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MANAGER DU MOIS


avoir une taille critique et être significatif, nous devions intégrer les codes locaux en termes de coopération, de management, de savoir-être, de gestion des talents … Et pour ce faire, l’idée n’était pas de venir avec arrogance, avec un modèle franco-européen, mais de respecter nos engagements et la promesse FM, tout en étant une entre- prise brésilienne.


SCMag : Y êtes-vous parvenus ? J-C.M. : Aujourd’hui, FM au Brésil compte 2 et bientôt 3 expatriés, l’ensemble des équipes, soit les 1.200 colla- borateurs, étant brésiliens. Et nous voulons faire grandir nos équipes locales. Nous allons recruter de jeunes talents brésiliens que nous allons former. L’intégration s’est bien passée. Nous avons stabilisé notre business. Nos équipes sont intégrées. Nous avons la chance d’avoir une colla- boratrice FM de longue date, Michèle Cohoner, dont le projet de vie personnel a rejoint le projet professionnel. Cette ex-Patronne de la Russie est partie un an à l’avance. Elle a eu l’intelligence émotionnelle et fait l’effort de s’ac- culturer pour s’accoutumer à ce nouveau pays. Un Patron de la finance l’a rejointe et nous allons envoyer un de nos très bons Patrons de plate-forme, qui va les aider de son savoir-faire métier. Ce sont de vrais « bleus », i.e. qui partagent les valeurs FM, l’entrepreneuriat et le respect de l’humain, et qui vont les appliquer « à la mode brésilienne ».


SCMag : Qu’entendez-vous par « mode brésilienne » ? J-C.M. : La mode brésilienne prend en compte la dimen- sion humaine et relationnelle. On n’est pas sur le process mais sur la relation interpersonnelle. On est sur l’engage- ment, l’envie, la dynamique (ce qui peut mener parfois à des débordements) et tout l’enjeu est d’avoir un manage- ment qui intègre ces éléments. FM a reçu un formidable cadeau : les collaborateurs, à l’occasion d’un concours interne, ont élaboré un cri de guerre FM Logistic. Ce qui est incroyable, c’est d’être dans les bureaux, et tout à coup, d’entendre une équipe de 200 personnes chanter ce cri de guerre : c’est bluffant ! Ils sont fiers et ils l’expriment avec la joie et la façon de communiquer brésilienne.


SCMag : Quelles sont les principales spécificités du management au Brésil ? J-C.M. : La diversité des origines ethniques atteste la richesse de ce pays, sa capacité à prendre en compte l’interculturel. Cela illustre aussi la difficulté d’avoir une homogénéité dans les modes de fonctionnement. De plus, même si les relations sont très cordiales, les enga- gements ne sont pas pour autant toujours tenus. Cela requiert un management de proximité, qu’il faut effec- tuer avec tact, pour passer du « oui » apparent (car ils ne disent pas non pour ne pas blesser) à la réalisation effective. De même, l’habitude est de caler les équipes sur les besoins des pics d’activités, mais pas de jouer l’adéquation charge/capacité. Nous sommes donc en train de travailler sur la flexibilité et l’adaptation de nos ressources. Par ailleurs, c’est l’optimisation fiscale (les


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taxes étant différentes d’un état à l’autre) qui guide la localisation des centres de distribution au lieu du meil- leur endroit tenant compte des besoins des clients. En tout cas, Michèle a fait un très bon travail au Brésil. Nous espérons signer notre 1er


gros contrat courant


2015, après avoir décroché trois/quatre dossiers. Et comme la filiale de McLane que nous avons acquise est logistique (200.000 m2


d’entrepôt sur 4 sites), l’enjeu en


2015 est de nous doter d’une organisation transport. Nous avons recruté et allons proposer à nos clients une offre transport sur l’ensemble du pays, sachant qu’en dépit d’un problème de route, le camion reste le plus efficace.


SCMag : Et sur le plan sectoriel, que développez-vous ? J-C.M. : Nous sommes en train d’effectuer un mouve- ment assez massif dans le frais, puisque nous avons racheté Univeg Logistics Russia, grossiste en fruits et légumes, et intégré ses 800 collaborateurs il y a un an environ. Aujourd’hui dans le frais, nous avons 2.500 col- laborateurs dans 4 pays : la Russie, la Hongrie, l’Ukraine et la Pologne (Métro). Et courant 2015, nous espérons démarrer un très beau dossier au Brésil. Nous traitons l’ac- tivité frais, notamment pour nos clients retail, qui ont besoin de livrer en bi-température le frais et le sec à leurs magasins de proximité. C’est ce que nous mettons de plus en plus en place. Et nous voulons étendre ce savoir-faire, développé en organique, dans l’ensemble des pays où nous sommes présents. Nous avons gagné un dossier Métro, 2 dossiers Auchan et travaillons avec une dizaine de distributeurs dans le domaine du frais. D’autres mar- chés comme la cosmétique sélective, le bricolage et la santé sont aussi amenés à se développer.


SCMag : Quel est le dernier de vos trois piliers ? J-C.M. : En plus d’être forts sur nos bases et d’ouvrir de nouvelles géographies et activités, nous cultivons l’excel- lence opérationnelle. Je veux que tous nos clients puissent considérer FM comme une référence dans sa capacité à prendre des engagements et à les tenir. C’est notre sens du long terme qui nous y amène naturellement. Nous avons néanmoins deux points d’amélioration sur lesquels nous investissons fortement : les démarches d’améliora- tion continue et d’innovation, ainsi que le transport. Nous nous inspirons de pratiques Lean issues de l’automobile mais adaptées à la logistique et à la culture d’entreprise, c’est-à-dire impliquant nos hommes de terrain. Ce sont eux qui savent. Et nous devons faire appel à leur entre- preneuriat en leur donnant des espaces pour proposer des initiatives, faire des suggestions et les laisser en respon- sabilité lorsqu’ils viennent avec des idées afin qu’ils puis- sent les tester, les mettre en place, et dans certains cas, les développer sur l’ensemble des sites, voire d’un pays. Et nous assurons ensuite la promotion de ces bonnes idées à l’international. Parce que nous sommes dans le service, nous donnons le pouvoir à nos hommes de base qui savent mettre en performance l’entreprise et être des acteurs de cette performance. Et nous essayons bien sûr de


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