Heureusement, de plus en plus de prestataires passent des accords avec les postes ou des relais colis locaux ; ce qui facilite les démarches mais aussi le fait de proposer un système intégré en termes de traçabilité. Le petit colis (< 30 kg) est le mieux loti. Les produits plus encombrants tar- dent encore à trouver des offres. Malheureuse- ment tous les pays ne sont pas couverts de la même façon l’e-commerçant devra probable- ment contracter avec différents transporteurs pour couvrir son périmètre de distribution.
Stock déporté ou pas ?
Enfin il devra se poser la question de mettre en place un stock déporté pour accélérer les livrai- sons et réduire les coûts de distribution. L’ou- verture d’un nouvel entrepôt génère des coûts fixes, mais ils peuvent être opti- misés en s’ap- puyant sur des prestataires logis- tiques multi-clients ou par des volumes élevés. La difficulté viendra principale- ment de la gestion de plusieurs points de stockage : cela augmente le risque de rupture mais aussi d’obsoles- cence. Il faudra donc suivre les méthodes instau- rées par les distri- buteurs spécialisés qui ont pour la plu- part mis en œuvre cette « régionalisa- tion » de leur stock : management d’un processus de vente pour bien position- ner les stocks, d’un système d’« order management » pour orienter les com- mandes vers les bons stocks et enfin d’un processus d’équilibrage des stocks entre les dif- férents entrepôts. C’est faisable mais nécessite un volume
d’activité conséquent pour que les gains opéra- tionnels surpassent le surcoût de pilotage.
La transformation en place de marché Pour les e-commerçants, étendre la vente de leurs propres produits vers la vente de produits tiers est tout bénéfice : ils élargissent leur cata- logue à moindre frais et augmentent leur revenu grâce aux commissions sur les ventes. Les e-commerçants qui ont fait cette démarche ont tous vu leur croissance s’accélérer très vite. D’après la Fevad, ils ont crû deux fois plus que ceux qui ne proposent que leurs propres pro- duits. La confiance entre le client et l’e-com- merçant est clé : une mauvaise expérience client liée à un achat peut s’avérer catastrophique et aller plus loin que la perte du client : avis sur les forums… Comment concilier l’ouverture de son offre à d’autres partenaires tout en maintenant une maîtrise de la qualité de service ? Plusieurs solutions sont possibles. La première est la solution radicale consistant à prendre le contrôle de la logistique du partenaire. Si les partenaires sont plus « petits » que soi, cela a du sens de faire profiter de son expérience logis- tique et permet au passage de mieux rentabiliser ses coûts fixes. Quel est l’impact sur ses opéra- tions ? Pas énorme au niveau de l’exécution mais en revanche, il faudra se structurer, tel un prestataire logistique, en mettant en place un suivi analytique des opérations, en définissant des coûts par opération, des unités d’œuvres de facturation, des contrats de service… Tous les « gros » e-commerçants se sont lancés, ou sont sur le point de lancer cette offre, en propre ou en partenariat avec un prestataire : Cdiscount, Pri- ceMinister, Amazon, Rue du commerce…
Des projets logistiques à venir La deuxième solution consiste à mettre en place des flux d’information pour d’une part sécuriser l’annonce de la disponibilité et du délai sur le site et d’autre part, tenir la promesse de délai annoncée. Cela passera par un travail collabo-
ratif avec ses partenaires pour définir : ■ Des règles de gestion d’annonce du niveau de stock, un niveau de fiabilité des stocks à attein- dre et mettre en place des web services afin de
synchroniser au mieux les stocks, ■ Des délais par article, des délais de transport depuis le partenaire, des procédures d’alertes et un taux de service cible.
Ces deux illustrations montrent que les e-com- merçants doivent continuer à investir dans leur Supply Chain s’ils veulent conserver leur crois- sance. Les projets logistiques dans ce secteur vont encore être nombreux ! ■
OCTOBRE 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°88 113
©ELENARTS-FOTOLIA
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