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PASSE-MOI LE SEL Pour confirmer encore ces réflexions, des études récentes remettent non seulement en question l’efficacité d’un régime hyposodé, mais indiquent aussi que ce dernier pourrait être néfaste au plus grand nombre. Un article de fond récent, qui a suscité bien des discussions, a montré qu’un régime hyposodé faisait à peine baisser la tension artérielle chez des individus ayant une pression


LE SEL EST L’UN DES OUTILS LES PLUS PUISSANTS ET LES PLUS SOUS-ESTIMÉS PERMETTANT D’OPTIMISER LA CONGESTION


normale (1%), alors que dans le même temps, il augmentait largement le cholestérol plasmatique (2,5%) et les triglycérides plasmatiques (7%).2


Ces résultats controver-


sés vont à l’encontre de la croyance longuement entretenue dans le grand public selon laquelle le fait de limiter le sel avait un effet bénéfique sur l’ensemble de la population. En outre, dans une société dans laquelle les maladies cardiaques sont la cause de mortalité N°1, une telle diabolisa- tion du sel pourrait en réalité se révéler problématique à long terme chez beaucoup. Les bodybuilders sont tombés dans le


même piège et se sont laissé duper par cette fausse sagesse. À mon avis, le sel est l’un des outils les plus puissants et les plus sous-esti- més permettant d’optimiser la congestion et l’un des anabolisants les meilleurs marchés disponibles facilement à tout un chacun. Il est dorénavant pratiquement avéré, d’après les recherches qui ont été mises à la disposition du grand public, que tous, y compris les détracteurs du sel, nous devons accepter le fait que le sodium joue un rôle direct dans la contraction muscu- laire.3


La nouvelle vraiment sensationnelle,


cependant, c’est que des études menées sur les animaux montrent qu’un bolus de sel double littéralement l’afflux sanguin dans les muscles squelettiques.4 Entre temps, mon partenaire d’entraîne-


ment et moi avions déjà découvert l’action bénéfique du sel sur la congestion et avions réalisé sur nous-mêmes nos “tests in vitro” il y a presque 30 ans! Quant à la quantité de sel que nous absorbions à chaque fois, je ne saurais le dire avec certitude. Ce que je peux affirmer, c’est qu’il devait s’agit d’au moins 5 grammes de sel. Peut-être cela vous


paraît-il énorme, surtout si l’on se réfère aux recommandations de l’OMS selon lesquelles la consommation de sel ne devrait pas excéder 5 grammes par jour. Ensuite, encore une fois, il existe des pays où les gens avalent quotidiennement 8 grammes de sel ou plus par jour et ne constatent aucune augmentation des maladies soient-disant liées à sa consommation. En réalité, je dois avouer que nous n’avalions pas tous les jours de telles quantités de sel. Ce qui ne veut pas dire que nous n’aurions pas volontiers repoussé les limites, mais simplement que la plupart du temps, nous étions fauchés et que nous ne pouvions nous le permettre qu’une fois par semaine. Malgré tout, nous agissions peut-être correctement sans le savoir. Tandis qu’il est certain que le sel favorisait la congestion, il semble que l’effet inverse se


serait produit si nous avions poussé les choses à leur extrême limite. C’est parce que les études cliniques nous indiquent aujourd’hui qu’une surconsomma- tion de sel se traduit à long terme par une diminution de l’afflux sanguin vers les muscles. Au bout d’un certain temps (quatre semaines ou plus), une surconsom- mation de sel endommage la réponse artériolaire à l’oxygène en raison de la réduction de la réponse des muscles vasculaires lisses.5


Heureusement, comme


nous tirions tous les deux le diable par la queue, nous n’avons pas eu l’occasion de tester ces limites, comme nous l’aurions probablement fait si l’état de nos finances nous l’avait permis.


