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Gérer ses achats de transport en milieu industriel
Acheter du transport est souvent présenté comme un acte « simple », plus encore depuis que les fournisseurs proposent des prestations logistiques, mêlant gestion des flux et services associés. La maîtrise de cette dépense est pour autant cruciale et peut être complexe, car elle est partie intégrante de l’offre client et peut dans certains cas être source de différenciation (livraison en 12 h, réassortiment des magasins en fonction de ventes réelles…). De nombreuses entreprises ont choisi de professionnaliser cet achat en utilisant plusieurs leviers comme la création de poste d’acheteur transport, la formalisation des pratiques, etc. Quelles sont les best practices actuelles et les tendances ?
ans les entreprises où les logis- ticiens assurent l’achat de transports, de la définition du besoin à la sélection et au suivi du fournisseur, des acteurs se sont spé- cialisés dans le management de ces achats et de la relation fournisseurs associée. La plupart du temps, sur le plan organisationnel, cela se traduit par un binôme acheteur/logisticien. Ainsi, par zone géographique ou par nature de flux (express, colis, etc.), un acheteur et un logicien travaillent ensemble de manière très étroite et partagent des objectifs, des processus et des évaluations de performance communs. Sur le plan structurel, dans les entreprises les plus matures, des directions Supply Chain sont mises en place et des organisations miroirs achats/logistique sont déployées. C’est le cas par exemple de Schneider Electric où acheteur transport et logisticien travaillent conjointement. Chacune des fonctions est ainsi organisée de manière similaire afin que les inter- faces soient facilitées. Le centre de gravité du pouvoir décisionnel sur l’achat de transport penche cependant vers la fonction logistique et ceci est d’autant plus fort quand les exigences du client final sont contraignantes et/ou spéci- fiques. Ainsi les entreprises qui interviennent
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dans la grande distribution, par exemple, sont amenées à déployer des approches logistiques très contraintes (point et fenêtre de livraison imposés, quantités livrées déterminées précisé- ment, etc.). Cela pousse les binômes achats/logis- tique à identifier et sélectionner les fournisseurs correspondants.
Des approches différenciées Nathalie Merminod
Maître de Conférences à Aix-Marseille Université Chercheur au Cret-Log
nathalie.merminod@
univ-amu.fr
Les achats de transport ne sont pas une catégo- rie uniforme. Les entreprises segmentent en effet leur panel de fournisseurs en fonction du type de transport acheté (fragile, volumineux…), du délai d’expédition attendu et de la zone géogra- phique couverte (par exemple les stations de ski pour Salomon ou Rossignol). Cette segmentation achats correspond au marché des transporteurs aujourd’hui, sur lequel coexistent généralistes et spécialistes, et qui est considéré comme mature par les entreprises clientes. Les stratégies
86 N°94 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 2015
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