La recherche suggère que les pommes ne servent pas seulement, comme on le croit, à éviter les visites chez le médecin. Des chercheurs de l’université de Sao Paulo au Brésil ont testé récemment les effets anabolisants et protecteurs des protéines de l’acide ursolique, une substance cireuse qui se trouve en concentration particulièrement importante dans les épluchures de pommes. Une étude in-vitro a permis de montrer que l’acide ursolique avait une
action significative sur les cellules des muscles squelettiques et augmentait directement les protéines musculaires. Ces découvertes font écho à celles réalisées lors d’une étude menée à
l’université de l’Iowa et parue l’an dernier dans la revue Cell Metabolism, et dont les résultats sont proprement révolutionnaires. Administré à des souris présentant une atrophie, l’acide ursolique freinait la dégradation musculaire; lorsque les scientifiques injectaient cette substance chez de souris en bonne santé, ces dernières développaient des muscles plus gros et plus forts. Mais ce n’est pas tout – l’acide ursolique faisait baisser le taux de masse grasse, la glycémie, le cholestérol et les triglycérides. Les chercheurs ont découvert que l’action anabolisante de l’acide
ursolique est due à sa faculté à réguler deux hormones cruciales dans le développement musculaire: l’insuline, et le facteur insulinomimétique de croissance IGF-1, qui se lient toutes les deux aux récepteurs des cellules et déclenchent une réaction en chaîne en ouvrant des voies associées avec le développement musculaire et la réduction de l’atrophie. Ces processus sont amplifiés par l’acide ursolique, qui se lie aux mêmes récepteurs. En outre, les pommes contiennent de la pectine, une fibre soluble qui
diminue l’appétit et augmente la sensation de satiété. Cette substance limite également la quantité de graisse que les cellules peuvent absorber. À retenir donc: croquez plus souvent des pommes, en veillant surtout à ne pas les éplucher. N’oubliez cependant pas de les passer rapidement sous le robinet.
BIBLIOGRAPHIE: V.C. Figueiredo and G.A. Nader, Cell Biochem Funct., 10.1002/cbf.2821; E-pub March 13, 2012.
NOIR C’EST NOIR
Des recherches récentes ont permis de découvrir une autre bonne raison de s’octroyer de temps en temps un petit carré de chocolat. Cette fois-ci, vous pourrez remercier les chercheurs de la faculté de médecine de San Diego, Californie, qui ont découvert récemment qu’en plus des nombreux bienfaits qu’on lui connaît déjà, le chocolat est susceptible de favoriser la fonction des muscles squelettiques. Cette étude, publiée dans la revue Clinical and Translational
Science, atteste des bienfaits du chocolat chez des patients souffrant de dégradation des mitochondries des muscles squelettiques, les organelles responsables de la production d’énergie – en particulier de l’adénosine triphosphate (ATP) – dans les cellules. Tous les jours pendant trois mois, les patients ont reçu des barres de chocolat noir et une boisson contenant de l’épica- techine, un flavonoïde présent dans le chocolat noir; des biopsies des muscles ont été effectuées avant et après l’opération. À la fin de cette période de test, les signes de récupération
Manger du chocolat, avec modération peut améliorer la récupération musculaire.
étaient évidents chez tous les patients. Les indicateurs moléculaires associés à la production de nouvelles mitochondries avaient augmenté; et les cristaé, des composants des mitochondries essentiels à leur bon fonctionnement, étaient revenues à un taux proche de la normale. Il faut remarquer que cette étude a été réalisée avec du chocolat noir à 65% de cacao au moins, et non avec du chocolat au lait ou du chocolat blanc.
Le chocolat noir – et plus la teneur en cacao est élevé, mieux c’est – est très riche en flavonoïdes, qui agissent comme des antioxydants et permettent de protéger l’organisme contre les dégâts provoqués dans les cellules par les radicaux libres. De plus, les flavonoïdes aident à équilibrer les hormones, à diminuer le taux de cholestérol LDL (le mauvais cholestérol) et à produire du monoxyde d’azote, ce qui, à terme, fait baisser la tension artérielle. Le chocolat contient aussi de la sérotonine, qui agit positivement sur l’humeur et stimule les endorphines, ce qui devrait atténuer quelque peu le sentiment de culpabilité ressenti après avoir croqué une barre de chocolat.
BIBLIOGRAPHIE: P. R. Taub et al., Clin Transl Sci., (5:1)43–47, 2012.