RETOUR D’EXPÉRIENCE
« La tarification à l’unité d’œuvre permet d’éviter les dérapages budgétaires »
Interview de Patrice Camporelli, Directeur des opérations de KS Services
Supply Chain Magazine : Quelle différence faites-vous, en tant que prestataire, entre la logis- tique de chantier et la logistique industrielle ? Patrice Camporelli : Les opérations sont similaires à celles d’un processus de logistique industrielle : réceptionner le matériel, le décharger, l’acheminer et le mettre à disposition des ouvriers. La différence fondamentale, c’est l’envi- ronnement et l’exiguïté des zones d’ac- cès au chantier. Il n’y a pas de structure logistique adaptée, pas de zones de réception, ni de quais de décharge- ment, ni d’allées de circulation. Il a donc fallu faire preuve de davantage de réac- tivité et d’imagination. Les contraintes d’espace font qu’on ne peut pas accueil- lir plus d’un camion à la fois et que tout ce qui arrive doit être immédiatement traité, avec un déchargement en 12 min (contre 30 à 45 min dans l’in- dustrie). Cela implique des moyens humains et techniques adaptés pour travailler dans des fenêtres de temps extrêmement réduites. Il a fallu également remettre en cause l’organisation, les plages horaires et les moyens en fonction des aléas du chantier, ou lorsque l’un des monte-charges tombait en panne.
SCMag : Quels ont été pour vous les principaux enseigne- ments de ce projet ? P. C. : Nous avons eu la chance sur le chantier D2 de pouvoir nous appuyer chez notre donneur d’ordres sur une organisation humaine avec de vrais interlocuteurs en ce qui concerne la logistique. C’est très important quand il s’agit de sensibiliser les entreprises qui vont livrer les matériaux, notamment quand il faut différer certaines livraisons pour s’adapter aux aléas du planning de réalisation. Je pense que dans ce genre de projet, davantage encore que dans l’industrie, l’improvisation est à proscrire et le respect des plannings de livraison est impératif.
SCMag : En quoi cette approche de la prestation logistique est-elle nouvelle dans le monde du BTP ? P. C. : Traditionnellement, la logistique dans le BTP est conçue comme une mise à disposition de moyens humains, souvent par des sociétés dont la vocation est le nettoyage industriel, le gardiennage, etc. Notre approche est beaucoup plus industrielle. A la lumière des flux, du nom- bre de palettes à manutentionner, de leurs caractéristiques, des moyens de circuler, nous avons décrit au client l’organisation humaine et tech- nique et la méthodologie que nous comptions mettre en place durant les différentes phases du chantier. Le tout avec une tarification à l’unité d’œuvre, qui permet d’éviter les dérapages budgétaires. Nous ren- controns aujourd’hui beaucoup d’acteurs du BTP que cette approche- là intéresse. ■ PROPOSRECUEILLISPAR JEAN-LUC ROGNON
34 N°88 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - OCTOBRE 2014
unitaire de la palette ou du colis livré », précise Jean-René Labonne. A partir du calendrier fourni par GTM, KS Ser- vices dimensionne l’organisation, qui variera entre 4 et 47 personnes selon les différentes phases du chantier et les volumes de palettes à traiter, entre avril 2013 et juillet 2014. Préalablement, GTM et KS Services ont mis en place un portail web afin que les différents fournisseurs puissent définir leurs besoins en matériels et assurer un agenda quotidien précis des livraisons (un total de plus de 17.000 palettes). Cet outil, qui n’est pas un logiciel métier mais une simple adaptation de Doodle (une application web grand public de planification de réunion), a permis d’établir au jour le jour un calendrier général de livraisons, chaque sous-traitant recevant par mail les quantités à livrer un mois avant la date théorique, avec dans un document attaché les étiquettes correspondantes à imprimer et à coller sur les palettes, et un lien vers le portail pour réserver son créneau horaire. Après arbitrage, les réservations sont figées une semaine avant la date de livraison.
Les palettes montent et les déchets descendent A la réception, les camions sont contrôlés et déchargés par les équipes de KS services, les palettes (jusqu’à 120 par jour) sont enregistrées et stockées provisoirement sur des racks dans une zone fermée, en attendant d’être montées dans les étages le soir (entre 20 h et minuit) à l’aide des deux monte-charges (l’étiquette mentionne l’étage et le lieu précis où acheminer la charge). Ces derniers servent aussi la nuit à l’évacuation des 100 m3
de
déchets quotidiens (250 à 300 bacs). C’est également KS qui est responsa- ble de cette prestation et du tri sélec- tif (chantier HQE). Au final, malgré toutes les contraintes liées au chan- tier, la logistique n’a pas été l’élément bloquant et les délais ont été respec- tés. Et cette approche de logistique industrielle, inédite dans le BTP, pour- rait bien à l’avenir inspirer d’autres maîtres d’ouvrage. ■ JEAN-LUC ROGNON
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