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ANALYSE AFRICAN BANKER JANVIER - FÉVRIER - MARS 2012


LE FINANCEMENT DES ÉCONOMIES AFRICAINES


Plus que jamais le financement des économies est au centre de l’actualité aussi bien en Afrique que sur les autres continents. Le financement de l’économie concerne tous les acteurs économiques : l’État, les ménages et les entreprises. Par Alain Le Noir, Vice-président de Finances sans frontières, Conseiller du Président du Club des dirigeants des banques et établissements de crédit d’Afrique.


États africains renforcent les émissions de bons du Trésor et d’emprunts obligataires.


S


Le financement des États : Aussi le Burkina Faso lance-t-il actuelle-


ment un emprunt de 35 milliards de F.CFA au taux attractif, mais coûteux pour l’État, de 6,5 % net. La Côte d’Ivoire (350 milliards de F.CFA !), le Togo et d’autres pays pratiquent de la même manière et assurent l’essentiel de l’activité de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan1


. Outre que ces emprunts, et il y en aura


d’autres, risquent d’assécher les liquidités intérieures qui pourraient manquer aux


ans parler de l’endettement excessif des États européens et des États-Unis, responsable de la crise financière actuelle, je constate que, non sans risque, les


entreprises, se pose la question des rembour- sements pour les cinq années qui viennent. À un moment où les aides étrangères se


rétractent, il serait dangereux de développer un endettement intérieur qui, en cas de difficultés dans les remboursements à venir, ne pourrait être annulé ou rééchelonné, comme l’ont été ces dernières années les aides extérieures, sans pénaliser les épargnants nationaux qui ont déjà tendance à placer leurs excédents de trésorerie en dehors du continent.


Pour cela, deux précautions doivent au


moins être prises : • Porter une attention toute particulière à l’affectation des ressources d’endettement pour que celles-ci, servant le développe- ment, secrètent une rentabilité suffisante pour permettre le remboursement autrement que par un crédit revolving et


donc permanent (émission d’un nouvel emprunt pour rembourser l’ancien).


• Contrôler le capital d’endettement afin de s’assurer que celui-ci reste compatible avec le PIB actuel et futur (si tant est que l’on puisse connaître suffisamment bien l’un comme l’autre, compte tenu de l’impor- tance du secteur informel). Les institutions régionales (Commission de l’Uemoa et de la Cemac) et les banques centrales ont les capacités et une suffisante indépendance par rapport aux États, pour le faire. On peut espérer qu’elles le fassent mieux que leurs homologues européennes.


Sans doute conviendrait-il d’être plus


attentif à la nature des investissements qui, trop souvent encore, sont improductifs et coûteux dans leur fonctionnement comme la construction de ministères et de cités


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