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TEXTE JOHN KIEFER
UN PHYSIQUE ÉCORCHÉ EN SAUTANT LE PETIT DÉJEUNER?
Quiconque entame un régime, essayant de contourner les mécanismes de survie de l’organisme
dans l’espoir de bâtir un physique dur et écorché aux muscles d’acier rêve d’astuces lui permettant de lui faciliter la tâche, de prendre l’avantage, d’accélérer les résultats et de bâtir plus de muscle. Le secret: sauter le petit déjeuner. Je me souviens comment, il y a deux ans,
lorsque j’avais écrit un premier article sur ce sujet, on m’avait traité d’extrémiste et de fou. Les magazines m’ont averti que je pouvais écrire ce que je voulais dans mes articles, mais en aucun cas suggérer de sauter le petit déjeuner.
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Mieux encore, un de mes amis m’a conseillé, pour le bien de notre profession, de ne pas m’aventurer dans ce genre de recommanda- tions, car il jugeait mes idées trop radicales. On m’a expliqué qu’il fallait absolument “dé-jeuner”, et que cela tombait évidemment sous le sens. Depuis, les conseils en matière de régime
ont évolué. Sauter le petit déjeuner, voire le déjeuner, n’est plus un tabou. Certaines personnes vont même jusqu’à recommander de sauter le dîner, voire de jeûner une journée entière. Non seulement le jeûne est devenu “tendance”, mais on est allé jusqu’à inventer le concept de jeûne intermittent; les adeptes de
la première heure se vantent de toutes sortes de résultats, depuis des gains de masse musculaire maigre jusqu’à un physique écorché. Il y a deux ans, le jeûne intermittent était une pratique marginale. Aujourd’hui, cette pratique – ainsi que celle qui consiste à sauter le petit déjeuner – gagne du terrain.
L’HYPOTHÈSE En 1988, une étude publiée dans le Journal of Clinical Investigation [1] a montré qu’en jeûnant entre 24 et 48 heures, les êtres humains commencent à produire des pics réguliers d’hormone de croissance (GH), comme c’est le cas au cours d’un cycle de sommeil normal et au réveil. Il semble qu’en s’alimentant, on perturbe le rythme et l’intensité de la sécrétion de GH. On pensait que ces pics de GH – qui se
produisent toutes les trois heures selon des séquences qui se chevauchent partiellement – accéléraient la fonte adipeuse, préservaient la masse musculaire et même favorisaient le développement de la masse musculaire maigre