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tout en éliminant dans le même temps de la graisse corporelle. Cependant, à l’époque, personne n’avait mené d’expérience valable permettant de tester la validité de ces résultats. Cette hypothèse est tentante. Cesser de


manger et connaître à répétition d’énormes pics d’hormone de croissance aux propriétés anabolisantes et brûle-graisses. Qui ne souhaiterait pas devenir mince et découpé tout en prenant du muscle et en augmentant sa force? Malheureusement, ce raisonnement


comporte une faille: certes, la GH favorise la fonte adipeuse, mais comment peut-elle créer un environnement anabolique sans matériaux bruts, sans réserves de carburant? On ne s’alimente pas. Il n’existe pas, dans l’organisme de mécanisme de stockage des protéines, et par conséquent, il est impossible de puiser dans les réserves afin de bâtir du muscle. Personne ne semblait vouloir prendre le


temps de réfléchir à la question, et tout le monde s’est mis à sauter des repas, en commençant par le petit déjeuner, puis le déjeuner et le dîner, jusqu’à ce que, finalement, le jeûne intermittent cède aux sirènes de cette


SAUTER LE PETIT DÉJEUNER, VOIRE LE DÉJEUNER, N’EST PLUS UN TABOU. CERTAINES PERSONNES VONT MÊME JUSQU’A RECOMMANDER DE NE DÎNER, VOIRE DE JEÛNER UNE JOURNÉE ENTIÈRE.


unique étude et que des diètes de 24 ou 48 heures deviennent monnaie courante.


LA SCIENCE OPTIMISE TOUTE CHOSE Je ne supprime jamais le petit déjeuner du programme alimentaire d’un de mes clients au hasard. C’est une pratique que je réserve aux personnes qui cherchent à éliminer du tissu adipeux sans perdre de muscle, voire en en prenant – et plus particulièrement, les individus en période de pré compétition. De nombreuses études ont montré qu’en période de régime, sauter le petit déjeuner et consommer la plus grande partie des calories en fin de journée (et non au début) était susceptible d’accélérer la fonte adipeuse sans attaquer la masse musculaire. [2-6] Si l’on considère ce qui se passe au niveau


hormonal dès le réveil, on se rend compte que cette remarque est de pur bon sens: au réveil,


les taux de cortisol et de ghréline augmentent tandis que le taux d’insuline est extrêmement bas. Un taux de cortisol élevé en l’absence d’insuline mobilise la graisse corporelle; en présence d’insuline, il provoque le stockage des graisses. En clair, ne consommez pas de glucides le matin au réveil si vous souhaitez perdre du tissu adipeux. En outre, l’augmentation du taux de ghréline


provoque un pic de sécrétion de GH dans les deux heures qui suivent le réveil, ce qui optimise la fonte adipeuse et préserve la masse musculaire. Il semble donc intéressant non seulement de sauter le petit déjeuner, mais aussi de continuer à jeûner dans les heures qui suivent ce dernier, particulièrement pour les individus souhaitant un physique découpé.


TOUTE CHOSE UTILE A SES LIMITES Si supprimer le petit déjeuner est tellement intéressant, peut-être qu’en supprimant d’autres repas, on obtiendra des résultats encore meilleurs. C’est le leitmotiv des fanas de la fonte: plus on en fait, mieux c’est. Peut- être est-ce une bonne idée de cesser de manger pendant un ou deux jours. Heureusement pour nous, c’est un domaine sur lequel la science s’est penchée, et les résultats nous permettent non seulement de déterminer le meilleur moment de la journée pour jeûner – la nuit et le matin – mais aussi la durée maximum de cette diète. Si l’on poursuit la restriction


calorique au-delà de cette durée, la croissance musculaire est interrompue. Il a été démontré que si l’on jeûne plus


de 24 heures, l’organisme entre en phase anti-anabolique. Le jeûne empêche l’hypertrophie. Un jeûne de plus de 12 heures inhibe la voie


