suivant les techniques dites de SLI (Soutien Logistique Intégré) qui défi- nissent dès la conception tous les moyens et les organisations à mettre en œuvre pour obtenir une meilleure disponibilité opérationnelle, y compris la maintenance opérationnelle. « La logistique est souvent vue en tant que fonction support, alors que les fonc- tions dominantes sont l’ingénierie et les achats, mais cela est en train de changer avec l’apparition de direc- tions logistiques qui se structurent et se renforcent au niveau des projets », remarque Flavien Lamarque.
Divers profils de prestataires
Vu des prestataires, le marché semble assez attractif. Il y a notamment les grands Freight Forwarders comme Geodis Wilson, DB Schenker, DHL Global Forwarding, Kuehne+Nagel, SDV, Agility, Ceva Logistics ou Rhe- nus, qui ont généralement un dépar- tement grands projets, les archi- spécialistes comme Bertling ou Some- port-Walon, ou encore des acteurs avec un savoir-faire particulier en matière de logistique industrielle tels que Daher (voir encadré ci-contre), Soflog-Telis (voir interview page 38) ou plus récemment KS Services, sur le marché français (voir article page 44). Leur palette de prestations va de l’em- ballage au stockage sur site, en pas- sant par le pilotage de bout en bout du transport international, le grand débat étant d’ailleurs de savoir s’il vaut mieux choisir un opérateur unique pour prendre en charge la glo-
balité de ces opérations ou au contraire opter pour des experts reconnus dans chacun de ces métiers. Une chose est sûre, pour la prestation
de pilotage et de coordination de la logistique, la réactivité est sans doute plus importante que la taille du pres- tataire. C’est ce qui explique que la logistique de certains grands projets puisse être pilotée par de petites PME, comme c’est le cas avec le projet Nord-Stream (voir page 40). Par ail- leurs, le récent Benchmark des bonnes pratiques sur les grands projets indus- triels réalisé par Areva (voir interview page 42) révèle que le stockage sur site est un domaine encore très inter- nalisé où les gisements d’optimisation sont nombreux. Peut-être une oppor- tunité pour certains prestataires logis- tiques de valoriser leur savoir-faire en matière de stockage et de préparation de commandes ? ■ JEAN-LUC ROGNON
Didier Kayat,
« La frontière entre flux logistique et industriel est artificielle »
Directeur Général de Daher
« Daher a conservé ses marchés historiques de services logis- tiques et de gestion de projet mais depuis plusieurs années, nous avons changé notre Business Model, avec 50% de notre activité en tant qu’équipementier, notamment dans l’aéro- nautique et le nucléaire. A l’inverse des logisticiens, nous avons fait le choix de la montée en valeur ajoutée, pas de la course à la taille et à la capacité d’achat. Et cette philosophie « industrielle » se retrouve aussi dans notre département en charge des projets, le DPID (Département Projets Indus- triels et Défense), dont l'effectif est d'environ 40 personnes. La frontière entre flux logistique et industriel est artificielle
car l’objectif de la logistique de projet est in fine d’éviter de se retrouver face à une rupture sur la chaîne fournisseur sans avoir d’alternative. Pour répondre à cela, nous avons fortement investi dans notre « Control Room » basée sur notre logiciel informatique, DAgeSCOPE, qui est devenu un véritable outil de pilotage de l’intégralité du flux industriel, depuis la conception du produit (il s’interface avec les logiciels de PLM) jusqu’à l’installation finale de l’équipement sur le chantier. Il intègre également des fonctionnalités du logiciel de simulation Witness de l’édi- teur Lanner, qui lui permettent d’estimer l’impact économique de tel ou tel scé- nario et de proposer aux équipes de pilotage des solutions alternatives sur le schéma industriel ou logistique, avec les conséquences en matière de coûts et de délais sur le projet. C’est l’élément fondamental qui explique que nous ayons rem- porté l’appel d’offres mondial, parmi 96 concurrents, pour le pilotage logistique global du projet ITER, le réacteur expérimental de fusion nucléaire qui sera construit à Cadarache entre 2012 et 2017. Daher organisera, assurera l’achemi- nement de tous les équipements en provenance des 34 pays partenaires du pro- jet et pilotera l'ensemble des flux depuis sa « Control Room ». Toujours dans le domaine des grands projets, nous nous appuyons beaucoup sur notre expertise reconnue en douane, afin d’apporter de l’ingénierie financière à nos clients. » ■
JUIN 2012 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°65 37
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