Si vous pouviez indiquer un seul secret de l’hypertrophie, que choisiriez-vous? Il y en a tellement. C’est d’ailleurs pour cette raison que le bodybuilding est un tel défi, tant sur le plan mental que sur le plan physique, et c’est ce qui en fait le sport le plus passionnant qui existe. Il y a tellement de variables qui peuvent agir sur l’hypertrophie, et ces variables ne sont pas tout à fait, voire pas du tout les mêmes chez chaque individu. Par conséquent, je ne peux pas vous dire précisément quels types d’aliments ou d’entraînement sont les mieux adaptés à votre physique. Je dois trouver ce qui convient pour mon corps et vous aussi, vous devez vous-même découvrir ce qui convient à votre morphologie. Si nous devions évoquer tous les secrets du bodybuilding, ce numéro de FLEX n’y suffirait pas. Le bodybuilding est un voyage et vous devez continuer à explorer et à découvrir ce qui vous convient. Malgré tout, puisque vous m’avez
demandé un seul secret pour la prise de masse, je vais vous révéler celui qui me semble le plus important. La patience. La patience est une priorité, car ce voyage, comme je l’ai dit plus haut, est long. Il ne dure pas trois mois. Il peut durer 10 ans, voire encore plus. Le bodybuilding est un sport qui demande beaucoup de temps. Certaines personnes voient qu’entre mon premier concours et l’obtention de ma carte pro aux championnats USA en 2005, il ne s‘est écoulé que deux ans, et ils pensent qu’on peut progresser très rapidement. Pourtant, pour la plupart des gens, ce n’est pas le cas. Mon physique n’a jamais cessé d’évoluer
au cours de toutes ces années. Il y a eu des époques où je ne me trouvais pas assez gros. Lorsque j’ai disputé mon premier concours pro en 2006, je pesais 98 kg, et j’ai gagné, mais à l’époque, tout le monde disait que je ne réussirais jamais à prendre assez de masse pour espérer ne serait-ce que prétendre au titre de M. Olympia et encore moins le gagner. Jay Cutler et Ronnie Coleman affichaient au moins 22 kg de plus que moi. Mais j’ai continué tous les ans à grossir. L’an dernier, lors de ma victoire au concours Olympia, je pesais 113 kg, ce qui signifie que, que depuis mes débuts en pro, j’ai pris en moyenne 2,5 kg par an. Ça peut sembler peu sur une seule année, mais à
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force de répéter tous les ans le même processus, ça finit par cuber. En six ans, cette prise de poids régulière m’a permis de bâtir un tout nouveau physique. Il faut s’entraîner et manger, et à la longue, on finit par optimiser son propre potentiel – quel qu’il soit – et par obtenir le meilleur physique possible. Je ne parle pas en termes de mois, ni même d’un ou deux ans. Le bodybuilding est un mode de vie. On signe pour la vie entière.
J’ai du mal à suivre tout le temps un programme alimentaire. Presque tous les programmes que je vois proposent les mêmes aliments – comme du blanc de poulet, des œufs et du steak – à tous les repas. Je pourrais admettre de m’alimenter comme ça si je préparais une compétition, mais mon objectif est uniquement de prendre de la masse. Je
n’ai pas envie de manger tout le temps la même chose, mais je veux consom- mer principalement des aliments compatibles avec un régime de bodybuilder. Le choix est énorme. Lorsque un programme nutritionnel propose du poulet, de la dinde ou autre, cela ne veut pas dire qu’on doit manger un blanc de poulet nature ou de la dinde nature. Il existe une infinité de manières de préparer ces aliments qui ne nécessitent pas d’ajouter trop de lipides ou de glucides simples. On peut préparer un chili de dinde ou du poulet au barbecue et il existe encore des centaines d’autres recettes. Si en plus, vous essayez de développer l’hypertrophie, vous n’êtes pas obligé d’avoir une alimentation ultra saine. Le risque est même que cela soit contreproductif. Les calories supplémentaires favorisent la prise de masse. En outre, si on essaye de manger sainement tout le temps, on finit par craquer. Tout le monde a besoin d’un peu de variété dans son alimentation.