mTor qui régit la croissance des tissus. Désormais reconnue comme un composant indispensable de la croissance des muscles squelettiques, la voie mTor, une fois fermée, empêche le développement de l’hypertrophie [7]. En outre, si l’on s’entraîne pendant ce laps de temps (au cours d’une période de jeûne de 24 heures ou plus), même l’insuline – incontestablement la reine des hormones anabolisantes – ne réussit plus à empêcher la dégradation musculaire consécutive à l’entraînement [8-9]. Sans oublier qu’avec la fermeture de la voie mTor, les processus cataboliques livrent une guerre sans merci, détruisant la masse musculaire de qualité acquise à la sueur de votre front [10]. Il est même prouvé, suite à des expériences


menées sur des animaux, qu’un jeûne supérieur à 12 ou 14 heures encourage les tissus adipeux blancs à stocker la graisse. En d’autres termes, le jeûne empêche les nutriments d’être utilisés à des fins énergétiques et favorise leur stockage, ce qui augmente les risques de ralentissement du métabolisme et favorise le développement de la masse grasse.


REPARTIR À ZÉRO Tout n’est pas perdu. Les dernières études en date ne contestent pas l’utilité du jeûne; elles nous apprennent comment utiliser cette méthode correctement, sans excès. Je sais, d’après ces recherches et d’après mon expérience auprès d’innombrables athlètes qu’en sautant le petit déjeuner, on accélère la fonte adipeuse tout en préservant la masse musculaire. Les études menées sur le jeûne indiquent le meilleur moment pour recommen- cer à s’alimenter, ou encore la période maximum pendant laquelle on peut jeûner, c’est-à-dire entre 12 et 14 heures, avant que la capacité à bâtir du muscle ne soit inhibée. Par conséquent, nous pouvons constater que


la durée maximum pendant laquelle on peut jeûner dépend de l’heure du dernier repas effectué la veille. Si l’on mange immédiatement avant de se coucher et que l’on dort huit heures, on peut continuer à jeûner le lendemain matin pendant quatre à six heures. Si l’on fait son dernier repas à 19 h, que l’on se couche à 22 h, et que l’on dort ensuite huit heures, on ne dispose plus que d’une heure avant de recommencer à s’alimenter et on a gâché l’occasion de brûler du tissu adipeux comme expliqué ci-dessus.


QUE DES AVANTAGES, SVP Cette méthode risque fort de devenir une véritable mode: en effet, comme pour tous les nouveaux concepts ou idées, les bons conseils vont plus vite que la science. Tant que la science reste à la traîne, chacun campe sur ses positions, défendant des arguments indéfendables. La véritable tragédie, avec ce genre de


modes, c’est que, dans la mesure où personne ne veut se servir des recherches existantes pour se remettre en question, affiner ses idées, puis repartir sur de bonnes bases, tout finit à la trappe, y compris les aspects positifs. Le jeûne peut être véritablement utile, en permettant d’accélérer la fonte adipeuse, de préserver les tissus maigres et de mieux profiter des repas suivants, à condition de recouper ce que nous apprennent à la fois l’observation et la science: à savoir que nous devrions repousser l’heure du premier repas de la journée d’au moins deux heures. FLEX


BIBLOGRAPHIE: 1. K.Y. Ho et al., J Clin Invest., 81(4):968–75, 1988. 2. N.L. Keim et al., J Nutr., 127(1):75–82, 1997. 3. E. Hirsh et al., Chronobiologia, 2(suppl 1): 31–32, 1975. 4. H. Jacobs et al., Chronobiologia, 2(suppl 1): 33, 1975. 5. F. Halberg, J Nutr., 119(3):333–43, Review, 1989. 6. S. Sensi and F. Capani, Chronobiol Int., 4(2):251–61, 1987. 7. M.J. Drummond et al., J Physiol., 587(Pt 7):1535–46, 2009. 8. K. Inoki et al., Nat Cell Biol., 4(9):648–57, 2002. 9. A.C. Gingras et al., Genes Dev., 12(4):502–13, 1998. 10. N. Shimizu et al., Cell Metab., 13(2):170–82, 2011.


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