facturée le tiers des coûts kilométriques économi- sés sur le trajet de livraisons de palettes vides. Mais cela bouge également du côté de la palette locative. La société Pick-And-Go fait de la concurrence aux loueurs de palette bois tradi- tionnels comme Chep ou LPR en proposant un Pool ouvert de palettes plastiques aux industriels de la grande distribution. « L’utilisation du plas- tique limite les taux de freinte à moins de 1 %, c’est ce que nous constatons avec un retour d’ex- périences de plus de 18 mois. Si l’industriel fait au moins quatre rotations par an, ce qui corres- pond à 80 % des produits en agroalimentaire, le coût à la rotation est inférieur de 15 % à la palette bois », affirme Olivier Pagès, Fondateur de Pick-And-Go, qui revendique aujourd’hui un parc de 80.000 palettes et un total de 300.000 mouve- ments de palettes en 2011.
Ecoway, des innovations à tous les étages Mais la palme de l’originalité revient au projet Ecoway-Chain, basé sur un concept de palettes en matériaux composites légers et ultra résistants présentant un poids divisé par 4 et un encombre- ment par 6. Outre les innovations technologiques brevetées de ces palettes, Ecoway suppose égale- ment une légère modification de process. Car le système n’est en effet plus basé sur l’échange de palettes, chaque utilisateur (chargeur, transpor- teur, distributeur) conservant son parc de palettes en parfait état, sans risque de casse, ni de vol. Pour cela, les concepteurs et promoteurs du pro- jet ont imaginé plusieurs dispositifs pour réaliser simplement l’opération de dépotage et de transfert des marchandises d’une palette à une autre (palette Ecoway vers palette classique équipée d’un caillebotis en bois de compatibilité et inver- sement). La troisième innovation concerne le modèle économique, basé sur un « parc autofi- nancé par mutualisation ». Il est prévu que chaque palette soit financée par un souscripteur (trans-
porteur, chargeur, grand distributeur ou autres), qui verse 60 € à la fondation Carbone et se voit attribuer un numéro identifiant RFID de sa palette pour un an. Parallèlement, pour avoir le droit d’utiliser les palettes, les industriels qui souhai- tent envoyer X palettes à un distributeur, achè- tent en ligne des « montées de camion », qu’ils payent 1,9 € l’unité (à comparer à environ 3 € pour une rotation dans le cas de la palette loca- tive). Le tag RFID actif de la palette est identifié et géo-localisé en temps réel par une simple appli- cation Smartphone du chauffeur camion. Le sous- cripteur peut suivre en temps réel sa palette et il reçoit en retour de son investissement 0 ,4 € par montée de camion. 200 rotations/an sont garan- ties au souscripteur (soit 80 €, ce qui représente un rendement de 33 % de sa souscription). Le transporteur ne perd plus d’argent à transporter de la palette, il touche 0,30 € à chaque montée de camion et le chauffeur, lui, reçoit 0,10 €. « La phi- losophie générale du projet est de faire des éco- nomies de gaspis pour le développement durable et que tout le monde gagne de l’argent », nous explique le Fondateur du projet, Marc Lanciaux. Ce système, qui est prévu pour démarrer cette année, cible le secteur agroalimentaire (en parti- culier la chaîne du froid), mais aussi le High Tech ou les produits sensibles.
Cela dit, compte tenu du rôle clé que jouent les palettes, les changements de stratégies d’achats sont longs à mettre en œuvre. « Les décideurs sont très prudents car ils sont bien conscients que les conséquences d’un mauvais choix pourraient leur être très coûteuses », admet Jean-Christophe Ricque. Cela n’empêche pas de voir quelques signes avant coureurs ça et là, comme cet appel d’offres lancé par Carrefour pour passer de la palette échange à la palette locative pour leur marque distributeur, ou encore Ikea, qui a choisi récemment d’opter pour un système de palettes carton. ■ JEAN-LUC ROGNON
Marc
Lanciaux, fondateur du projet Ecoway-Chain
Olivier Pagès, Fondateur
de Pick-And-Go
JUIN 2012 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°65 49
©PICK-AND-GO
©DR
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