ENQUÊTE Aéronautique
Jean-François Michel Fondateur et Associé de Freelog
« Créer des Tier 1 spécialisés dans la fonction de kitting »
Jean-François Michel, Fondateur et Associé du cabinet Freelog, propose d’explorer une nouvelle piste d’amélioration de l’alimentation des bords de chaîne depuis les fournisseurs. L’idée est de concentrer les approvisionnements d’une zone en un point optimal de la Supply Chain, chez un spécialiste, et d’y constituer des kits correspondant aux consommations d’un poste de montage, emballés de façon à éviter de manipuler les pièces fragiles et à les protéger au transport.
« F
ace à la montée des cadences et aux difficultés rencontrées par les fournisseurs, Airbus a accru son niveau de conscience du besoin de rendre plus robuste sa Supply Chain et a mis en œuvre des démarches de collaboration avec eux, observe Jean-François Michel, Fondateur et Associé de Freelog. Si cette démarche porte ses fruits, tout n’est pas encore réglé pour autant. « Des problèmes de fiabilité, liés à tous les acteurs, y compris aux donneurs d’ordres, subsistent. On n’en est pas encore au stade pré- vision, planification et sortie de flux synchrones. Les difficultés
étant de deux ordres : ■ d’une part, la géométrie des pièces et leur fragilité (ex : la fibre de carbone) complexifient leur manipulation et leur protection jusqu’au bord de chaîne, d’où l’importance de l’emballage ou des medias. Pour le moment, les kits sont constitués dans les maga- sins amont des usines de l’ensemblier, avec des tâches de débal-
lage, de tri et de reconnaissance ; ■ d’autre part, l’aspect documentaire, dû à la forte réglementa- tion avec un flux de documents attaché aux pièces, ne facilite pas non plus leur manipulation. Cela génère aussi des problèmes de synchronisation des flux ».
Des stocks élevés par manque de confiance Et Jean-François Michel de poursuivre son analyse : « Les maga- sins constructeurs sont devenus progressivement des stocks avan- cés fournisseurs, avec la possibilité de constituer des stocks tampons. Mais la confiance entre fournisseurs et constructeurs n’est pas suffisante pour baisser les stocks et pour travailler en cross-dock. On peut donc avoir 4 avions en sécurité minimum en stock alors que le niveau de variabilité entre les avions (ex : A319, A320, A321) est fort. Sur la chaîne d’assemblage, les avions se succèdent l’un après l’autre. Toutefois le nombre de pièces com- munes est faible ». Partant du constat que « Les emballages sont des supports de stockage, de transport et d’apport en bord de ligne », il s’interroge sur la manière de transformer cette contrainte en opportunité afin d’optimiser les flux depuis les fournisseurs jusqu’aux bords de ligne. « On pourrait imaginer de créer un Tier 1 spécialisé dans la fonction de kitting, avance-t-il. Il consolide- rait les pièces de tous les fournisseurs d’une région et serait chargé de constituer les kits correspondant à une demi-journée ou à un poste de travail. Les pièces seraient emballées dans des mousses protectrices, portées sur des servantes, elles-mêmes protégées dans des emballages de protection pour le transport, constituant ainsi des medias. » (voir schéma ci-contre)
Plus loin que le concept
Freelog est allé au-delà du concept à travers une étude réalisée pour le compte d’Airbus. « Nous avons été sollicités par Airbus
46 N°94 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 2015
pour mener une étude de cette nature pour l’alimentation de la ligne d’assemblage de l’usine Mobile, en Alabama, depuis Hambourg. Nous avons proposé des solutions permet- tant de créer les kits à Hambourg en prenant soin de les placer dans des contenants, eux-mêmes dans des conteneurs permettant d’éliminer les tâches de tri, de déballage/emballage ou repositionnement dans des médias de production aux Etats-Unis. Nous
avons analysé le type d’équipements nécessaires, défini le concept dans les grandes lignes, commencé à travailler avec des fournis- seurs potentiels, validé avec les fournisseurs d’Airbus que ce concept était en conformité en termes de réglementation et de qualité et construit un Business Case qui évaluait les économies réalisables par rapport à un fonctionnement classique. Nous sommes allés jusqu’à l’étude détaillée et au support de la sélec- tion de fournisseurs », relate le consultant.
Une vision d’avenir
« L’étape que nous appelons de nos vœux serait de travailler sur des flux plus complexes, des économies substantielles étant démontrées par rapport au point à point. Nous avons répondu aux attentes d’Airbus et au-delà dans cette première expérience, et nous espé- rons ne pas en rester là, avoue Jean-François Michel, qui nous confie sa vision d’avenir de l’optimisation des flux fournisseurs : Le métier du futur va consister à définir une architecture réseau et les nœuds les plus pertinents sur lesquels concentrer les activités de picking et les compétences d’ingénierie, de conseil logistique et Supply Chain, de commerce international (fiscalité, aspects doua- niers et documentaires, par rapport aux diverses instances régle- mentaires). Nous poussons cette idée depuis plusieurs années auprès des acteurs du marché aéronautique. » ■ CP
©
JP.GUILLAUME
©FREELOG
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