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ENQUÊTE Grands projets


François Peignès,


Vice-Président Logistique d’Areva « Le stockage sur site est un gisement d’améliorations »


La direction logistique du groupe Areva a mené entre avril et septembre 2011 un benchmark sur la logistique des grands projets à l’international auprès d’un panel de 25 sociétés françaises, allemandes, italiennes et américaines (10 ingénieristes et 15 industriels), ayant un CA moyen de 9 Md€. François Peignès, Vice-Président Logistique d’Areva et Karen Poujade, Manager de programmes logistiques, nous en livrent les premiers résultats.


Supply Chain Magazine : Pourquoi avoir réalisé ce benchmark sur la logistique des grands projets indus- triels à l’international ? François Peignès : Cela faisait partie du plan d’actions proposé lors de la création de la direction logistique chez Areva, il y a deux ans. L’un des volets concerne la capitalisation sur notre expérience en matière de logistique de grands projets, dont la première phase a été le retour d’expérience des projets internes en-cours et le lancement d’un benchmark en externe sur les meilleures pratiques en la matière. L’objectif est de pouvoir demain déployer plus simple- ment et plus efficacement d’un projet à un autre en termes de systèmes d’infor- mations, de procédures, ou de recours à des prestataires extérieurs.


SCMag : Quelles sont les probléma- tiques spécifiques liées à ce domaine ? F.P. : Ce sont avant tout des probléma- tiques de planification, mais aussi de capture des données. Et ce n’est pas aussi évident qu’il n’y paraît. Car autant pour les flux récurrents, tout le monde s’accorde sur l’importance de bien maî- triser et référencer dans les systèmes d’informations les caractéristiques et les dimensions des unités logistiques que l’on va manipuler, autant dans le cadre du design spécifique d’un grand projet, ce n’est pas forcément la première ques- tion que l’on se pose. L’ingénierie rai- sonne bien davantage en termes de fonctionnalités, tandis que les acheteurs vis-à-vis des fournisseurs vont parfois acheter des packages où le design n’est pas encore finalisé. Il y a donc au départ un véritable problème de capture des données statiques et dynamiques. Cela


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ressort d’ailleurs de manière assez claire dans notre benchmark.


SCMag : Ce benchmark a-t-il fait ressortir des différences d’approche entre sociétés d’ingénierie et socié- tés industrielles ? Karen Poujade : Absolument. Nous nous sommes vite rendu compte qu’il y des différences en termes de maturité globale entre ces deux catégories. D’un côté les sociétés d’ingénierie, dont c’est le cœur de métier de faire des projets, et de l’autre les sociétés industrielles qui en font pour leurs besoins propres, et parfois pour certains de leurs clients. Ce n’est pas étonnant, les ingénieristes investissent sur la logistique de grands projets parce que c’est ce qu’ils vendent au quotidien. La logistique est identifiée comme un maillon essentiel pour sécuriser le plan- ning global du projet. On peut également remarquer que lorsqu’un industriel tra- vaille sur un projet à fort enjeu, il se fait généralement accompagner par une société d’ingénierie.


François Peignès


SCMag : Vous définissez trois grands domaines d’activité de la logistique de grands projets : gestion des emballages, du transport et du stockage sur site. Lequel est le plus mature ? K.P. : Sans surprise, c’est le transport, qui est globalement assez bien maîtrisé par tout le monde. Mais le transport focalise trop l’exclusivité des sujets en matière de logistique, au détriment de ce qui se passe en amont et en aval. Il est intéressant de voir la manière dont les différentes sociétés traitent leur transport, prennent en compte la diver- sité des lots, la multi-modalité et les recours aux transports urgents. De façon quasi unanime, ce qui ressort de ce benchmark, c’est la consolidation de l’ensemble des prestations transport en un contrat unique, « door-to-door », depuis la sortie fournisseurs jusqu’au site du chantier, piloté par les équipes logistiques et généralement confié à des prestataires spécialisés que sont les commissionnaires projets. Ceux qui ont testé d’autres pratiques (segmentation des contrats par mode de transport – maritime versus aérien - ou par typolo- gie de matériels – colis standards ver- sus colis exceptionnels) en sont revenus, avec des aléas transport et des difficul- tés en douane plus compliqués à gérer et moins de consolidation en termes de coûts. La maîtrise de ce maillon n’est laissée ni aux fournisseurs, ni aux clients. Cela a évidemment un impact sur le choix des incoterms, plutôt FCA (franco transporteur) pour l’achat et DAP (rendu à destination) pour la vente. F.P. : Cela dit, même si les équipes logis- tiques font des recommandations en la matière, le débat sur les incoterms revient régulièrement sur la table,


©JL ROGNON


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