-1 C. Civ). Désormais, la partie qui connaît une information dont l’impor- tance est déterminante pour le consente- ment de l’autre partie doit l’en informer ; - Le législateur a introduit le concept d’abus de dépendance, notamment économique (article 1143 C. Civ). La convention peut être annulée lorsqu’une partie abusant de l’état de dépendance dans lequel se trouve son cocontractant, obtient de lui un engage- ment qu’il n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire un avantage manifestement excessif ; - Toute clause créant un déséquilibre signi- fi catif entre les droits et obligations des


parties au contrat est réputée non écrite (article 1171 C. Civ). Cette règle se limite certes aux contrats d’adhésion, mais s’étend à l’ensemble des contrats, en par- ticulier les contrats d’affaires ; - Le Code civil s’intéresse désormais à la pratique des conditions générales (article 1119 C. Civ). Ainsi, les conditions géné- rales n’ont d’effet que si elles ont été por- tées à la connaissance de l’autre partie et si elle les a acceptées. En cas de dis- cordance entre des conditions générales invoquées par l’une et l’autre des parties, les clauses incompatibles sont sans effet.


 En phase d’exécution du contrat : - Le principe de l’exception d’inexécu- tion est consacré et clarifi é (article 1119 et 1220 C. civ.). Rappelons qu’il s’agit de la faculté pour un cocontractant de refuser d’exécuter son obligation lorsque l’autre cocontractant ne s’exécute pas ou, innovation notable, même lorsqu’il est manifeste que son cocontractant ne s’exécutera pas à l’échéance et que les conséquences de cette inexécution seront suffi samment graves. - Innovation majeure, le législateur a intro- duit la théorie de l’imprévision (article 1195 C. Civ.). Si un changement de cir- constances imprévisible rendant l’exé- cution extrêmement onéreuse intervient en cours d’exécution, le contrat peut être renégocié entre les parties, voire résolu ou révisé par le juge.


Cette réforme porte une vision équilibrée des relations contractuelles. Le Contract Manage- ment s’inscrit parfaitement dans cette nouvelle conception du droit des contrats. Nul doute que les Contract Managers seront des acteurs privi- légiés de la mise en œuvre de cette réforme ! 


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N°108  SUPPLY CHAIN MAGAZINE - OCTOBRE 2016


©GAJUS-FOTOLIA


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