26
AFRICAN BANKER JANVIER - FÉVRIER - MARS 2012 DOSSIER RD CONGO OLIVIER MEISENBERG
LA PRÉSENCE SUR LE TERRAIN EST INDISPENSABLE
La Trust Merchant Bank (TMB) a acquis son statut de banque en 2004. Depuis, elle s’est étendue dans neuf des onze provinces congolaises. Son PDG, Olivier Meisenberg, a accepté de nous livrer son point de vue sur le secteur bancaire congolais et sur les activités de la TMB.
Quelle est votre stratégie ? Notez qu’au départ, la TMB a commencé
en tant que banque de proximité avec, notamment, une branche dédiée aux microcrédits. Notre vision s’est affinée et nous avons très vite entamé un processus d’upscaling en proposant nos services aux particuliers, puis aux grandes entreprises. Tout cela en maintenant une partie impor- tante de notre business traditionnel, à savoir le retail et la PME. Nous nous adressons désormais à tous les segments du marché et sommes aujourd’hui une banque universelle à proprement parler. En RDC, pays de 2 345 000 km2
, seules cinq banques sont
présentes dans plus de trois provinces. La TMB, malgré son jeune âge, est en tête avec le plus grand réseau d’agences bancaires en termes de nombre de villes couvertes. Cela prouve qu’il existe des opportunités formi- dables dans ce pays. Mais ça ne suffit pas : il faut savoir saisir et comprendre les occasions et les risques quand ils se présentent. Nous croyons que chaque citoyen, indistinctement, devrait avoir accès à des services bancaires professionnels. Afin de s’assurer que les plus bas revenus puissent le faire, notre produit standard de compte bancaire est entièrement gratuit. Il n’y a pas de frais à l’ouverture d’un compte ni même de frais en cas de clôture, non plus que de frais de tenue de comptes, ou de retrait, que ce soit à nos guichets ou auprès de n’importe quel distributeur de billets de notre réseau ou de nos concurrents
dans tout le pays. Sans nous tromper, et humblement je peux affirmer que la TMB est aujourd’hui le plus grand acteur de la bancarisation du pays. Notre action porte déjà ses fruits puisque sur 600 000 comptes bancaires répartis dans 19 banques, nous en accueillons au moins un quart. En 2010, nous avons enregistré une progression spectaculaire des dépôts de 44 % alors que la moyenne nationale était de 10 %. Depuis, nous conservons une part de marché supérieure à 10 % des dépôts en banques, ainsi que plus que 35 % de tous les dépôts à terme du secteur bancaire congolais. Grâce à la croissance de notre réseau
d’agences, de nouvelles communautés peuvent pour la première fois bénéficier de services bancaires professionnels. Notre présence donne à la population la capacité et la volonté d’investir davantage dans leurs communautés. Le déploiement de notre réseau est un facteur important de la confiance qui nous est accordée. Aussi, notre implantation dans les zones reculées a permis une importante révision à la baisse des prix des produits financiers de base sur ces marchés.
En quoi vous différenciez-vous de vos concurrents ? Une tarification compréhensive des
différents secteurs que nous touchons est un facteur clé de la réussite. Sans nous départir, et dans la continuité, de notre modèle de base, nous encourageons les particuliers de toutes les conditions à découvrir et
utiliser nos services dont le coût est minime par rapport à celui des autres banques ou institutions financières. Avant notre arrivée sur le marché, le métier de banquier retail était méconnu, pour ne pas dire ignoré. Aujourd’hui, notre succès oblige les opéra- teurs du secteur à réviser leurs modèles, mais ce n’est pas chose aisée que de changer de philosophie de travail du jour au lendemain. Le pari n’était pourtant pas gagné
d’avance… Encore fallait-il posséder le savoir-faire pour la mettre en œuvre. Pour cela, nous misons massivement sur la formation. Nous avons trois centres de formation, dont un à Kinshasa et un autre à Lubumbashi. Le troisième est mobile et relie nos différentes filiales pour dispenser une formation continue. Résultat, ouvrir un compte chez nous prend de 15 à 20 minutes, contre plusieurs jours chez certains de nos confrères. Pour les personnes morales, si le dossier est complet, on ouvre le compte dans les 24 heures, un délai dû au « compliance check » qui prend parfois plus de temps.
Qu’envisagez-vous en matière de banque mobile ? La question de la banque mobile est
aujourd’hui fondamentale à bien des égards, mais il importe de ne pas oublier la nécessité de maintenir une présence physique des banques dans les endroits aujourd’hui reculés du pays. Dans une ville comme Kindu, au Maniema, la banque mobile aurait certes bancarisé beaucoup de monde, mais comment auraient-ils fait pour épargner et
Page 1 |
Page 2 |
Page 3 |
Page 4 |
Page 5 |
Page 6 |
Page 7 |
Page 8 |
Page 9 |
Page 10 |
Page 11 |
Page 12 |
Page 13 |
Page 14 |
Page 15 |
Page 16 |
Page 17 |
Page 18 |
Page 19 |
Page 20 |
Page 21 |
Page 22 |
Page 23 |
Page 24 |
Page 25 |
Page 26 |
Page 27 |
Page 28 |
Page 29 |
Page 30 |
Page 31 |
Page 32 |
Page 33 |
Page 34 |
Page 35 |
Page 36 |
Page 37 |
Page 38 |
Page 39 |
Page 40 |
Page 41 |
Page 42 |
Page 43 |
Page 44 |
Page 45 |
Page 46 |
Page 47 |
Page 48 |
Page 49 |
Page 50 |
Page 51 |
Page 52