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AFRICAN BANKER JANVIER - FÉVRIER - MARS 2012 DOSSIER RD CONGO
pas négliger le fait que le pays sort de deux décennies de destruction totale de l’appareil de production et des structures étatiques. Le gouvernement fait des efforts pour redresser la situation, mais tout reste à mettre en place. Depuis les élections générales de 2006, des réformes destinées à améliorer le climat des affaires ont été engagées avec la révision des lois sur les PME et l’adoption d’un nouveau Code des investissements. En outre, la RDC est en cours d’adhésion à l’Organisation pour l’harmonisa- tion en Afrique du droit des affaires (Ohada), à laquelle 16 autres pays participent déjà. Enfin, dans un pays au potentiel minier gigantesque,
l’adhésion de la RDC à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) représente un autre pas en avant. Une trentaine de pays à travers le monde, parmi lesquels 11 sont déjà conformes, participent officielle- ment à ce programme mis en place par une coalition de gouvernements, d’entreprises, d’investisseurs et d’organi- sations internationales. L’ITIE a pour objectif d’accroître la transparence des transactions financières effectuées entre les gouvernements et les sociétés du secteur des industries extractives. Notons cependant que les effets de ces réformes se font attendre, et que leur rythme est considéré comme insuffisant au regard du chemin qui reste à accomplir. De nombreuses questions subsistent notamment sur les accords géants « ressources contre infrastructures » signés avec des entreprises chinoises. Dans un rapport rendu public début mars 2011, l’ONG britannique Global Witness s’inquiète de leur transparence. Une affaire à rebondissements.
La croissance est à portée de main
Les réformes vont-elles permettre de libérer le potentiel
de la RDC ? Tout repose sur la réelle volonté des responsables politiques. Sans nul doute la route est longue et tous les pans de l’économie doivent bénéficier des réformes. Plus que tout autre, le secteur minier nécessite une attention parti- culière. Mais, sans investissement dans les infrastructures, l’industrie extractive ne pourra pas délivrer ses promesses. De même, l’accent doit être mis sur le développement de l’agriculture, afin d’employer et de nourrir une population qui sera amenée à doubler dans les quarante prochaines années. Si elle a bien lieu, la révolution industrielle en RDC s’accompagnera d’un formidable développement du secteur financier. Ainsi, les moteurs de la croissance seront la bonne conclusion des élections, la normalisation politique sur l’ensemble du territoire, la poursuite des réformes portant sur l’environnement des affaires et la conjoncture écono- mique internationale qui conditionne les exportations de matières premières. Mais les banques, particulièrement panafricaines, n’attendent pas pour avancer leurs pions sur cet immense territoire. n
1 La Chine et le Congo : Des amis dans le besoin. Un rapport de Global Witness sur la République démocratique du Congo, mars 2011.
LA RUÉE BANCAIRE
En cinq ans, le nombre de banques actives en République démocratique du Congo a plus que triplé et atteint aujourd’hui 19 établissements. La concurrence s’intensifie, banques traditionnelles et nouveaux entrants se disputent la manne des non bancarisés à coup d’innovation et d’investissements. Mais gare à l’excès d’optimisme : seuls les meilleurs sortiront gagnants dans un environnement encore excessivement complexe.
L
es débats électoraux lors des élections de novembre n’ont pas attaché une grande importance aux questions économiques, encore moins financières. Pourtant, la croissance du PIB, qui conditionne le
développement du pays, dépend de la liquidité et de la robustesse du système bancaire. Tandis que Joseph Kabila s’employait à vanter les mérites (limités) de ses « cinq chantiers », Étienne Tshisekedi faisait de l’anti-kabilisme le socle de son projet présidentiel ; ce qui prouve que ces problématiques ne sont pas prioritaires pour les hommes politiques. Peut-être d’ailleurs vaut-il mieux qu’ils n’inter- fèrent pas trop dans ces activités puisque le secteur semble se structurer de manière satisfaisante. La Banque centrale du Congo mène un travail d’assainissement monétaire louable et « comprend son environnement macroécono- mique », si l’on en croit Michel Losembe, président de l’Association congolaise des banques. De son côté, cette organisation professionnelle met tout en œuvre pour organiser le secteur et diffuser les bonnes pratiques.
Les banques à la conquête de la dernière frontière
Pas de doute, la banque a le vent en poupe en RDC.
D’après la BCC, fin 2010, le secteur affichait une croissance de 21 % et franchissait le cap des 2 milliards d’actifs, passant de 1,8 milliard de dollars à 2,2 milliards de dollars (soit 19,6 % du PIB, contre une moyenne africaine de 32 %, selon la Banque mondiale). Le total des dépôts de la clientèle représentait 1,37 milliard de dollars sur la même période, soit une augmentation de 16 %. Enfin, la BCC calcule que les crédits ont augmenté de 8 % pour atteindre 865 millions de
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