FONCTIONNEMENT Donc, que se passe-t-il exactement dans l’organisme qui fait qu’une consommation intense de sodium par voie orale provoque une telle congestion musculaire ? Afin de mieux comprendre ce phénomène, nous devons d’abord considérer le rôle du sodium dans la contraction musculaire. Avant qu’une cellule musculaire ne se contracte, l’intérieur de chaque cellule a une charge électrique négative, alors que l’extérieur a une charge positive. Cette “polarisation” ne peut pas se faire de manière passive et est entretenue grâce à une “congestion” et est alimentée par de l’énergie cellulaire (l’adénosine triphosphate, ou ATP). Ce processus actif exige une concentration plus forte en molécules de sodium positives(Na+) à l’extérieur de la cellule, tout en conservant les molécules de chlore négatives (Cl-) à l’intérieur de chaque cellule. La concentration de sodium à l’extérieur des cellules muscu-


laires est environ 10 fois plus importante qu’à l’intérieur. Donc, en gros, chaque cellule musculaire attend de se contracter avec une charge négative à cause de ce gradient électrique. Ensuite, lorsque la cellule musculaire se contracte à la suite d’une stimulation, le sodium se diffuse dans la membrane de la cellule musculaire ouverte et le sodium pénètre à l’intérieur de la cellule afin de rétablir l’équilibre et neutraliser la charge et le gradient de concentration. Lorsque le sodium se répand dans la cellule musculaire, le signal électrique qui donne l’ordre de se contracter se propage dans toute la cellule et la contraction musculaire commence à se faire. L’afflux de sodium dans la cellule musculaire est compensé par la fuite des molécules de potassium (K+). La concentration de potassium dans la cellule musculaire est maintenue à un niveau égal à environ 20 fois celui qui se trouve à l’extérieur de la cellule. Lorsque la contraction se relâche, les canaux sodium se ferment et les canaux potassium s’ouvrent. Les molécules de sodium sont à nouveau évacuées hors de la cellule grâce à l’action des pompes à sodium, alors que les molécules de potassium sont absorbées à nouveau afin de rétablir le gradient. Dans la mesure où une forte contraction est dépendante d’une forte concentration de molécules de sodium, la logique nous dit qu’une plus forte concentration de sodium à l’extérieur provoquerait une réaction favorisant une contraction plus dyna- mique et par conséquent, une congestion plus intense. Exprimons les choses différemment : le fait d’augmenter ce gradient grâce à un apport extérieur en sel par voie orale est susceptible d’augmenter le nombre de molécules de sodium qui pénètrent dans la cellule musculaire, ce qui permet d’optimiser la contraction. J’appelle cela un “potentiel de contraction”, et ce phénomène ressemble à ce qui se passe lorsque de l’eau s’accumule derrière un barrage. Lorsque l’on ouvre les vannes et que l’eau se déverse, plus la quantité d’eau accumulée est importante, plus la quantité déversée augmente.


FAIRE UN CHOIX Pour finir, je ne voudrais pas que vous pensiez que cet article a pour but de juger ce qui est bon ou non pour la santé. Une surconsommation de sel peut se révéler dangereuse, voire mortelle, chez certaines personnes. Même si vous souhaitez expérimenter cette surcharge en sel, je vous déconseille de trop vous investir dans cette pratique, ni de répéter trop souvent l’expérience. Faites vos expériences person- nelles avec discernement…et éviter le foo yong à l’œuf. FLEX


BIBLIOGRAPHIE: 1) V. Valentine, Curr Sports Med Rep., 6(4):237–40, 2007. 2) A. Niels, Am J Hypertens., 25(1):1–15, 2012. 3) Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to sodium and maintenance of normal muscle function (ID 359) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006, EFSA J., 9(6):2260 [14 pp],2011. 4) J.F. Liard, Am J Physiol - Heart Circ Physiol., 240 (3):H361-67, 1981. 5) P.J. Marvar et al., Am J Physiol - Heart Circ Physiol., 292(3):H1507-15, 2007.


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