transports (routiers, ferroviaires, fluviaux, mari- times et aériens), d’entreposage, de manutention et stockage, ainsi que les multiples activités asso- ciées à la finition des produits, leur emballage, jusqu’à la préparation des commandes et au sou- tien logistique, sans oublier les activités de retour de produits, démantèlement, re-fabrication ou recyclage, auxquelles s’ajoutent des activités en lien avec la gestion des flux informations asso- ciés, et des activités de conseils spécialisés dans ce domaine. De nombreuses activités sont donc sou- vent à la frontière d’activités industrielles ou de service « pur ».
Bien qu’indispensable à de nombreux secteurs et important élément de différenciation et source d’innovation, la logistique est peu connue du grand public (qui la confond souvent avec le transport) et peu enseignée (même s’il existe des formations de tous niveaux dans ce domaine). Les emplois logistiques sont assez mal identifiés, et c’est une compétence encore peu diffusée dans les administrations publiques, même les plus direc- tement concernées (ex : les collectivités territo- riales, pourtant très sollicitées par la logistique urbaine par exemple).
Des enjeux contradictoires
Les activités de lobbying qui ont pu s’exprimer lors de la préparation de la conférence révèlent à quel point la logistique est porteuse d’enjeux pour de nombreuses parties prenantes. Les rap- ports de force entre partenaires des chaînes logis- tiques (transporteurs, prestataires de services, industriels, distributeurs, producteurs agricoles…) montrent aussi les enjeux financiers et straté- giques de la maîtrise de la circulation des flux. Or toute initiative publique peut déstabiliser les rap- ports de force et conduire à des réactions vives de certaines catégories d’acteurs (cf. écotaxe). Pour les entreprises industrielles et commerciales françaises, maîtriser la logistique est indispensa- ble pour satisfaire des clients et consommateurs de plus en plus exigeants et volatiles, ainsi que pour maîtriser leur développement international. Les activités logistiques représentent un « mar- ché » à développer, avec des opportunités pour les prestataires français, mais dont la dynamique suppose de la part des entreprises de ce secteur une grande agilité et une capacité d’adaptation et d’innovation continue. Car les chaînes logis- tiques n’ont pas de frontières, surtout dans une économie mondialisée et de plus en plus digita- lisée. La France, en tant que territoire, n’est pas isolée ! Développer la compétitivité de la France grâce à la logistique, c’est s’inscrire de manière volontariste dans la compétition mondiale en développant la capacité du pays à piloter les flux
physiques et à savoir exploiter les flux d’infor- mations associés, notamment ceux en lien avec les clients, pour créer de la valeur. Si le Grenelle de l’Environnement (en 2007) a particulièrement pointé du doigt les externalités négatives produites par les activités logistiques, il devient urgent de développer une connais- sance partagée des externalités positives (moins reconnues) de la logistique.
Mais la compétitivité logistique ne peut sous-esti- mer les enjeux du développement durable. Les activités logistiques consomment/utilisent des ressources : de l’énergie, de l’espace (pour l’im- plantation des sites logistiques), des infrastruc- tures publiques (comme les routes, les ports), des biens publics (la mer, les fleuves). La tension sur certaines de ces ressources, les impacts négatifs des activités logistiques, conduisent la société à une vigilance par rapport au développement non contrôlé de ces activités. Le cas de la logistique urbaine est de ce point de vue exemplaire !
Quel rôle pour l’Etat et les institutions ? Les enjeux et tensions que nous venons briève- ment d’évoquer appellent à une réflexion sur les politiques publiques à développer (aménagement du territoire, réglementation, politique fiscale, etc.) dans lesquelles la logistique doit être plei- nement prise en compte. L’histoire de la logistique d’entreprise, notam- ment depuis les années 1970, révèle le rôle déterminant mais paradoxal de l’Etat et des ins- titutions : rôle d’aménageur d’abord (fournisseur d’infrastructures), de régulateur de professions (ex : la TRO jusqu’en 1989), d’arbitre (ex : la NRE en 2001), de normalisateur (ex : les gabarits autorisés), de facilitateur (ex : le soutien aux investissements dans le numérique). Il est régu- lièrement appelé par les uns ou les autres à inter- venir (pour protéger, réguler, aider, voire investir) ou au contraire à laisser le « marché » jouer son rôle.
La conférence est-elle prémonitoire d’un nou- veau rôle que se prépare à jouer l’Etat français ? Quel rôle peut-il ou doit-il jouer dans le contexte de l’Europe ? A l’heure de la décentralisation, comment articulera-t-il une nécessaire politique nationale avec les stratégies régionales et métro- politaines ?
Vers une politique logistique nationale ? La conférence n’est qu’un point de départ. Si elle a eu la vertu de mieux faire connaître la logis- tique, il faut espérer que le bel élan du 8 juillet ne retombe pas.
Les territoires doivent s’emparer de ce sujet pour poursuivre les travaux engagés cette année et
SEPTEMBRE 2015 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°97 101
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