L’ESSENTIEL Le Bêtisier.
10 ans déjà ! I
l nous arrive à tous un jour de nous demander « Quel jour sommes-nous ? » et de trouver la réponse avant même qu’un collègue compatissant ne nous rap- pelle qu’on n’est que mardi ! (Bizarrement, on ne se pose jamais cette question le vendredi !)
Plus rare, il m’est arrivé de m’interroger « En quelle année sommes-nous ? ». Je contemplais alors, perplexe, une note de service affichée dans le couloir d’une entre- prise et me suis tout à coup senti rajeunir de 10 ans en regardant sa date de rédac- tion ! Les questions se sont précipitées dans mon esprit. Le signataire était-il toujours là ? Qui s’occupait de l’affichage, comment se faisait la communication interne ? Plus important, le sujet de la note était-il encore pertinent ? Ne s’était-il rien passé depuis 10 ans qui remette en cause les consignes ? L’une ou l’autre des réponses était aussi inquiétante et suscitait d’autres questions ! Si oui, pourquoi la note était-elle encore là ? Si non, de quel monde s’agissait-il ? (Seules les consignes d’évacuation peuvent se permettre d’être intemporelles, un peu comme la sirène du 1er
mercredi
du mois… Et encore, elles ont plus de chance d’être appliquées si le lecteur les sent d’actualité et non pas dépassées.). Dans ce cas, la note émettait des recom- mandations de bon sens pour économiser l’énergie, mais même la chasse au gaspi évolue !
Ma curiosité étant éveillée, je vérifiai les dates de tout ce
qui était affiché, cherchai en vain une 504 ou une R16 sur le parking réservé à la Direc- tion (autre vestige d’un autre temps) mais finis par trouver une vieille Estafette derrière un bâtiment et me réjouis à la vue des verres Duralex de la cantine, les mêmes que ceux de mon école primaire !
J’ai alors regardé l’entreprise d’un autre œil. Soudain, la moquette murale mauve (et défraîchie) du couloir prenait tout son sens. Tout comme ces tas d’écrans à tubes cathodiques et d’imprimantes à aiguilles inutilisés mais précieusement stockés dans un coin… au cas où. Tout cela relevait de la même culture d’entreprise. D’autres obser- vations me revinrent à l’esprit. Je comprenais mieux tout à coup pourquoi les tailles de lot ne changeaient pas malgré la fragmentation de la demande, pourquoi Lean n’évoquait rien, pourquoi les employés n’avaient pas d’accès Internet, pourquoi le Responsable Logistique ne connaissait pas Supply Chain Magazine et n’allait pas aux congrès ou journées d’étude, etc. Les fonctions restaient très cloisonnées, les échanges implicitement inhibés par une hiérarchie étriquée qui ne se renouvelait pas. Certes les coûts logistiques étaient bas, car tout était basique ou amorti depuis longtemps, mais la performance était très moyenne, ce qui dans un monde sans Benchmark n’inter- pellait personne ! L’entreprise vivait refermée sur elle-même, ne cherchant le salut que dans l’économie de bouts de chandelle pour essayer de rester compétitive plutôt que de se remettre en cause, de mobiliser l’intelligence collective et d’aller chercher les innovations.
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Le temps semblait s’être arrêté… mais pendant ce temps-là, les concurrents (asia- tiques notamment), avançaient à grandes enjambées… et nous pouvons malheureu- sement deviner la suite !
Et vous, avez-vous déjà rencontré de telles situations ? 24 N°65 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JUIN 2012
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