TABLE RONDE Les participants
Malherbe. « La fiscalité est en train d’exploser du fait de la décentralisa- tion, ajoute Antoine Tostain, et on peut avoir des disparités de 5 €/m2 d’un village à l’autre sur un même territoire. Par ailleurs, ce qui est grave, c’est que l’administration fis- cale débarque dans les entrepôts et dès qu’elle voit un convoyeur, l’entrepôt est reclassé en bâtiment industriel, ce qui multiplie par trois la taxe foncière du bâtiment », poursuit-il. Illustration par Hélène Fort, qui cite le cas d’un de ses clients, à Rennes : « Ils se sont faits requalifiés parce qu’ils possèdent un malheureux convoyeur, et la taxe foncière représente désormais 50 % du loyer ! ».
Tensions sur les coûts et les loyers Pour Karim Abdellaoui, ces arguments de l’inflation de la fiscalité et du coût d’acquisition des fonciers ne sont pas suffisants pour expliquer le fait que les coûts de construction ne peuvent pas augmenter. « Votre seule variable d’ajustement, qui représente 70 % du bilan d’opération, est la valeur de construction. Et aujourd’hui elle explose ! Il faut augmenter les coûts de construction auxquels vous passez les marchés, ce n’est pas dans l’inté- rêt des opérateurs donneurs d’ordre de casser une chaîne de construction, qui est en grande difficulté », insiste-t-il à nouveau. « Vous commencez un peu à m’agacer, lui lance alors Hélène Fort, sachez que nous les propriétaires ne sommes pas des nababs, nous ne gagnons pas du tout bien notre vie. Quant aux loyers, je pense qu’on ne peut pas les augmenter parce que nos clients finaux ne peuvent pas payer plus : ils regroupent leurs entrepôts dans des bâtiments XL pour rationali- ser leurs coûts logistiques, c’est un des seuls éléments sur lesquels ils peuvent jouer », assène-t-elle. Olivier Barge se garde de tout fatalisme sur ce sujet, en citant la démarche engagée par Pro- logis avec l’Oréal sur le parc de Vémars, où le locataire a pris en charge un certain nombre d’investis- sements, notamment l’éclairage LED, source d’économie sur les coûts d’ex- ploitation de l’entrepôt. « Avoir une offre différenciante est très difficile,
74 N°83 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - AVRIL 2014
Didier Terrier, Directeur Général d’Arthur Loyd Logistique Arthur Loyd Logistique est une filiale du groupe Arthur Loyd créée en sep- tembre 2011. Basée à Lyon et à Paris, il s’agit d’une structure de conseil en immobilier logistique spécialisée dans la commercialisation et le montage d’opérations. Son effectif est de six col- laborateurs. Elle s’appuie également sur les 60 agences du réseau Arthur Loyd sur le territoire français.
car les technologies dont nous parlons sont à la portée de chacun d’entre nous. Ce que vous avez fait à Vemars, je l’ai fait à Roye [ndlr : 51.000 m2 loués également à l’Oréal], par exem- ple. Le vrai problème, c’est l’absence de croissance. C’est un problème d’économie générale. Il faudra peut- être apprendre à vivre avec des marges moins importantes, c’est probablement ce qui nous attend », envisage Jean- Claude le Lan.
Comment se différencier ? « Pour se distinguer, il est fondamen- tal d’avoir de très bons fonciers, très bien placés », assure Marc Frappa en citant l’exemple de Wissous, aux portes de Paris, où Faubourg Promo- tion va mettre sur le marché un fon- cier de 35 ha, aux termes de quatre ans de travail. Le mot de la fin revient à Jean-Paul Rival, pour qui la clé de la différenciation réside dans l’invention de nouveaux services permettant aux utilisateurs de faire des économies sur leur Supply Chain. « Chez Concerto, nous militons par exemple sur le fait
Antoine Tostain, Cogérant de Tostain & Laffineur Real Estate Solutions Créée il y a 10 ans, TLRE est une société de conseil en immobilier spé- cialisée sur le nord de la France, sur les marchés des bureaux, des entre- pôts logistiques et du commerce. Son effectif est de 18 personnes, avec un siège à Villeneuve d’Ascq et une agence à Amiens.
que la logistique urbaine ne peut être traitée isolément car personne n’est prêt à en payer le surcoût. Cela passe donc par une approche collaborative, de mutualisation, alors que les acteurs existants sont dans une logique concurrentielle directe. Nous voyons poindre une logique de tiers de confiance ou d’organisateur de flux, qui ne serait ni un chargeur ni un prestataire. C’est un nouveau métier à créer dont nous pourrions être partie prenante », dévoile-t-il. En marketing, cette volonté de sortir d’une logique d’affrontement où tout le monde tire sur les prix pour créer une nouvelle demande s’appelle la Stratégie Océan Bleu. Qui d’autre est prêt pour le grand plongeon ? ■ PROPOSRECUEILLISPAR JEAN-LUC ROGNON
©C.POLGE
©C.POLGE
Page 1 |
Page 2 |
Page 3 |
Page 4 |
Page 5 |
Page 6 |
Page 7 |
Page 8 |
Page 9 |
Page 10 |
Page 11 |
Page 12 |
Page 13 |
Page 14 |
Page 15 |
Page 16 |
Page 17 |
Page 18 |
Page 19 |
Page 20 |
Page 21 |
Page 22 |
Page 23 |
Page 24 |
Page 25 |
Page 26 |
Page 27 |
Page 28 |
Page 29 |
Page 30 |
Page 31 |
Page 32 |
Page 33 |
Page 34 |
Page 35 |
Page 36 |
Page 37 |
Page 38 |
Page 39 |
Page 40 |
Page 41 |
Page 42 |
Page 43 |
Page 44 |
Page 45 |
Page 46 |
Page 47 |
Page 48 |
Page 49 |
Page 50 |
Page 51 |
Page 52 |
Page 53 |
Page 54 |
Page 55 |
Page 56 |
Page 57 |
Page 58 |
Page 59 |
Page 60 |
Page 61 |
Page 62 |
Page 63 |
Page 64 |
Page 65 |
Page 66 |
Page 67 |
Page 68 |
Page 69 |
Page 70 |
Page 71 |
Page 72 |
Page 73 |
Page 74 |
Page 75 |
Page 76 |
Page 77 |
Page 78 |
Page 79 |
Page 80 |
Page 81 |
Page 82 |
Page 83 |
Page 84 |
Page 85 |
Page 86 |
Page 87 |
Page 88