ENQUÊTE Cosmétiques & Parfumerie
Interview de Yann de Feraudy, Directeur des Opérations du Groupe Yves Rocher
« Nous avons besoin de travailler en étroite collaboration avec nos fournisseurs »
Sécuriser la chaîne d’approvisionnement et accélérer les flux tout en optimisant les coûts, tels sont les objectifs majeurs d’Yves Rocher. En conséquence, le groupe breton mise beaucoup sur la collaboration avec ses fournisseurs.
Supply Chain Magazine : Quelles sont les problématiques actuelles de votre secteur en logistique ? Yann de Feraudy : J’observe depuis quelques années deux phénomènes causant des difficultés en termes de disponibilité des produits. D’une part, l’instabilité économique grandissante à l’origine de problèmes financiers de certains de nos sous-traitants, en par- ticulier ceux de taille intermédiaire (entre 10 et 50 M€ de CA). D’autre part, le renforcement des exigences réglementaires qui contraint des four- nisseurs, pour se protéger, à arrêter la production de certains produits ou composants. En résumé, notre préoc- cupation actuelle concerne notre chaîne d’approvisionnement amont et sa sécurisation. Par ailleurs, compte- tenu de l’environnement concurren- tiel et des difficultés liées au pouvoir d’achat du consommateur, nous vou- lons être encore plus compétitifs. La maîtrise de nos prix de revient (coûts de fabrication, coûts de trans- port et logistiques) est donc un objec- tif majeur. Nous devons être plus performants pour rester une marque accessible.
SCMag : Concrètement, de quelle manière collaborez-vous avec vos fournisseurs ? Y. de F. : Nous menons des actions visant à renforcer nos partenariats avec nos fournisseurs. A titre d’illus- tration, nous menons depuis plusieurs années en interne un programme de Lean/Six Sigma que nous avons décidé d’étendre à nos fournisseurs majeurs depuis deux ans. Cela sup- pose de partager nos méthodes et de travailler en étroite collaboration avec eux pour optimiser la chaîne de valeur globale. A l’issue de ces programmes,
nous menons des actions visant à accélérer les flux entre nos usines et nos clients. Avec l’avènement du consommateur numérique, nous sommes en train de faire évoluer notre modèle de vente à distance vers un modèle de vente… sans distance !
nous partageons les économies. Nous avons ainsi réussi à baisser le coût d’un article d’une quinzaine de pour- cents, en appliquant cette démarche avec un de nos grands fournisseurs et en déployant nos méthodologies hors de nos usines.
SCMag : Quelles sont les actions mises en place pour améliorer votre compétitivité ? Y. de F. : Nous avons lancé fin 2012 un grand projet interne, annoncé à l’ensemble de nos fournisseurs mi- 2013, visant à réduire d’au moins 10% le coût de fabrication de nos produits. Ce projet concerne toutes les strates de l’entreprise : la R&D, le marketing, les achats, l’outil industriel, les réseaux commerciaux, etc. Pour ce faire, nous avons besoin de travailler en étroite collaboration avec nos four- nisseurs. Au niveau de la logistique,
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SCMag : A ce propos, comment gérez-vous le développement du canal e-commerce ? Y. de F. : Plus de 50 % de nos com- mandes sont passées par téléphone ou Internet, contre un faible pourcentage il y a quelques années. Le traitement de ces commandes requiert d’aller très vite et de disposer d’une grande flexi- bilité industrielle. Notre stratégie de chemins de picking en entrepôt, éla- borée historiquement pour la VPC, ne convenait pas au traitement des com- mandes Internet. Nous avons fait évo- luer nos processus de préparation de commandes de manière à être plus réactifs et rapides. S’agissant de nos développements futurs, nous dispo- sons pour le moment en France d’un site en charge des ventes à distance et d’un autre site pour les approvision- nements palettes et magasins. Nous réfléchissons à un outil logistique capable de servir tous les canaux en même temps (expédition à la palette, expédition au colis, préparation uni- taire au produit). Cela permettra de massifier les coûts, d’éliminer les rup- tures de charge et d’abriter l’activité e-commerce coûteuse dans un con- texte qui a lui-même sa propre renta- bilité. Nous disposons aujourd’hui d’un prototype en France, avec le système d’information, capable de servir à la fois les magasins et les ventes à distance. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO SIGUICHE
62 N°81 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JANVIER-FÉVRIER 2014
©YVES ROCHER
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